L'économie de marché peut être perçue sous deux angles différents, et là est sa grande ambiguïté. En effet, l'économie de marché est tout d'abord une réalité, elle s'est construite au fil des siècles, comme le résultat de la confrontation des multiples marchés et de leur interdépendance. S'y sont développées des institutions juridiques adaptées et les échanges monétaires.
Parallèlement, l'économie de marché s'est construite intellectuellement par les économistes. Ces derniers ont tenté une étude analytique de l'économie, en essayant de comprendre les fonctionnements d'un marché isolé, pour ensuite réfléchir à des solutions pour le marché généralisé et ses interdépendances.
C'est à partir d'une telle observation que R. Guesnerie, économiste spécialisé dans l'économie publique et dans la théorie économique formalisée, décide dans son ouvrage de 1996 "L'économie de marché", décide de reposer les fondements de la démarche intellectuelle des grands économistes du passé, pour mieux comprendre les enjeux profonds de l'économie de marché contemporaine, et en tracer quelques issues possibles.
En effet, comment faire coexister marché et organisation ?
[...] La réflexion sur la comparaison de l'Etat à l'entreprise permet de montrer que l'Etat peut s'inscrire comme l'entreprise dans le fonctionnement du marché. En conclusion, R. Guesnerie fait dans sa démarche analytique le lien entre les théories économiques et la réalité du marché, et nous montre que la solution aux problèmes soulevés par notre économie de marché contemporaine se trouve elle-même dans ces théories, en retrouvant par exemple le rôle et le fonctionnement du marché d'une part et de l'Etat d'autre part dans leur essence. Et finalement, l'Etat a un rôle que lui offre le marché dont il doit se saisir. [...]
[...] Après étude de sa construction historique, R. Guesnerie convient que la mondialisation a sans doute semé les germes de sa propre destruction. En effet la mondialisation se bloquerait aux intérêts des différentes catégories d'agents économiques qui divergent selon les nations. Quant au développement durable, il faut se souvenir que le climat est l'archétype du bien collectif, et l'incertitude de ses dangers doit augmenter nos précautions. Le protocole de Kyoto est une politique d'après l'auteur efficace et intelligente en ce qu'elle est d'une part une tentative de gouvernance qui va dans le sens et non contre le marché, en acceptation de la nouvelle donne qu'est la mondialisation ; et d'autre part parce que ce protocole s'efforce de combiner écologie et marché. [...]
[...] Guesnerie réfléchit sur les nouveaux défis de notre économie de marché et les solutions que l'on peut envisager. Tout d'abord, la mondialisation. Les phases de développement peuvent être regroupées en deux temps et surtout grâce à deux facteurs : le volontarisme (abaissement des droits de douane par le GATT puis l'OMC) et l'abaissement des coûts de transport. La mobilité des biens et des capitaux s'est vite opposé à l'immobilité des facteurs de production, donnant lieu à la montée des inégalités entre deux zones du monde : le Nord et le Sud. [...]
[...] - Tout d'abord, revenons sur cette dualité historique et intellectuelle du marché. Le marché contemporain tout comme le marché archaïque est composé d'une multitude de sous-marchés. Mais le marché contemporain correspond à un échange plus abstrait, il ne correspond plus à un lieu géographique, mais à une entité échangée particulière, par exemple un bien, le travail, l'assurance, le marché financier Tous ces marchés, chacun composé de sous-marchés devant donner lieu à une étude particulière, font la complexité du marché. On doit en cela parler d'une économie de marché. [...]
[...] Ainsi, l'auteur montre ici que le marché ne peut pas être contourné par un système de gestion collective des prix ? Le marché est tout simplement indispensable à lui-même, aux prix, à l'échange, à la croissance. Et l'aide que l'Etat doit lui apporter pour limiter ses défaillances n'est pas une aide extérieure. Au contraire, Robert Guesnerie essaie de montrer que l'intervention de l'Etat doit se fondre dans le marché, le suivre, y entrer. C'est ainsi qu'il peut restreindre et non briser les monopoles naturels et surtout éviter qu'il ne s'en crée d'artificiels, il peut aider les agents économiques à anticiper plus rationnellement. [...]
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