Si on regarde la structure des échanges mondiaux une constatation s'impose : le commerce mondial est dominé par trois entités : l'Europe, les Etats-Unis, et le Japon. Ce que Kenichi Ohmae a appelé « la triade » en 1985. L'expression est toujours valable à condition qu'on intègre, dans le pôle oriental, la Chine et les autres puissances montantes de la région. Ces trois blocs représentent pratiquement 90% de la richesse mondiale et au moins les deux tiers du commerce mondial.
Une domination qui s'est accompagnée ces dernières années d'une évolution profonde de la nature des échanges internationaux :
- un tiers des échanges se fait à l'intérieur des entreprises. Conséquence de l'internalisation des entreprises et des délocalisations. Les flux de capitaux deviennent aussi importants que les flux de marchandises.
- la moitié des échanges entre pays développés porte sur des biens intermédiaires (outsourcing). C'est le processus productif qui s'internationalise. Une entreprise achète des composants dans différentes zones du monde et vend un produit fini.
- l'essentiel des flux commerciaux porte sur des échanges croisés. Les pays n'importent plus des produits agroalimentaires pour exporter des automobiles. Ils importent et exportent des produits agroalimentaires et des automobiles. Il s'agit alors d'échanges intrabranche et non interbranche.
[...] La fameuse boisson revigorante inventée par le pharmacien d'Atlanta John S. Pemberton, en 1886 est devenue le symbole de l'Amérique. Laissons les chiffres parler : Coca Cola est présente dans 200 pays, emploie personnes et produit autour de 100 milliards de litres de boissons, chiffre d'affaires de 23 milliards en 2005. L'entreprise est propriétaire de (outre les différentes versions de la boisson noire) de Fanta, Sprite, Nestea, Smart (propre au marché chinois) et Minute Maid, première société de jus de fruits du monde. [...]
[...] Vous avez souvent croqué des Smarties. Plus tard, lorsque vous étiez pressé, vous avez mangé des soupes Maggi, des surgélés Findus, et des yaourts Chambourcy, la Roche aux Fées, ou La laitière. Le tout arrosé par de l'eau Vittel, ou Quézac, parce que vous aimez bien les légendes et les volcans. De temps en temps pour un petit dîner à l'italienne vous invitiez quelques produits Buitoni, une glace motta (à la place des Häagen-Dazs habituelles) le tout arrosé de San Pellegrino. [...]
[...] La plus grande entreprise du monde ne produit pas, elle vend. Elle dépasse désormais les vieilles gloires du capitalisme américain comme Exxon Mobil ou General Motors. Elle vend assez pour assurer à une même famille (les Walton) quatre places dans les dix premières fortunes mondiales. Wal-Mart réalise des ventes au détail aux usa, mais jusqu'à 25% (dentifrice) ou (couches-culottes) pour certains produits du PNB américain à elle seule milliards de dollars de chiffre d'affaires en milliards de profit employés : un poids qui dépasse celui de 150 pays, dont la Suède. [...]
[...] (il s'agit alors d'échanges intrabranche et non interbranche. Ces trois éléments peuvent bien sûr se recouper. On voit donc que la vision traditionnelle des échanges, présentés comme des flux entre pays spécialisés dans tel ou tel secteur, doit être revue et corrigée. Aujourd'hui, plus que jamais les véritables acteurs du commerce international ce sont les entreprises. Les entreprises, véritables actrices de la mondialisation Passons en revue les stratégies gagnantes, non des pays, mais des entreprises par pays. Ce sont elles les véritables actrices de la mondialisation. [...]
[...] Comment devient-on 4e puissance commerciale mondiale avec de tels présupposés ? Tout simplement parce que les entreprises françaises ont grandi, profitant des différentes opportunités qui s'offraient à elles : la politique industrielle du gouvernement qui a jeté les bases d'une industrie nucléaire et électrique de tout premier plan, l'Europe qui a ouvert de grands marchés et assuré la coopération, sans oublier les atouts culturels traditionnels du pays. Dans l'agroalimentaire (Danone) dans l'armement (Giat industries), dans le transport ferroviaire (Alstom), l'aviation civile et militaire (Dassault, Airbus), dans le bâtiment (Bouygues) la France dispose de véritables multinationales compétitives et agressives. [...]
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