Tertiarisation, pays développés, secteur du tertiaire, PIB, PNB
Aujourd'hui, le secteur du tertiaire en France représente plus de 70 % du produit intérieur brut et de l'emploi, alors que seul un emploi sur quatre était de services en 1906. Les économistes parlent de tertiarisation, c'est à dire d' un processus par lequel les activités dites « tertiaires » et les emplois correspondants accroissent relativement leurs poids dans la production nationale mesurée par le PIB ou le PNB, et dans la population active occupée. Il est important de préciser que le secteur tertiaire qui regroupe le commerce, le transport, les autres services marchands aux ménages - comme la restauration, la médecine libérale ou des services culturels et les activités de loisir- mais aussi les services aux entreprises -activités d'audit, de publicité -, et enfin les services non marchands pris en charge par la collectivité comme l'éducation, la santé, les administrations, est un secteur de ce fait fortement hétérogène. En outre, de plus en plus d'entreprises ont recours à l'externalisation ; elles font réaliser une partie de leur activité – nettoyage, maintenance informatique - à d'autres entreprises.
[...] Les études statistiques montrent ainsi que les pays les plus tertiairisés sont tous des pays développés et surtout industrialisés. Ainsi dans une étude de l'OCDE datant de 1998, classant les pays selon le poids de leur secteur tertiaire par rapportà leur PIB, parmi les 8 premiers pays on retrouve les Pays-Bas, les Etats-Unis, l'Allemagne et la France, pays développés et industrialisés. C'est donc le développement économique et humain même qui a amené les pays désormais développés à ce processus de tertiarisation. [...]
[...] Mais quelles sont les causes de la tertiarisation ? En quoi est-elle le fruit du développement de des économies et des sociétés ? Dans quelle mesure est-elle donc un phénomène spécifique aux pays développés ? Il apparaît que les transformations sociales et économiques à l'origine du développement d'un pays s'accompagnent de la tertiarisation de celui-ci. De plus, la mondialisation à laquelle les pays développés sont bien intégrés renforce ce processus. Néanmoins, il ne faudrait oublier le rôle déterminant de l'industrie. [...]
[...] En effet, pour les servicesrelationnels - par exemple le conseil de clientèle dans une banque – il est impossible de réduire le facteur travail tout en conservant le même nombre de dossiers traités, la base de l'activité étant la mise en relation de deux individus, le banquier et le client. La productivité du travail est ainsi difficilement augmentable, d'où la nécessité pour les services de créer des emplois. Les progrès techniques dans un secteur génèrent ainsi des emplois dans d'autres secteurs, ici les services. Néanmoins,l'augmentation de la demande en services n'est pas que la conséquence de la baisse des prix des produits industriels et primaires, permis par les gains de productivité. La tertiarisation résulte aussi du développement humain. [...]
[...] La tertiarisation n'est pas le fruit d'une disparition del'industrie. La crise actuelle a rappelé le rôle primordial joué par l'industrie dans les économies développées. Le développement du secteur tertiaire est en fait dépendant de la présence et du maintient d'une base industrielle qui par comparaison fait défaut dans de nombreux pays sous-développés où le tertiaire fait justement lui aussi défaut. Certes les restructurations ont réduit la part de l'emploi salarié des industries manufacturièresd'un peu plus de 30% de l'emploi total dans les années 1950 à grosso modo 12% aujourd'hui, et diminué de moitié la part de valeur ajoutée dégagée par ces industries en France, mais il faut rappeler que ces chiffres sont trompeurs. [...]
[...] COMBENAL , J.-P PIRIOU Analyse économique et historique des sociétés contemporainesde Marc Montoussé (Bréal) Articles d'Alternative économique « L'essor régulier des services » (hors série octobre 2000) D. [...]
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