Dossier de neuf pages traitant du blanchiment de l'argent sale. L'objet de ce rapport est de présenter brièvement certaines pistes de recherche sur la manière dont les mécanismes constitutifs de la mondialisation financière facilitent la pénétration dans le système financier de capitaux résultant du commerce de la drogue.
[...] Le cercle de ces firmes s'est élargi. L'un des effets de la déréglementation et de la libéralisation, surtout dans les pays où la "révolution" néo-libérale a été poussée le plus loin, a été de soumettre le secteur financier précédemment assez réglementé et donc contrôlable, à "l'ouverture à la concurrence". Il est devient alors possible pour des entreprises extérieures au secteur de procéder à des opérations financières en bénéficiant de marges de manoeuvre assez grandes. Lorsqu'il en est ainsi, note le GAFI, "toute entreprise peut, dans le cadre de ses activités principales, effectuer certaines opérations financières. [...]
[...] Elles vivent dans le sillage des grandes places financières et bénéficie d'une division du travail, financier mais aussi criminel, dont les fondements et l'architecture se situent dans les pays du G7. C'est donc chez nous, au cœur du système que les mesures décisives devront être prises. Le seront-elles ? [...]
[...] Mais la question ne relève pas simplement de la technologie. La mondialisation a aussi permis une expansion sans précédent des combinaisons les plus raffinés autorisées par le droit des sociétés anonymes, telles que la constitution ex nihilo de "sociétés écran" ou l'utilisation aux mêmes fins de sociétés déjà déclarées. On mesure la gravité de cet aspect par ce que le GAFI est conduit à écrire dans son rapport le plus récent : "Compte tenu de la propension à utiliser des sociétés écrans dans les opérations de blanchiment de capitaux, le but est de veiller à ce que les propriétaires effectifs de ces entités soient identifiés et que les services opérationnels enquêtant sur des affaires de blanchiment aient accès à ce type d'information. [...]
[...] A partir de 1991, lorsqu'il a pris une forme permanente, il a commencé la publication de courts rapports annuels, à diffusion plus restreinte. Leur examen permet de constater la prise de conscience des modifications apportées progressivement par la mondialisation financière aux techniques du blanchiment. Le rapport de 1991 considère encore que "les banques et autres institutions financières de dépôts sont les principaux agents de transmission des fonds, à la fois dans les pays du Groupe et sur le plan international". [...]
[...] On peut soutenir que la rationalité économique sous-jacente des uns et des autres n'est pas si éloignée qu'on ne pourrait le penser. Ainsi qu'en témoigne le large appui social dont la production et la vente de la cocaïne jouit en Colombie ou en Bolivie, celle-ci est une activité parfaitement rationnelle, voire un réflexe de survie (c'est le terme employé par un bon spécialiste[7][7]) de la part de groupes sociaux et de pays pauvres, dont les marchés d'exportation traditionnels se sont effondrés à partir des années 1970.[8][8] A son tour, le fait que cette "offre" potentielle de produits à effets narcotiques, (dont les paysans et les mineurs des hauts plateaux andins ont su réguler l'usage social chez eux), rencontre une "demande" toujours plus grande du côté des pays riches paraît assez étroitement lié aux modalités de la mondialisation du capital, la place que la finance occupe, avec leur cortège de conséquences sociales et humaines. [...]
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