Nourrir les hommes, rien de moins, c'est la tâche dévolue depuis toujours à l'agriculture. La mission est inégalement remplie, en témoignent les problèmes de sous nutrition et de malnutrition qui demeurent de façon inégalement dramatiques entre Nord et Sud. Le XXIe siècle n'a pas résolu une difficulté séculaire et les hommes qui le vivent doivent composer avec un processus qui semble s'accélérer et affecte les moyens de productions et d'échanges : la mondialisation. Dans ces conditions, l'analyse des dynamiques agricoles au sein de la mondialisation peut permettre de mettre en évidence les mécanismes à l'œuvre.
L'expression « dynamiques agricoles » invite à considérer l'agriculture en tant que filière incluant des intervenants en amont et en aval, signalant par là même le caractère intégré d'une activité qui dépasse largement le stade de la production issue des récoltes ou de l'élevage et rend quelque peu obsolète la classification ancienne de C Clark. D'ailleurs, la notion de « dynamiques » invite à se pencher sur un processus en cours, un jeu de forces qui s'inscrivant dans le temps et l'espace veut laisser apparaître à la fois les enjeux, les acteurs qui aux différentes échelles prennent part aux mutations ou aux permanences que rencontre cette filière au sein de la mondialisation. Celle-ci est définie par Laurent Carroué comme la diffusion progressive du capitalisme à l'échelle de la planète entière, cette diffusion ayant pris successivement les formes d'un capitalisme marchand, puis d'un capitalisme industriel et enfin d'un capitalisme financier. Ces étapes successives se retrouvent au sein des dynamiques agricoles, elles marquent les territoires, les sociétés, laissent apparaître des firmes qui agissent à toutes les échelles et dont les buts, capitalistes donc, ne sont pas forcément liés à ceux de l'activité agricole dont il conviendra de mesurer le degré de mondialisation.
En quoi les dynamiques agricoles actuelles, traduisent-elles le processus de mondialisation ? Quelles limites ou accélérations sont perceptibles, quelles traductions spatiales sont visibles aux différentes échelles ?
[...] Mais, de plus en plus, les agricultures mondiales sont pilotées par l'aval. Document annexe : Monsanto et Terminator Août 16, 2006: Monsanto prend le contrôle de Delta & Pine Land et de la technologie des semences Terminator Monsanto présente ses excuses et revient à son engagement initial (mars 2006) En mai 1998, à peine deux mois après que le ministère de l'Agriculture des États-Unis et Delta & Pine Land eurent obtenu un brevet maintenant Les politiques des Etats ou des célèbres sur la technologie Terminator aux États-Unis, Monsanto annonce son intention d'acheter la productrice de graines de coton du Mississipi, Delta & Pine Land (avec son brevet Terminator), pour 1,9 milliard L'offre publique d'achat n'aboutit finalement pas mais Monsanto s'intéresse toujours à Terminator. [...]
[...] Monsanto est maintenant ouvertement favorable à Terminator, on l'a vu en 2003, quand la Fédération internationale des semences (FIS) a exposé sa position sur Terminator ou les GURT (technologies de restriction de l'utilisation des ressources génétiques, l'appellation scientifique de Terminator). Le document a été écrit conjointement par Roger Krueger, responsable des politiques et de la qualité des semences chez Monsanto, et Harry Collins, de Delta & Pine Land. On y défend les prétendus avantages potentiels de la stérilisation génétique des semences et on y célèbre les bienfaits théoriques de Terminator pour les petits agriculteurs et les peuples autochtones. [...]
[...] Il est possible de préciser ici toutefois que les superficies consacrées à des cultures OGM progressent plus vite dans les pays pauvres que dans les pays riches : entre 2004 et 2005, elles ont augmenté de plus de six millions d'hectares dans les pays en développement et seulement de 2.7 millions d'hectares dans les pays développés. Est-ce à dire que ces pays en ont plus besoin ou bien que leurs gouvernements sont plus sensibles aux sirènes des transnationales qui dominent le marché ? Un marché mondial pour des firmes mondiales : Les dynamiques agricoles actuelles rendent compte de l'évolution du marché mondial et par là des firmes qui l'animent. [...]
[...] Chaque année la Chine perd de sa surface agricole utile au profit de l'extension urbaine. - L'exemple du marché des oléagineux : la demande d'huile et de corps gras à usage alimentaire ou industriel a progressé au cours des dernières décennies à un rythme deux fois plus rapide que celui des céréales. L'envolée des cours du pétrole dynamise donc la demande d'huile susceptible d'être utilisée comme carburants. La progression est le fait surtout des pays émergents et des plus peuplés d'entre eux : Chine et Inde. [...]
[...] D'abord parce que l'agriculture ou le développement agricole a toujours été associé avec le concept qui semble aujourd'hui dépassé de développement Ensuite parce que le monde agricole est à la fois désigné comme victime et coupable des dysfonctionnements qui affectent la planète et que ses réactions, propositions de solutions ou alternatives témoignent de l'implication de la filière, réactions qui peuvent s'identifier à l'échelle mondiale, mais qui ne traduisent pas une uniformisation des positions. Du produire plus . : - La simple hausse mécanique de la population mondiale actuelle, un milliard d'individus tous les treize ans, implique un accroissement de la production agricole pour nourrir les nouvelles bouches. Cet accroissement est évalué à quelque 350 millions de tonnes de produits, soit la production actuelle des Etats-Unis. [...]
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