L’économie-monde selon Emmanuel Wallerstein

Résumé du document

Déplorant l'utilisation souvent erronée des concepts de mondialisation ou économie-monde, l'économiste de l'université de Yale, Emmanuel Wallerstein, a entrepris depuis quelques années une étude approfondie du phénomène de mondialisation, afin de donner sa définition de l'économie-monde. Selon lui, nous vivons dans un système qui est celui du « capitalisme historique » reposant sur un besoin sans cesse croissant de modernité. Notre système-monde est indissociable d'une évolution capitaliste, c'est pourquoi il qualifie l'économie actuelle d' « économie-monde capitaliste » : en effet, les trois éléments essentiels d'une telle économie sont réunis, à savoir : la division et l'organisation mondiale du travail, la polarisation des activités économiques au niveau étatique et global, et l'existence de relations économiques entre les structures politiques de base (les États). Partant de cette définition, Emmanuel Wallerstein distingue l'économie-monde capitaliste, dans laquelle nous vivons, et un système-monde ou empire monde possible qui reste à inventer. Son étude de ce qu'il nomme « la mondialisation capitaliste » repose sur trois points : il s'intéresse tout d'abord au cadre temporel de ce phénomène en distinguant des cycles dans l'évolution économique,. Parallèlement il étudie en détails les prémices et le développement historique de l'économie-monde capitaliste afin d'en dégager des concepts fondamentaux. Enfin, il dresse un bilan plutôt pessimiste de la situation actuelle, critiquant fortement les thèses néo-classiques et libérales.

Extraits

[...] Paris p Emmanuel Wallerstein, L'après libéralisme, la fin d'un système-monde à réinventer, Paris p. [...]

[...] Partant de cette définition, Emmanuel Wallerstein distingue l'économie-monde capitaliste, dans laquelle nous vivons, et un système-monde ou empire monde possible qui reste à inventer. Son étude de ce qu'il nomme la mondialisation capitaliste repose sur trois points : il s'intéresse tout d'abord au cadre temporel de ce phénomène en distinguant des cycles dans l'évolution économique. Parallèlement il étudie en détails les prémices et le développement historique de l'économie-monde capitaliste afin d'en dégager des concepts fondamentaux. Enfin, il dresse un bilan plutôt pessimiste de la situation actuelle, critiquant fortement les thèses néo-classiques et libérales. [...]

[...] L'économie-monde capitaliste : une solution réelle aux exigences de modernité ? 1. / Les cycles de Kondratieff, fidèles au rythme de l'économie- monde capitaliste ? Le premier travail de Wallerstein a consisté à donner à son étude des bornes temporelles. Dans les différents articles qu'il a publiés ces dernières années, il a proposé plusieurs chronologies car d'après lui, progression de l'économie-monde capitaliste est rythmée, comme celle de n'importe quel système, par des cycles de diverses natures.»[1]Il propose deux grilles de lecture de l'évolution de l'économie-monde capitaliste : l'une s'étendant de 1450 environ à nos jours, et l'autre débutant en 1945. [...]

[...] Les Etats-Unis deviennent peu à peu une puissance hégémonique à peine ébranlée par le retour en puissance des économies japonaises et européennes dans les années 60. Cependant, cette hégémonie devrait théoriquement prendre fin car elle repose sur une efficacité économique qui peut toujours être atteinte par d'autres. Ainsi selon Emmanuel Wallerstein, la position hégémonique des Etats-Unis devrait être remise en question dans les années 2010 environ L'économie-monde capitaliste dans une impasse Quatre tendances semblent laisser présager l'entrée dans une ère de turbulences chaotiques sur les plans économiques, politiques et culturels»5. [...]

[...] Les conflits politiques entre les partis les plus extrêmes, ou l'exemple des sommets de Davos ou Porto Alegre sont les symboles de cette opposition flagrante. Selon Emmanuel Wallerstein le système-monde moderne va sur sa fin. Cela va demander une cinquantaine d'années de crise terminale, c'est-à-dire de "chaos", avant que l'on puisse espérer voir l'émergence d'un nouvel ordre social encore inconnu et non conceptualisé. Il est donc pour lui nécessaire de créer un nouvel empire- monde rompant avec la tradition capitaliste. [...]