La montée en puissance de la Chine dans l'économie mondiale est l'un des évènements majeurs de la fin du XXIe siècle. Depuis une vingtaine d'années, les Chinois et les dirigeants chinois ont choisi une nouvelle voie de modernisation par le développement économique, avec, à partir de 1993, l'inscription de « l'économie socialiste de marché » dans la constitution. Même s'il est parfois difficile de mesurer la croissance réelle de l'économie chinoise, celle-ci est une réalité forte.
Le rythme de croissance est certes inférieur à celui observé au Japon et en Corée lors de leur décollage, mais il paraît plus impressionnant du fait de la taille de l'économie chinoise. Cette croissance extrêmement rapide s'accompagne d'une intégration poussée dans l'économie mondiale, où la Chine joue de plus en plus le rôle d'atelier du monde, en raison de l'abondance d'une main-d'œuvre bon marché.
Grâce à ses progrès spectaculaires dans la haute technologie, les transports et les systèmes de communication, la Chine jouera un rôle beaucoup plus important au cours de la prochaine phase de croissance de l'économie mondiale que ce ne fut le cas à la veille de la révolution industrielle de l'Europe, en 1820, qui représentait alors pas moins de 32% de l'économie mondiale.
Tout cela signifie-t-il que son avenir est tout tracé et son entrée dans le monde des grandes puissances industrialisées garantie ? La Chine restera-t-elle sur cette pente ascendante ? N'y a-t-il pas de réels risques de rupture ? Quels sont-ils et que pourrait-il en résulter ?
En fait, ces résultats spectaculaires s'accompagnent d'un certain nombre de déséquilibres qui pourraient faire obstacle à la poursuite de la croissance. Les réformes du système bancaire et des entreprises, actuellement en cours, visent à les surmonter, mais les résultats obtenus jusqu'à présent révèlent avant tout les difficultés de cette tâche.
[...] Cependant, à la fin des années 80, la capacité d'achat des paysans se mettait à diminuer et le marché rural qui occupait 75% de la population n'a pas pu soutenir la croissance de la demande. En même temps, toutes les familles urbaines avaient acquis les premiers biens de consommation durable, et la croissance de la demande en produits agricoles et vêtements s'est stabilisée. Il s'ensuivit des surcapacités de production pour les entreprises de biens de consommation durables. Ces entreprises fournissent d'abord le marché intérieur, puis s'orientent vers l'exportation. [...]
[...] Quantitativement, le PIB par habitant avec 5600 dollars par citoyen l'amène seulement à la 121e place du classement mondial tandis que celui des Etats-Unis est de dollars par tête. Mais c'est aussi d'un point de vue qualitatif que le tableau des succès de la croissance chinoise doit donc être nuancé. En fait, la Chine part de très bas, gaspille beaucoup de ressources dans le cadre de son rattrapage, accroît les inégalités, tandis que la situation économique réelle n'est pas toujours présentée de manière transparente. Deuxième partie : les faiblesses de la croissance chinoise I. [...]
[...] La part du commerce d'assemblage représente, en Chine des exportations totales qu'il s'agisse de l'exportation des machines électriques, de la mécanique, des chaussures et cuirs, des jouets, des instruments de précision. Ils dépasseront bientôt l'industrie textile, jusqu'alors prépondérante, dont la part a décru, depuis 1980, de 32% à 25%. Même si la production des produits textiles et de l'habillement est éparpillée dans le monde entier, la Chine, y compris Hong Kong, reste le premier exportateur mondial. Entre 2002 et 2003, la part des produits chinois dans les secteurs libérés du marché textile américain par exemple est passée de à Devenue le premier producteur mondial de produits textiles, d'habillement et de jouets, la Chine a également développé le secteur de la production électronique, dans lequel elle devrait prendre une place importante, grâce aux délocalisations réalisées par les firmes japonaises, taiwanaises et coréennes. [...]
[...] Ce sont les USA qui constituent aujourd'hui le principal débouché pour les productions chinoises : la part des exportations à destination de ce pays est passée de 6 à 28% entre 1980 et 2002, alors que, parallèlement, celle du Japon n'a cessé de reculer (de 23 à 13%). La part des pays de l'UE reste stable à 15% environ. Ce commerce triangulaire produit une nouvelle configuration des déséquilibres commerciaux bilatéraux : la Chine enregistre maintenant des déficits commerciaux avec l'Asie du Sud Est et des excédents commerciaux avec l'Amérique du Nord et l'Europe. [...]
[...] Le phénomène statistique de sous déclaration des revenus perturbe les calculs relatifs au pouvoir d'achat. La monnaie nationale n'est pas pleinement convertible, ce qui rend difficiles les comparaisons avec le reste du monde, et les marchés financiers sont loin d'être systématiquement développés. Il existe encore un grand écart entre les normes comptables nationales et celles des standards internationaux. Le compte national explique une partie des choses, d'autres parties des choses s'expliquent en dehors du compte. Sachant qu'aujourd'hui la majeure partie de l'économie chinoise est hors plan Au total, le chemin vers la transparence est encore long. [...]
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