Le monde est entré, depuis le début du XXIe, dans une période d'augmentation probablement structurelle du prix des matières premières et notamment des hydrocarbures. L'envolée des cours du pétrole, depuis 2005, après des années de prix bas a ainsi réactivé l'enjeu du prix du pétrole. Mais cette crise n'est pas comparable aux chocs pétroliers de 1973, 1979 et 1991, car il s'agit aujourd'hui d'un problème de réduction non pas de l'offre, mais des réserves de pétrole. Cette réfaction des ressources pétrolières est d'autant plus inquiétante que la demande mondiale, notamment asiatique, ne cesse de croître. « L'or noir » est, de ce fait, devenu un enjeu géopolitique entre les pays producteurs et une source de concurrence entre les pays consommateurs. Mais son avenir semble incertain en raison de la réduction des ressources pétrolières et du développement croissant de substituts.
[...] Il est alors impossible de jouer sur le stock pour faire face à la demande croissante. Ainsi, cette crise pétrolière inédite est essentiellement due à une hausse de la consommation mondiale et à une réfaction des ressources. Mais elle a produit des conséquences géopolitiques non négligeables au plan interne et international. II/ l'enjeu géopolitique Le pétrole est devenu un enjeu géopolitique de premier ordre qui suscite des tensions, voire dans certains cas des guerres, croissantes dans les zones de production en raison de la faiblesse des investissements productifs La montée des tensions dans les zones de production Le pétrole est devenu un enjeu géopolitique et de ce fait une zone de tension pour deux raisons essentielles. [...]
[...] Ensuite, à moyen terme, la demande internationale augmente. En 2004, la croissance mondiale, notamment au sein des pays émergents présentant un profil industriel à forte consommation énergétique, a été plus forte que prévue, ce qui a entraîné une hausse de la demande en pétrole. Par exemple, la demande chinoise a ainsi explosé au-delà de toutes les prévisions et l'offre n'a pas suivi. En effet, entre 2000 et 2010, la consommation chinoise a augmenté de 90% et celle de l'Inde de près de 50%. [...]
[...] Enfin, il existe les énergies renouvelables (panneaux solaires mais elles sont, à ce jour, marginales, non rentables et insuffisantes. Pour être à la hauteur des enjeux en terme de volume de production, elles nécessitent des investissements considérables et un changement des modes de consommation énergétique dans les pays développés. Mais à court terme, il faudrait que les pays qui imposent une forte pression sur la demande fassent des économies d'énergie, tandis que la carte de production se recomposerait grâce à de nouveaux gisements devenus plus rentables. [...]
[...] Le développement de substituts au pétrole La prise en compte de la réduction massive des ressources pétrolières a amené les pays consommateurs, à l'instar de l'Union européenne, à rechercher des substituts. De nombreux substituts existent déjà à ce jour. Il s'agit tout d'abord du gaz. Il est notamment utilisé dans des centrales électriques. La Russie, l'Iran et le Qatar détiennent 57% des réserves gazières. Mais il ne s'agit que d'un substitut à court terme, car comme le pétrole, les réserves s'épuisent. [...]
[...] La date buttoir de la fin de l'ère du pétrole reste non fixée à ce jour. Le débat oppose les géologues (tenants de la thèse pessimiste qui fixent, en extrapolant à partir des ressources actuelles, en 2020 le pic et le début du déclin de l'ère du pétrole) et les économistes (tenants de la thèse optimiste qui pensent que les réserves seront suffisantes pour le xxie siècle). Pour ce faire, ces derniers prennent en compte les éventuelles rentabilités de certains gisements encore non exploités. [...]
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