En 1998, Win Duisenberg, alors président de la BCE mettait en garde contre « les risques d'un euro fort ». Cette préoccupation était partagée notamment en France où la Banque Française exigeait des mesures favorables à une baisse du cours de l'euro. Pourtant deux ans plus tard Win Duisenberg clame sa « forte préoccupation » concernant un euro faible. Qu'en est-il ? Faut-il préférer un euro faible ou fort ? On qualifie l'euro de « fort » ou « faible » et plus généralement toute monnaie de « forte » ou « faible » comparativement à d'autres monnaies. Ce prix d'une monnaie par rapport à une autre monnaie correspond au taux de change. Choisir le bon taux de change est décisif dans la mesure où il a une répercussion directe sur les échanges internationaux et sur l'économie nationale en influençant l'investissement, la production et la croissance. Mais le choix n'est pas aisé : si un change faible stimule les exportations un change fort quant à lui augmente le pouvoir d'achat et de ce fait rend moins coûteuses les importations.
Aussi est-il légitime de se demander s'il vaut mieux adopter un change faible qui facilite les exportations ou un change fort qui facilite les importations ?
A priori, à court terme, le choix d'adopter un change faible peut apparaître comme une solution afin de résoudre des difficultés économiques. Cependant, à long terme, une économie stable et forte évolue vers un taux de change fort.
[...] L'économie allemande est aujourd'hui fondée sur une spécialisation, notamment dans le secteur des machines-outils ce qui lui permet d'exporter encore massivement dans la mesure où elle n'est pas soumise à une forte concurrence de la part des pays émergents. En revanche, en France, la lenteur des changements dans les structures de son économie ne lui permet de bénéficier pleinement des attraits d'une monnaie forte. Cette exigence de compétitivité structurelle des entreprises est donc un défi économique qui se réalise sur le long terme. C'est du reste pour cela qu'une appréciation rapide du change peut engendrer des conséquences néfastes sur l'économie d'un pays. [...]
[...] L'exemple du pétrole est ici révélateur des bienfaits d'une devise forte. L'euro fort permet de réduire l'impact négatif de la hausse du pétrole. Mais si les importations sont moins coûteuses, cela réduit les coûts des entreprises nationales. Un change fort a donc également un impact sur l'économie intérieure. À l'intérieur du pays, il favorise la désinflation et relance les investissements. Le change étant fort par rapport aux autres, le pouvoir d'achat d'une monnaie est plus élevé. Ainsi, les biens nationaux fabriqués par exemple à partir de matières premières achetées à l'étranger reviennent moins chers dans la mesure où les matières premières ont été achetées moins chères grâce au pouvoir d'achat élevé de la monnaie. [...]
[...] D'autre part un change faible freine les importations. En effet, quand le change d'un pays est faible, les prix des biens importés sont comparativement plus chers que les biens nationaux. La demande du marché national se tourne alors prioritairement vers les biens nationaux. Un taux de change faible protège le marché national de la concurrence étrangère. Le Japon, lorsqu'il était en phase de développement, a sous-évalué le yen entre 1960 et 1980 ce qui a eu les effets bénéfiques précédemment cités à savoir stimulation des exportations et protection du marché intérieur. [...]
[...] Faut-il préférer un change faible ou un change fort ? En 1998, Win Duisenberg, alors président de la BCE mettait en garde contre les risques d'un euro fort Cette préoccupation était partagée notamment en France où la Banque Française exigeait des mesures favorables à une baisse du cours de l'euro. Pourtant deux ans plus tard Win Duisenberg clame sa forte préoccupation concernant un euro faible. Qu'en est-il ? Faut-il préférer un euro faible ou fort ? On qualifie l'euro de fort ou faible et plus généralement toute monnaie de forte ou faible comparativement à d'autres monnaies. [...]
[...] Tout d'abord, le change faible relance les exportations. En effet, il permet de diminuer les prix nationaux comparativement aux prix étrangers. Une dévaluation, ou dépréciation, selon qu'on soit en régime de change fixe ou flexible améliore la compétitivité des industries nationales. Par exemple, si le taux de change de l'euro en yen se déprécie et passe de 100 yens à 50 yens, les bouteilles de vins vendues 30 euros passent de yens à yens. Il devient plus avantageux après dépréciation pour les Japonais d'importer du vin européen, ce qui relance les exportations de l'Europe. [...]
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