La crise grecque a permis de mieux mesurer la valeur de la monnaie européenne, après avoir spéculé pendant des années sur un éventuel futur rôle de première monnaie européenne. L'euro n'est pas aussi fort qu'on le pensait, cette crise en est le révélateur. L'annonce de l'Iran et du Venezuela de remplacer le dollar par l'euro dans ses échanges extérieurs et avoirs étrangers, et de vendre leur pétrole en euro, la diversification croissante des paniers de monnaie de la Chine en faveur de l'euro laissent à penser que l'euro se pose en rival du dollar.
La naissance de l'euro en 1992 à Maastricht, ainsi que son lancement en 1999, qui apparaît comme l'aboutissement et la consécration de l'Union Économique et Monétaire, avaient faire naître de vifs espoirs et d'énormes attentes quant à la place de la monnaie européenne sur la scène internationale.
Ces perspectives seraient en train de se concrétiser pour ceux qui annoncent « le crépuscule du dollar » (Aglietta) ou encore « l'adieu au dollar » (Franckel . Les économistes Georges Alogos-koufis et Richard Portes parlaient d'un éventuel basculement monétaire en faveur de l'euro. Toutefois, malgré certains déboires comme la crise grecque, l'euro se maintient encore au dessus du taux de change théorique. 1 euro équivaut encore aujourd'hui 1,35 dollar, ce qui témoigne d'une capacité de résistance.
Il apparaît dès lors nécessaire de s'interroger sur les possibilités d'un basculement du système actuel et sur les potentialités qu'à l'euro face au « privilège exorbitant du dollar » (de Gaulle) dans leur match pour obtenir/acquérir la couronne de première monnaie internationale. Si au départ, la création de l'euro a répondu exclusivement à des objectifs internes il apparaît aujourd'hui que l'euro cherche à jouer un rôle international important, notamment en raison des avantages liés à la domination d'une devise sur les autres en matière de financement des déficits extérieurs ou de politique économique.
Plusieurs interrogations s'ouvrent à nous notamment celles de savoir si l'euro possède les caractéristiques intrinsèques pour être une monnaie internationale forte et si la configuration du système monétaire actuel lui est favorable.
[...] L'euro peut-il concurrencer le dollar ? La crise grecque a permis de mieux mesurer la valeur de la monnaie européenne, après avoir spéculé pendant des années sur un éventuel futur rôle de première monnaie européenne. L'euro n'est pas aussi fort qu'on le pensait, cette crise en est le révélateur. L'annonce de l'Iran et du Venezuela de remplacer le dollar par l'euro dans ses échanges extérieurs et avoirs étrangers, et de vendre leur pétrole en euro, la diversification croissante des paniers de monnaie de la Chine en faveur de l'euro laissent à penser que l'Euro se pose en rival du Dollar. [...]
[...] Nous ne sommes donc pas face à une situation complètement négative. En tant que moyen de paiement l'euro peine certes à s'affirmer et n'est pas encore devenu une monnaie véhicule mais il possède un réel potentiel si les coûts de transaction évoluent à la baisse La deuxième devise jouant le rôle d'unité de compte Par rapport à son rôle d'unité de compte, là encore l'euro se positionne en deuxième position derrière le dollar. Dans ce domaine, les États-Unis exercent une position dominante : ils sont le seul pays à pouvoir commercer exclusivement dans leur propre monnaie ( des prix de leurs exportations et 92.8 de ceux de leurs importations sont facturés en dollars). [...]
[...] Si la pertinence de l'expression peut- être discutée là n'est pas notre objet qui est plutôt de mettre en exergue le cœur du porte-à-faux du dollar. Le déficit du budget fédéral Bien que rétabli par l'administration Clinton de 1995 à 2001, le déficit budgétaire est aussi nettement déficitaire depuis 2002. Cela est tout aussi préoccupant que le déficit du compte courant, même s'il est plus aisément réversible que celui de la balance des paiements courants. Plusieurs raisons à cela : - Les dégrèvements fiscaux (1800 milliards d'euros) - L'accroissement des dépenses militaires pour la lutte contre le terrorisme en Irak et en Afghanistan - Réforme du système de santé (750 milliards d'euros sur dix ans) - Cyclone Katrina Le déficit du compte courant des États-Unis, et son impact sur le taux de change du dollar Définition du déficit courant : somme du déficit des échanges de biens et de services et des revenus versés à l'étranger diminués des revenus perçus de l'étranger. [...]
[...] Monnaie plébiscitée partout dans le monde Pour des économistes comme Benjamin Cohen, le dollar tire de nombreux avantages du fait d'être une monnaie mondiale. On parle de dollarisation formelle et de dollarisation informelle : o Dollarisation formelle : le fait que certains pays adoptent le dollar à la place de leur monnaie nationale (Equateur en 2000, Salvador en 2001) o Dollarisation informelle : le fait que les Etats-Unis tirent des revenus de la circulation de leur monnaie dans le monde, étant donné que cette monnaie ne leur coûte quasiment rien à produire et qu'ils peuvent acquérir en échange des biens et marchandises (les économistes parlent d'un droit de seigneuriage Les Etats-Unis peuvent également utiliser leur propre monnaie pour financer leur déficit externe, sans la contrainte de balance des paiements, ce qui confère plus de flexibilité à leur politique macro-économique. [...]
[...] Editeur : Gallimard (Paris, 1971) . L'euro aujourd'hui par François Dutaux-Lombard. Editeur : Fondation R. [...]
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