En 2008, le montant de la dette des pays du Tiers-Monde se chiffrait à 2800 milliards de dollars. Cela est relativement faible au vu de la dette de certains pays européens; la question de la soutenabilité de la dette (donc leur capacité à la rembourser sans altérer totalement les potentialités de croissance) s'est pourtant posée dans les années 80-90, nécessitant aides et plans de rééchelonnement.
Ce recours à l'endettement s'est néanmoins avéré nécessaire aux pays du Tiers-Monde comme moyen de financement soit dans le cadre des PMA, pour maintenir les fonctions régaliennes de l'Etat, soit dans le cadre des pays en développement, pour l'impulser et le soutenir.
[...] Ces besoins de financement sont également prégnants pour l'Etat notamment dans les Pays les Moins Avancés, soit pour assurer les fonctions type école, police de plus en plus coûteuse du fait de la démographie de ces pays où la population augmente. Les besoins de financement de l'Etat apparaissent également dans le cadre de la mise en place d'externalités positives (ponts, route) qui peuvent être favorables à un développement. Enfin, ces besoins sont encore plus importants dans le cadre de la stratégie développée par Gerschenkron, où l'Etat se substitue à l'investissement et aux entreprises privées défaillantes pour impulser le développement économique, dans la mise en place d'innovations, la formation en capital humain mise en évidence par Becker. [...]
[...] Enfin, des financements extérieurs sous la forme de dons par exemple, évitent de créer de la dette, mais sont souvent liés en contrepartie à des choix d'investissement de la part des pays développés ou FMN qui ne permettent pas de croissance autonome dans les choix d'investissement. Si les flux financiers internationaux comme moyen de financement peuvent entrainer des croissances extraverties, ils peuvent aussi sous certaines formes fragiliser considérablement des économies de pays du Tiers-Monde. Dans le cadre de la contraction d'emprunts et donc la formation de dettes de la part d'Etats du Tiers-Monde auprès d'institutions financières ou Etats du reste du monde, celles-ci ont certes d'abord pu être efficaces. [...]
[...] Les flux financiers internationaux comme capacités de financement du développement de pays du Tiers-Monde doivent, dans ce cadre-ci, s'accompagner d'autres politiques. Au niveau monétaire, une politique restrictive doit être mise en place pour, d'une part, maitriser les taux d'inflation, et d'autre part, ne pas maintenir un taux de change trop faible qui augmente le coût des importations incompressibles. Cependant, les taux d'intérêt ne doivent pas être trop élevés pour ne pas décourager les IDE en diminuant l'effet de levier et le taux de profitabilité. [...]
[...] Les flux financiers peuvent d'abord prendre la forme d'IDE (Investissements Directs à l'Etranger). Des captations massives d'IDE d'un pays peuvent être utiles pour un développement de l'activité économique, des transferts de technologies et l'emploi de main-d'œuvre locale salariée qui augmente la demande solvable. Ces IDE jouent également par le multiplicateur d'investissement de Keynes et l'économie des pays se trouve stimulée. Néanmoins, la majorité des IDE en direction de pays du Tiers-Monde sont attirés, soit par l'exploitation de matières premières (qui risquent donc de diminuer les avoirs des pays), soit dans une logique de Décomposition Internationale du Processus de Production des FMN, par des coûts de main-d'œuvre faibles. [...]
[...] Seuls les pays du Tiers-Monde disposant de matières premières dans leur sol peuvent alors financer un développement de manière autonome en tirant-bénéfice d'une économie de la rente (ex : pays de l'OPEP). Mais cela nécessite tout de même des investissements pour permettre l'extraction, donc un certain recours au financement extérieur. Si le recours au financement extérieur s'avère souvent nécessaire, il peut d'abord faire courir le risque d'une croissance extravertie. Pour certains auteurs comme Schenry et Strout, le financement extérieur est obligatoire pour les pays cherchant à se développer. Mais ce financement par le biais de flux financiers internationaux peut être risqué, sous certaines formes, pour le type de croissance des pays. [...]
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