Grandes entreprises, fragmentation des marchés, mondialisation, délocalisation, marché mondial, compétition internationale, concurrence internationale
Depuis une trentaine d'années, mondialisation oblige, les grandes entreprises sont confrontées à une compétition internationale sans cesse croissante. Certes leur marché est désormais le monde entier, mais parallèlement, la fragmentation des marchés les gêne. Si on limite le nombre des grandes entreprises à la liste des 1000 plus grandes du monde pour le chiffre d'affaires (on pourrait prendre la définition plus vaste d'entreprises employant plus de 500 personnes), on remarque qu'elles sont prises entre deux stratégies antinomiques : adapter leurs produits à des marchés fragmentés, produire pour le marché mondial. En principe, s'adapter à des marchés segmentés ne devrait pas les dérouter outre mesure, d'une part les marchés nationaux étaient protégés par des barrières douanières tarifaires ou non tarifaires avant 1985 environ, d'autre part une autre forme de segmentation s'est développée à partir des années 70, par âges, par origine ethnique, par religion et statut social, mettant à mal le modèle de la production de masse. Mais la mondialisation implique que les entreprises sachent gérer la concurrence internationale et qu'elles utilisent toutes les ressources de l'espace mondial pour répondre à ce marché de 6,4 milliards d'êtres en 2004.
[...] À partir de la fin des années 90, la productivité des grandes entreprises a dès lors fait un bond. Ainsi, une nouvelle fois, il apparaît que les entreprises n'ont pas été tiraillées entre la fragmentation des marchés et la mondialisation. Elles ont accru leur profit en s'adaptant à la multiplication des marchés. Obligées d'innover pour ce faire, elles créent de nouvelles façons de travailler. En réalité, elles ont surtout profité des bas coûts de production de certains pays, y délocalisant leur fabrication grâce à la mondialisation. [...]
[...] Les pionniers, notamment japonais, ont délocalisé leur production destinée à l'exportation. Les Américains d'abord, puis les Européens et les Japonais ont délocalisé pour réimporter chez eux des produits dont le coût de production est très inférieur. C'est ce qui a sauvé le textile lyonnais (Indonésie) et la production de téléviseurs de Thomson jusqu'en 2004 (Thaïlande). Enfin, la dernière étape des délocalisations rappelle l'internationalisation. Dans les pays où se constitue une classe moyenne, les grandes entreprises cherchent à pénétrer le marché intérieur. Sont particulièrement concernées la Russie, l'Inde et la Chine. [...]
[...] Les grandes entreprises ont dû licencier sur leur territoire d'origine. Cependant, grâce à la mécanisation et à la robotisation, la productivité augmente. Les économistes comme Christopher Freeman évoquent un changement de paradigme techno-économique : on est passé du système tayloro-fordiste à celui de la gouvernance d'entreprise. Face au déclin des économies d'échelle et à la difficile maîtrise des coûts de production, face à la concurrence des produits moins chers des NPI, les grandes entreprises ont dû se débarrasser de leurs départements les moins rentables. [...]
[...] Dès lors, les entreprises semblent répondre à la mondialisation tout comme à la fragmentation des marchés en s'installant dans un nombre croissant de pays du monde. Il est possible de répondre aux deux défis en même temps, comme le montre la transformation par les grandes entreprises américaines comme GE de leurs filiales canadiennes (vendant à l'origine exclusivement sur le marché canadien) en filiales spécialisées dans le haut de gamme pour le marché mondial. II. La mondialisation, bien qu'imparfaite, permet de retrouver les profits menacés par le développement de la fragmentation des marchés par la restructuration des entreprises C'est donc la mondialisation qui, bien qu'imparfaite, permet de retrouver les profits menacés par le développement de la fragmentation des marchés. [...]
[...] Toutes les grandes entreprises ne se sont pas adaptées à la mondialisation, empruntant trop, comme plusieurs chaebol sud-coréens. Mais, de façon générale, la mondialisation a permis de répondre aux défis de la segmentation des marchés. La concurrence internationale oblige également les entreprises à innover afin de renouer avec le profit. Cette vision schumpétérienne est à mettre en parallèle avec la troisième révolution industrielle, vécue depuis environ 20 ans par les entreprises. On peut ainsi trouver deux stratégies principales. Les FTN ont dû pénétrer par tous les moyens possibles les marchés entrouverts : marchés asiatiques, russe, américain, européen. [...]
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