Le territoire étudié, l'Afrique subsaharienne, Afrique du Sud comprise, est une région forte en contrastes. Avec 800 millions d'habitants pour un PIB équivalent à celui des Pays-Bas, elle représente 85% de la population africaine totale (950 millions), et 55% du PIB africain (2600 milliards de dollars). À l'échelle mondiale, la part de l'Afrique subsaharienne dans le PIB mondial n'est que de 1,5 %. Il faut néanmoins prendre du recul vis-à-vis de l'économie comme objet (échange marchand, capitalisme, …), qui doit être relativisée face à un marché qui n'atteint pas en Afrique la même expansion que dans les sociétés occidentales.
Les tabous et interdits, les codes sociaux, moraux ou religieux qui l'encadrent demeurent prégnants malgré la rapidité des évolutions. On y retrouve une pluralité des registres, des normes, qui entretiennent entre les acteurs de la région des tensions qui conduisent à des négociations, des compromis, des crises, des violences.
L'Afrique connaît, au-delà des fluctuations, une stagnation à long terme de la productivité et subit des chocs extérieurs induisant de fortes instabilités. La perte de compétitivité conduit à une marginalisation commerciale. L'Afrique est demeurée une économie de rente, où le processus d'accumulation n'a pu être réellement enclenché, et ce, malgré une diversification des partenaires et une reprise de la croissance économie depuis le début du XXIe siècle.
[...] Les ressources naturelles sont, dans ces conflits, à la fois objet de convoitise et source de financement. Les économies stationnaires ont des structures qui restent proches de l'économie coloniale de traite, avec un poids important de l'agropastoral et une forte vulnérabilité vis-à-vis de l'extérieur. Dans l'ensemble, les populations sont peu fixées, et l'urbanisation a explosé. Ces économies doivent gérer la double instabilité de l'environnement international et des aléas climatiques, alors que les pressions démographiques et les dépenses publiques créent des charges peu compressibles. [...]
[...] Partie II Les rationalités socio-économiques Le paysage africain, fortement contrasté, a considérablement changé depuis les indépendances. L'Afrique s'est densifiée et urbanisée. Elle a formé une élite et a vu s'améliorer la plupart des indicateurs sociaux. L'occupation de l'espace a été transformée et les villes sont caractérisées par de petites activités marchandes dynamiques. Les Africains ont dû gérer, depuis l'indépendance, un triplement de leur population, un quintuplement de leur population urbaine, la mise en place d'appareils d'Etat et le maintien de frontières pourtant artificiels. I. Les comportements microéconomiques L'Homo africanus est-il rationnel ? [...]
[...] Ils ont paradoxalement plutôt favorisé les circuits informels. Depuis le début du XXIe siècle, dans un contexte de postajustement et de désendettement, la priorité accordée à la lutte contre la pauvreté et aux questions institutionnelles et politiques (bonne gouvernance, démocratisation) s'est substituée aux politiques d'ajustement. Les questions des politiques publiques et de reconstruction des Etats sont devenues centrales. II. La diversité des trajectoires Les régimes d'accumulation et les modes de spécialisation Selon les critères, il est possible de différencier les économies de transit ou d'entrepôt (Gambie, Congo, Bénin), les économies de guerre (Darfour, Ethiopie, Somalie), les économies nomades (Touaregs), ou enclavées (Sahel). [...]
[...] La colonisation directe (1870 1960) Après 1870, l'Europe se partage l'essentiel de l'Afrique. La colonisation pacifie crée un cadre réglementaire, réalise les fonctions économiques de base. Il s'appuie néanmoins sur certaines institutions existantes et ne peut être analysé comme la simple transposition d'un cadre étranger. Les colonies constituent pour les métropoles des espaces protégés face à la concurrence internationale. L'économie de traite relie les structures étrangères et les structures indigènes grâce au rôle de l'administration. Le système colonial est de ponction et de mise en réserve, plutôt que de mise en valeur et d'accumulation. [...]
[...] Elles doivent reconstituer leurs écosystèmes, réaliser les investissements collectifs et productifs nécessaires à la croissance, et se repositionner positivement dans la division internationale du travail. Il y aura vraisemblablement différenciation croissante des économies africaines. Le choix entre l'économie ouverte sur l'extérieur ou orientée vers le marché intérieur diffère entre les petits pays côtiers et les grands pays. Les pôles, Afrique du Sud et Nigeria, joueront vraisemblablement un rôle central. Le NEPAD, adopté par l'Union africaine en 2001, met en avant le partenariat, privilégie la dimension régionale, et met l'accent sur la gouvernance et sur le secteur privé. [...]
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