Fait majeur de la fin du XIXe siècle, Madagascar tombe sous l'occupation française, et c'est la fin de l'indépendance pour le royaume du pays. L'exemple de Tananarive, sa capitale, fait apparaître les grands traits et les priorités de la mise en valeur coloniale : importance des échanges, faiblesse de l'industrialisation et activités agricoles qui restent essentielles.
La prépondérance des échanges implique la résolution de tous les obstacles à la circulation des marchandises avec notamment l'amélioration et la création de voies de communication, le régime des licences d'importation et la réglementation des changes. L'objectif est d'assurer l'ouverture progressive de la ville pour faciliter l'invasion des marchés locaux par les marchandises françaises.
Cette ouverture est d'abord conditionnée par les liaisons avec l'extérieur (transport). Ces liaisons entre la métropole et Madagascar sont assurées par les grandes compagnies françaises de transport maritime et de navigation : les Messageries Maritimes et la Havraise péninsulaire sont les services commerciaux et les ateliers sont installés Avenue Fallière à proximité de la gare.
L'autre problème à résoudre, outre celui des transports, est la modernisation d'une économie qui repose surtout sur l'autoconsommation et qui manque de dynamisme. La rentabilité, très relative, n'est acquise que grâce à la situation coloniale qui place les colons dans une situation de monopole ; des entrepreneurs qui avec un investissement minimum recherchent un rendement maximal.
[...] Plutôt que d'usines donc, il faudrait parler d'ateliers qui transforment les principaux produits locaux : produits alimentaires : rizeries, abattoirs et tanneries ; bois : menuiseries et ébénisteries entre autres fer : forges très modestes et ferblanterie. Pour donner un aperçu sur la vie industrielle à Tananarive relevons quelques cas. Celui de Bouts, colon très célèbre à Tananarive qui, ayant bénéficié d'une concession forestière et minière à Mantasoa, s'installe à Isoraka pour mettre en œuvre les produits de sa concession, bois et fer. Il fonde alors divers ateliers qui produisent des véhicules (surtout charrettes), des instruments aratoires et des filanjana (chaise à porteur). [...]
[...] Le cas des Établissements Vallon à Andravoahangy n'est pas différent : le propriétaire d'une concession forestière et agricole fonde des ateliers de menuiserie, d'ébénisterie et de charronnage avec également une centaine d'engagés, et le magasin de vente fait partie intégrante de l'entreprise. L'exemple de la première limonaderie est encore plus édifiant. Monsieur Lemaire étant devenu concessionnaire des sources minérales d'Antsaravazo (à la suite de différentes intrigues), crée la première usine d'eau gazeuse et de boisson hygiénique avec un outillage de fortune et un personnel réduit. Tout en étant industriel, il possède aussi un atelier de confection dont le principal client est l'armée. Les ateliers et les maisons de commerce ne diffèrent pas tellement. [...]
[...] Différentes mesures vont donner pratiquement le monopole du commerce extérieur aux grandes compagnies qui assurent les importations et les exportations et qui vont donner des marges bénéficiaires substantielles. Pour le paysage urbain, quelques centres commencent à se dessiner même s'il n'y a pas véritablement de spécialisation : la place Colbert et ses abords (rue Amiral Pierre, Avenue Grandidier), le sud d'Analakely autour du Zoma, l'avenue Fallière avec des magasins de luxe et des bureaux d'entreprises, et le Carrefour des Quatres-Chemins avec notamment la maison grecque Novas. [...]
[...] L'économie de la ville coloniale de Tananarive sous l'administration française Fait majeur de la fin du XIXe siècle, Madagascar tombe sous l'occupation française, et c'est la fin de l'indépendance pour le royaume du pays. L'exemple de Tananarive, sa capitale, fait apparaître les grands traits et les priorités de la mise en valeur coloniale : importance des échanges, faiblesse de l'industrialisation et activités agricoles qui restent essentielles. La prépondérance des échanges implique la résolution de tous les obstacles à la circulation des marchandises avec notamment l'amélioration et la création de voies de communication, le régime des licences d'importation et la réglementation des changes. [...]
[...] Tananarive, centre commercial, centre des affaires La floraison des maisons de commerce va permettre la conquête commerciale de la ville, et son invasion par les produits français. Les commerçants sont en majorité français de sexe masculin mais il est à signaler des agents des maisons commerciales de nationalité autre que le français avec la maison indienne Dadabhoy et Cie (vente en gros de coton et spiritueux), la maison chinoise Sam-Ko (vente de produits comestibles), et la célèbre maison grecque Novas, située carrefour des Quatres Chemins, ou La maison aux articles du sujet britannique Jean Louis, véritable bazar en face su théâtre municipal. [...]
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