La globalisation est un processus à la fois planétaire, complexe et multidimensionnel, traduisant d'une part l'accélération de la concurrence internationale, et d'autre part le triomphe de l'économie de marché sur la quasi-totalité de la planète (« marchandisation des sociétés »).
Propulsé il y a trente ans, tant par des bouleversements politiques que par des mutations technologiques, ce phénomène a profondément modifié l'espace mondial, en influant notamment sur les orientations stratégiques des firmes. Un nouveau mode de gouvernance d'entreprise, fondé sur la finance, s'est alors mis en place, entrainant d'importantes mutations sur les politiques d'emploi et partant de là sur les marchés du travail.
Le salarié est alors devenu une variable d'ajustement, la logique spatiale répondant à la nouvelle division du travail internationale (NDIT).
Avant d'analyser les nouvelles orientations stratégiques des firmes, il paraît intéresser de mettre l'accent sur la financiarisation croissante que connaissent les économies, pour en démontrer notamment le rôle accru que jouent les actionnaires.
[...] La logique financière est venue remplacer la logique industrielle, conférant ainsi un pouvoir de décision suprême à l'actionnaire, au détriment des managers. Les entreprises doivent désormais se spécialiser en recherchant des activités à potentiel de croissance élevé dans le but de satisfaire les intérêts des apporteurs de capitaux, à savoir la création de valeur (le profit par action). Une nouvelle vision de l'entreprise a donc émergé, faisant de la rentabilité une exigence des actionnaires à satisfaire. Désormais les cours boursiers apparaissent comme l'indicateur de santé des entreprises ; quand ces derniers montent, les actionnaires y gagnent ; mais les salariés en font les frais, toujours Risques et limites de cette GE : le phénomène de bulles et le retour de l'entrepreneur vers une bonne gouvernance ? [...]
[...] Pour ce faire, les entreprises n'hésitent pas à réaliser des opérations de fusion ou de concentration. Or ces évolutions vont être à l'origine de l'émergence d'Investisseurs Institutionnels (fonds de pension, hedge funds), ces derniers renforçant un peu plus la culture de la recherche de la maximisation de la valeur boursière par les actionnaires. De ce fait, à la moindre fragilisation du système financier, l'éclatement de bulles et de krachs déstabilise complètement les économies, ruinant notamment des milliers de petits épargnants et de retraités. Dans ce contexte, la question de la bonne gouvernance se pose alors. [...]
[...] Pourrait-il y avoir un retour de la morale et de l'éthique en entreprise ? Dans les grandes structures, il est évident que les valeurs fondamentales sont délaissées au détriment de ratios de rentabilité et de profitabilité. Cependant, bon nombre de configurations productives, comme les districts industriels ou encore les systèmes productifs locaux, parviennent à allier concurrence, émulation et coopération Par ailleurs, les PME restent les principales créatrices d'emploi, conjuguant de ce fait réussite économique et progrès social. II . qui modifie profondément les orientations stratégiques des firmes Les nouveaux modes d'organisation de la production : le travail, une variable d'ajustement La recherche de création de richesses des entreprises a considérablement modifié les politiques d'emploi de ces dernières. [...]
[...] Le recours à la sous- traitance, le travail temporaire, l'externalisation collective du travail, ou encore les délocalisations sont autant de pratiques qui plaident en faveur de ces nouvelles stratégies des firmes. Le régime actuel de croissance des entreprises débouche alors sur une spécialisation de plus en plus poussée des pays industrialisés (OCDE) dans les secteurs à fort contenu de main-d'œuvre qualifiée : les logiques productives et commerciales de ces firmes vont donc bien au-delà de l'échelon national : la force de travail est devenue mobile (flux migratoires). [...]
[...] Cependant cette logique spatiale apparaît être source d'inégalités, notamment puisque les pays de la Triade concentrent la plupart des activités clés (innovation, R&D ) ; il en est de même à l'intérieur des territoires nationaux (le marché du travail, dans son rôle d'allocation de la main d'œuvre aux firmes (appariement), est plus efficient dans les métropoles (main-d'œuvre qualifiée) que dans les espaces ruraux). Sous l'effet de la mondialisation, la financiarisation croissante des économies a débouché sur un nouveau mode de GE, modifiant considérablement les stratégies de ces dernières : le global remplace désormais le local. L'espace géographique n'étant pas neutre, les stratégies de localisation des activités productives des firmes correspondent à une valorisation sociale localisée des ressources présentes sur un territoire Par ailleurs, les dynamiques d'apprentissage (acquisition des connaissances, transmission des savoir-faire) occupent actuellement une place centrale dans les régulations spatiales. [...]
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