Les crises turques et argentine qui sont toutes deux survenues à l'aube du XXIe siècle, illustrent les déséquilibres possibles de l'architecture financière dans le cadre d'une économie globalisée ou les capitaux circulent et s'échangent plus librement que jamais. Survenues à un court intervalle, et dans l'onde de choc de la crise asiatique de 1997, nous verrons que ces deux crises se ressemblent et se distinguent en plusieurs points, à la fois dans la nature des bouleversements économiques rencontrés, mais aussi dans l'approche empruntée par le FMI avant et pendant les crises. En adoptant une perspective comparative, nous essayerons de dégager la spécificité des crises turque et argentine tout en questionnant la capacité et la volonté du FMI d'engager des programmes distincts selon les crises auxquelles il s'attaque.
[...] Le peso argentin est longtemps resté arrimé au dollar à la parité de 1 pour 1. Bien que ce système ait fonctionné un moment (baisse de la balance commerciale = sorties de dollars = baisse de la masse monétaire = désinflation) le système de currency board a pour inconvénient de s'adapter assez mal aux chocs macroéconomiques. En effet, la hausse des primes de risques provoquée par la crise asiatique de 1997 a exigé des charges plus élevées pour les banques et les finances publiques. [...]
[...] Conclusion Pour conclure, nous avons pu constater les points communs et différences des crises turque et argentine tant du point de vue de leur nature que des réponses envisagées pour sortir des impasses économiques. Le traitement par le FMI et les politiques macroéconomiques mises en place par les deux pays n'ont pas été identiques même si elles allaient dans le sens d'une rigueur budgétaire et d'une modernisation de l'économie. A crise différente / traitement différent. Les politiques menées en Turquie semblent avoir été relativement moins violentes qu'en Argentine. [...]
[...] II) Approche comparative des crises argentine et turque : L'action du FMI en question Des crises comparables mais des dynamiques différentes La Turquie et l'Argentine, même si elles ont connu des crises en partie similaires, n'ont pas connu exactement le même parcours économique. Les reformes néo-libérales inspirées par le FMI en Turquie avaient démarré depuis 1980 et ce sont opérées plus progressivement qu'en Argentine ou le passage à une politique économique radicalement libérale opérée brutalement dans les années 90. Les politiques macroéconomiques antérieures aux crises étaient donc caractérisées par une évolution progressive du côté turc et un traitement de choc en Argentine. [...]
[...] Pourtant, cela ne l'a pas empêché de se retrouver en quelques mois au bord du gouffre politique et financier. Comme dans le cas d'autres pays , la crise s'est déclenchée à cause d'un taux de change fixe devenu irréaliste et un endettement extérieur insoutenable, qu'il s'agisse des emprunts obligataires du gouvernement, des lignes de crédits interbancaires ou des dettes contractées par les entreprises. Elément important, l'Argentine avait depuis 1980 instauré un currency board ou caisse d'émission pour lutter contre l'hyperinflation. [...]
[...] Même une version soft du currency board en Turquie à eu des conséquences négatives Par ailleurs, la politique zéro-déficit en Argentine était irréalisable ne serai-ce que sur le plan social et politique. Une critique majeure que l'on peut faire au FMI est de sous-estimer voir même d'ignorer l'impact social et distributif d'une restructuration néo-libérale. Enfin, et le cas de l'Argentine en fournit l'exemple, la combinaison d'un change fixe, de la liberté des mouvements de capitaux et d'une politique monétaire fondée sur des objectifs internes forme une trinité impossible sur le plan économique qui se voit confirmée dans la théorie du triangle d'incompatibilité de Mundell. [...]
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