Il y a quelques temps déjà Ben Bernanke, qui s'était distingué par son étude sur le rôle fondamental du crédit bancaire dans la diffusion de la crise de 1929, soulignait que « rien n'est pire que l'inflation, sauf la déflation : si l'inflation brouille le système économique, la déflation le tue ».
L'inflation est traditionnellement présentée comme un accroissement généralisé, cumulatif et auto-entretenu du niveau des prix. Elle peut être interprétée à travers la monnaie, la demande, les coûts ou encore les structures. La désinflation désigne le ralentissement de l'inflation : les prix continuent à augmenter, il s'agit d'un freinage, d'une décélération. Enfin la déflation consiste en une baisse du niveau général des prix.
Le risque de déflation a été évoqué au début des années 2000, suite à la bulle internet, aux attaques terroristes et à la guerre en Irak. Néanmoins la menace n'a pas semblé se concrétiser, bien au contraire : dès 2005 les prix sont repartis à la hausse, notamment à cause de l'augmentation du prix des matières premières (pétrole, blé, métaux…). Au deuxième trimestre 2008 l'inflation atteignait 3,9% en zone euro, 5% aux Etats-Unis et était au centre des préoccupations des autorités politiques et monétaires.
Pourtant en quelques semaines les craintes se sont inversées aussi rapidement qu'elles étaient apparues, sous l'effet de l'impact économique de la crise financière et de la chute vertigineuse du prix des matières premières. Gordon Brown a été le premier à l'évoquer : le Royaume-Uni de faire face à une baisse des prix. A son instar faut-il craindre la déflation ? Quels sont les risques pour l'économie mondiale ?
[...] Pourtant en quelques semaines les craintes se sont inversées aussi rapidement qu'elles étaient apparues, sous l'effet de l'impact économique de la crise financière et de la chute vertigineuse du prix des matières premières. Gordon Brown a été le premier à l'évoquer : le Royaume-Uni de faire face à une baisse des prix. A son instant faut-il craindre la déflation ? Quels sont les risques pour l'économie mondiale ? Aussi verrons-nous que nos économies sont vulnérables et qu'elles sont face à un choc défavorable Des économies vulnérables l'ère de la désinflation A partir des années 1980, l'intégration financière et commerciale de l'économie mondiale s'accélère et favorise la décélération de l'inflation. [...]
[...] Entre 1980 et 2002, le poids de l'endettement des ANF américains a augmenté de 45 points pour atteindre 125% du PIB. Ce taux s'est encore élevé depuis, puisque Greenspan et la Fed on choisit de faciliter l'accès au marché de l'immobilier pour compenser l'effet de richesse négatif n'induit pas l'éclatement de la bulle Internet qui a pénalisé la retraite de nombreux ménages américains. Dans la zone euro l'évolution a été similaire et l'endettement atteignait 107% du PIB en 2002, continuant à progresser depuis. [...]
[...] - Altenatives Economiques, hors série nº76, L'état de l'économie 2008 2e trimestre 2008. [...]
[...] Le moindre de choc est donc susceptible d'aboutir à une déflation par la dette. Entre 1920 et 1929, le taux d'endettement des économies occidentales était passé de 140% à 225% du PIB, niveau atteint, voire dépassé aujourd'hui. Autre exemple le Japon, dont l'endettement s'élevait à 210% du PIB lorsqu'il a connu la crise au début des années 1990, puis la déflation à partir de 1995. Par ailleurs, ce surendettement s'est aussi traduit par un surinvestissement des entreprises, notamment à la fin des années 1990, entraînant des surcapacités de production dans certains secteurs (notamment dans l'industrie). [...]
[...] Si l'on regarde la crise actuelle, on voit qu'elle joue sur les différents éléments de cette dynamique : _retournement du marché de l'immobilier et chute du prix des actifs _impact sur la demande intérieure _augmentation du taux de défaut, endettement excessif _trappe à liquidité (augmentation des dépôts bancaires garantis ) _baisse du prix des matières premières, impact direct sur les prix _dégradation de l'activité éco, remontée du chômage, impact sur les revenus et les investissements, dc sur la demande Tout est donc réuni pour une forte diminution de l'inflation. l'exemple du Japon Le Japon a connu une crise similaire au début des années 1990. L'endettement n'avait cessé de progresser, avec en parallèle le développement d'une bulle spéculative sur le marché de l'immobilier. L'éclatement de cette bulle s'est traduit par un recul de la demande intérieure et du crédit, et ce d'autant plus que l'endettement des ANF japonais était important. Cela se traduit par une très forte désinflation, puis par la déflation dès 1995. [...]
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