Même certains économistes libéraux l'ont estimé publiquement, le modèle socio-économique français serait l'un des mieux armés pour faire face à la crise que traverse actuellement l'économie mondialisée, la plus importante depuis le second conflit mondial. Il est vrai que l'économie française, qui a résisté aux sirènes de la financiarisation excessive et qui est marquée par le poids pratiquement sans égal de la puissance publique, semble disposer de caractéristiques structurelles de nature à lui permettre de mieux résister que beaucoup d'autres à la dégradation de la conjoncture internationale.
Certains y voient même la preuve qu'une remise en cause du capitalisme à l'anglo-saxonne est inévitable et souhaitable. Le modèle français, souvent qualifié de keynésien à bien des égards, devrait alors être imité pour garantir une croissance plus stable et moins inégalitaire.
Mais les chiffres de notre économie pour les années 2009 et 2010 révèlent-ils réellement une situation conjoncturelle satisfaisante ?
[...] En effet, si la crise économique actuelle a un caractère conjoncturel, elle affecte si gravement nos finances publiques qu'elle va avoir un impact très significatif sur l'accroissement de la dette publique française, qui est quant à elle une donnée structurelle de notre économie de nature à handicaper durablement sa compétitivité. C'est ainsi que l'endettement public de notre pays est passé de de notre PIB en 2007 à en 2008 et qu'il devrait atteindre de notre PIB cette année et en 2010. [...]
[...] La première est le remboursement de ses dettes contractées auprès des PME (notamment lors du versement de l'impôt sur les sociétés). La deuxième est la mise en oeuvre d'incitations fiscales à l'investissement, comme l'exonération des investissements réalisés entre octobre 2008 et décembre 2009. La troisième est la création d'un Fonds stratégique d'investissement, doté de 20 milliards d'euros et chargé d'investir dans le développement des entreprises. Enfin, la quatrième de ces dispositions est le soutien à l'industrie automobile, particulièrement touchée par la crise. [...]
[...] Ce constat vaut aussi pour nos entreprises, dont l'endettement représentait en du PIB, contre en Espagne et en moyenne dans la zone euro. La troisième particularité économique de notre pays est l'abondance de l'épargne : en effet, les ménages épargnaient en moyenne de leurs revenus en 2007, selon Eurostat. Conjugué au faible endettement que nous venons d'évoquer, ce taux permet aux ménages français de ne pas avoir à se désendetter violemment pendant la crise, ce qui est le cas chez nombre d'autres pays développés. [...]
[...] Le rôle primordial des autres caractéristiques structurelles de l'économie française Ces autres caractéristiques structurelles qui permettent à notre économie de résister mieux que beaucoup d'autres à la crise sont au nombre de sept. La première est le dynamisme de notre démographie, une donnée de base et pourtant souvent négligée. La population française devrait en effet s'accroître de en 2009, contre - en Allemagne et + dans l'ensemble de l'Union. Ce dynamisme démographique français joue un rôle appréciable dans le soutien à la consommation des ménages, mais aussi à la demande de logements. [...]
[...] La sixième particularité de l'économie française est la faiblesse de l'industrie manufacturière. En effet, en 2007, cette industrie ne représentait que de notre PIB, contre dans l'UE à 27 et même en Allemagne. Si elle constitue un handicap incontestable en période de croissance, cette faiblesse est un atout à l'heure actuelle, car l'industrie manufacturière est le secteur le plus touché par la crise que nous traversons. Enfin, la septième caractéristique qui explique la relative résistance de l'économie française est son caractère faiblement exportateur. [...]
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