L'Etat est celui qui est le plus affecté par les transformations en cours : l'ouverture économique a réduit la possibilité de définir des stratégies sur des bases strictement nationales. Il est menacé d'être dilué, notamment en terme de souveraineté, dans la mondialisation. Le XXe siècle a à la fois fait triompher l'Etat, en lui confiant la quasi-totalité de la vie humaine (santé, éducation, travail…), et le bouscule sous le choc des interdépendances. La mondialisation (en déplaçant le centre de gravité) perturbe l'ensemble des fonctions de l'Etat et sa légitimité même, mais loin de l'anéantir, elle en reformule le rôle. Il s'agit d'une décomposition de l'Etat, et de sa recomposition, son retour, mais pas à l'identique
[...] C'est l'Europe des 6 (France, RFA, Italie, Benelux) avec la communauté européenne du charbon et de l'acier puis de la communauté économique européenne. On peut dire que la construction européenne illustre bien les interactions complexes entre données mondiales et données régionales. Le monde va vers une interdépendance croissante. La mondialisation n'est cependant pas synonyme d'universalisme. L'Europe est un exemple. Elle a su restaurer sa volonté politique et son unité culturelle. Elle a su protéger les Etats membres d'une globalisation sauvage. [...]
[...] C'est un débat très largement artificiel mais qui constitue comme une introduction aux dilemmes éthiques introduits par la globalisation. A ce stade de l'exposé, l'on peut faire un constat : Si l'Etat n'est plus l'Etat, qui va jouer son rôle originaire, au sens ou l'Etat est un agent chargé de faire respecter les règles de la concurrence, la stabilité monétaire, l'équilibre budgétaire, la diffusion des informations utiles aux agents du corps social, d'assurer des relations sociales paisibles et conformes à l'intérêt général et de représenter les intérêts de la Nation vis à vis de l'extérieur, d'assurer le respect de l'intégrité du territoire (armée), de protéger les biens et les personnes conformément au Droit Et surtout qui va s'occuper des plus faibles ? [...]
[...] Chaque Etat est bel et bien dépositaire de la survie de la planète, de son développement et des valeurs construites comme universelles. L'obligation qui se crée sur le plan éthique rejoint effectivement l'argument d'utilité : promouvoir les Droits de l'homme partout dans le monde est en même temps une obligation morale et la conviction réfléchie que l'outrage qui leur est fait en un lieu du monde réagit sur un ailleurs qui dépasse les frontières de la souveraineté En se banalisant, le principe de responsabilité découpe des communautés humaines. [...]
[...] Moreau Defarges La mondialisation, Que sais-je PUF pages. Sassen La souveraineté dans l'âge de la globalisation, New-York, Columbia University Press pages. Warnier La mondialisation de la culture, Collection Repères, La découverte pages. ( ARTICLES DE REVUE Mondialisation et gouvernance, Cahiers Français, n°290, Mars/Avril 1999, Paris, La Documentation Française pages. Fournier Mondialisation : Allons-nous vers un monde unique Sciences Humaines, Septembre/Octobre/Novembre 2001, pages 74 à 77. ( ARTICLES DE PRESSE Amartya Dix vérités sur la mondialisation, Le Monde Juillet 2001, page 1. [...]
[...] Les histoires particulières, individuelles, locales, et nationales se poursuivent, remodelées, mais non pas supprimées, par la mondialisation. Les conflits de la mondialisation obéissent à des motifs très proches de ceux des affrontements traditionnels, comme le contrôle des ressources, l'appropriation du pouvoir, ou bien encore les choix idéologiques . La mondialisation parait offrir deux voies extrêmes : ( Soit la mondialisation donne aux hommes le sentiment d'être enfermés dans une prison représentée par la terre. S'installerait alors un climat de fin du monde et se diffuseraient des religions apocalyptiques. [...]
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