On voit aujourd'hui s'établir un consensus quasi général sur le fait que la mondialisation est un phénomène désormais irréversible et que tous les pays sont voués à y être intégrés dans leur propre intérêt. C'est cependant oublier un peu vite que la mondialisation telle que nous la connaissons aujourd'hui, définie comme une augmentation importante des échanges économiques politiques et culturels à l'échelle mondiale créant une interdépendance plus ou moins développée entre pays, a débuté à la fin de la Seconde Guerre mondiale et n'est pas la première.
Une épidémie en se propageant rapidement dans le monde pourrait porter atteinte à la mondialisation principalement à travers la réduction des échanges entre pays et donc entraîner une régression du commerce international. L'hypothèse du scénario d'une pandémie est plausible étant donné l'état avancé de la mondialisation, qui a tissé des liens et des interdépendances très fortes entre ces pays.
L'épidémie emprunterait ces canaux pour se répandre plus rapidement encore sur la surface du globe. On peut toutefois imaginer une réponse tout aussi globale que l'ampleur de l'épidémie et dans ce cas de figure la mondialisation serait une arme contre l'épidémie. La mondialisation pourrait-elle être freinée par une épidémie ?
[...] Leurs arguments sont que la grippe aviaire s'est répandue en Asie et en Europe, que sa forme humaine est encore mal connue et que les plans de vigilance et d'urgence ont été mis en place tardivement. Ainsi même si le système de vigilance sanitaire international a prouvé son efficacité, il a également révélé quelques-unes de ses faiblesses. Le terrorisme et la pandémie sont des risques similaires dans leurs conséquences sur la mondialisation et pourraient même dans un scénario catastrophe être rapprochés. On peut en effet penser au terrorisme biotechnologique qui fabriquerait et/ou répandrait une épidémie dans un endroit du monde où les pouvoirs publics s'avèreraient incapables de la contenir. [...]
[...] Une pandémie entrainerait un repliement de chaque pays sur son propre territoire et ses propres ressources. Le climat de confiance est un facteur essentiel au bon fonctionnement de la mondialisation : la stabilité et la sécurité d'un pays sont un argument clé pour un investissement. Il suffit ainsi d'un retournement de situation avec une pandémie qui se propagerait rapidement pour mettre un coup d'arrêt sévère à la mondialisation. Le facteur psychologique est donc à prendre en compte dans une éventuelle projection d'un monde soumis à une épidémie. [...]
[...] L'environnement extérieur ne s'en trouve donc pas affecté et la mondialisation est freinée uniquement pour le pays avec un fort taux de contamination. Seules les exportations, qui chutent, pourraient affecter l'environnement, mais celui-ci n'est pas dépendant des exportations des pays d'Afrique Subsaharienne. Les pays sont donc ici les premiers et presque les seuls à souffrir des conséquences de l'épidémie. Avec l'intégration croissante de tous les pays dans le processus de mondialisation (le Vietnam communiste vient récemment d'adhérer à l'OMC), une épidémie provoquerait des réactions en chaîne et se transformerait probablement en pandémie. [...]
[...] c-Un dernier exemple d'épidémie est le virus du SIDA en Afrique Subsaharienne. Une étude réalisée par Gérard Kambou, Shantayanan Devarajan et Mead Over montre les effets du virus sur l'économie des pays de l'Afrique subsaharienne. Ils distinguent deux conséquences de l'épidémie qui affectent l'économie : une forte croissance des dépenses publiques et privées pour la santé, et une destruction des ressources humaines rares. L'épidémie engendre également de façon indirecte des effets négatifs sur l'épargne, l'investissement, la balance des paiements (en réduisant les exportations du pays, ce qui entraîne souvent un déficit commercial) et enfin la production globale. [...]
[...] a-Le premier exemple, assez récent, est celui d'Hong Kong et du SRAS. En 2003, cette partie de la Chine a été touchée par une épidémie appelée le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) qui se transmet par des gouttelettes de salive contaminées ou bien un objet contaminé. D'autres modes de transmission sont probables, par le système d'évacuation des égouts à un niveau local par exemple. De fait cette épidémie peut se propager très rapidement dans les plaques tournantes du transport aérien ou dans des zones à fortes densités de population. [...]
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