Formes organisationnelles hybrides, relations de marché, relations intra-firme, Williamson, Claude Ménard, Joanne Oxley, structure de gouvernance, caractéristiques de la transaction
La première définition sommaire qu'on peut donner des formes hybrides est que ce sont des relations contractuelles qui ne sont pas purement des relations de marché ni purement des relations intrafirme. Williamson s'intéresse à l'étude de ces formes hybrides notamment dans son ouvrage de 1975 ; il ressort de son ouvrage qu'il existe seulement deux structures de gouvernance qui sont éligibles à l'encadrement des transactions – soit le marché, soit la firme. Pour lui, les formes hybrides sont donc seulement des structures de gouvernance instables et temporaires.
Pour le démontrer, Williamson raisonne par l'absurde. Il imagine une transaction entre deux parties qui nécessite des investissements importants et spécifiques. Dans ce contexte, les parties ont intérêt à ce que la durée de vie de la relation soit au moins égale à la durée de vie des actifs développés par l'investissement. Pour Williamson, donc, comme les deux parties veulent s'engager sur le long terme, elles ont trois solutions possibles : une série de contrats de court terme, un contrat de long terme et l'intégration.
[...] Les données de Joanne Oxley sont américaines, avec 165 observations et sur une période de neuf ans (1980-1989). Sa méthodologie est un produit d'ordonnées parce que la variable étudiée est discrète et non continue si accord unilatéral si accord bilatéral si joint-venture). Lorsqu'il est difficile de spécifier dans le contrat les obligations de chacun, plus on complète le contrat par des mécanismes de contrôle et de contrainte. L'hybride est plus hiérarchique lorsque l'activité est : une activité de conception, création de nouvelles technologies. [...]
[...] En outre, sur le marché, on a une certaine rigidité de la relation parce qu'à chaque fois il faut renégocier le contrat. Du côté de la firme, on a une coordination consciente et une absence d'autonomie des agents. Pour Williamson, les avantages comparatifs de la firme sont des coûts de surveillance et de contrôle moindre et sa capacité de réaction (même s'il fallait le nuancer : on peut renégocier facilement avec un contrat si l'autre partie se comporte bien, et on peut avoir des rigidités au sein de la firme type résistance à l'autorité). [...]
[...] Joanne Oxley répartit alors en trois les formes hybrides en les classant selon le degré d'autorité. Le premier type d'arrangement qu'elle met en évidence est l'accord contractuel unilatéral (concession de licence). Elle distingue ensuite l'accord contractuel bilatéral (accords de recherche) ; il y a plus d'autorité que dans la forme précédente, parce qu'il donne lieu selon elle à un échange d'otages tout simplement parce que les deux parties ont investi. Enfin, la troisième catégorie est celle des alliances basées sur le partage de capital (joint ventures qui se caractérisent par un centre unifié de décision et des procédés de surveillance et de contrôle). [...]
[...] Or, si l'on se retrouve dans une situation imprévue par le contrat, on risque de faire face à des comportements opportunistes. La seule solution qui reste, pour Williamson, est donc l'intégration. Mais Williamson va changer d'avis. En 1985, dans un autre ouvrage, il considère les formes hybrides comme des structures de gouvernance à part entière dès lors qu'il est possible de mettre en place des engagements crédibles. Même des transactions fortement exposées à l'opportunisme peuvent être réalisées au travers d'accords contractuels à condition de mettre en place ex ante des garde-fous, ces engagements crédibles. [...]
[...] Les caractéristiques des formes hybrides Claude Ménard : Les formes hybrides sont des arrangements institutionnels reposant sur des accords de long terme (ou de court terme automatiquement renouvelable) entre partenaires qui maintiennent leur autonomie de décision et des droits de propriété distincts tout en acceptant une coordination partielle sur un segment de leur activité et/ou de leur domaine de décision. Il y a principalement trois différences des formes hybrides par rapport au marché. En premier lieu, dans le cas de la forme hybride, la continuité de la relation joue un rôle majeur dès lors que les deux parties développent des investissements communs. Deuxièmement, l'identité du partenaire, et notamment sa réputation, a de l'importance alors que sur le marché les biens sont standardisés donc on se fiche du partenaire. [...]
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