L'épuisement des réserves de pétrole est devenu une question cruciale au cœur des politiques stratégiques des Etats. Les biocarburants se répartissent en deux grandes catégories : les biocarburants gazole et les biocarburants essence. Ces différents biocarburants ont vocation à remplacer les carburants fossiles. Les biocarburants essence sont produits quant à eux à partir d'éthanol. L'éthanol est issu de deux grands types de cultures : les plantes sucrières (cannes à sucre, betteraves) et les plantes amylacées (blé, maïs). L'éthanol peut être utilisé pur, en mélange ou bien encore sous sa forme d'éther (ETBE), produit par réaction avec de l'isobutène issu des raffineries ou de la pétrochimie. Son usage pur ou à de très fortes concentrations (par exemple 85 % ou E85) nécessite une adaptation spécifique du moteur en « flex-fuel ». Plus de 8 millions de véhicules flex-fuel sont aujourd'hui en circulation dans le monde, principalement aux Etats-Unis, au Brésil et en Suède.
Grand pays émergent, le Brésil qui est devenu la onzième économie mondiale en 2005 est connu pour être le plus gros producteur d'éthanol après les Etats-Unis avec 170 millions d'hectolitres fin 2006. Il ambitionne de pourvoir à la demande mondiale à hauteur de 5% à 10% à l'horizon de 2025 et développe à cet effet une intense activité de lobbying international pour accroître ses exportations, notamment à destination de l'Europe. Ce développement est le fruit d'une longue histoire et d'un soutien public très important. Aujourd'hui encore, l'éthanol bénéficie d'une fiscalité très avantageuse. D'autres pays d'Amérique centrale souhaitent d'ailleurs imiter le modèle de développement de l'éthanol brésilien.
Grand pays émergent, le Brésil est devenu la onzième économie mondiale en 2005, avec un PIB de 796 Md USD, correspondant à 51% du PIB de l'Amérique du Sud. Avec un risque pays modéré et une monnaie nationale solide, les capitaux étrangers affluent. En 2007, la croissance du pays est estimée à 4%, et s'accompagne d'une baisse de l'inflation (évaluée aux alentours de 3%) du déficit public nominal, de la dette publique et des taux d'intérêt.
[...] Par rapport à son approvisionnement énergétique, le Brésil a atteint l'autosuffisance pétrolière en 2006. Petrobras, entreprise publique, a annoncé son objectif d'augmenter la production de 59% jusqu'en 2011. L'entreprise a également décidé de tripler la production nationale de gaz jusqu'en 2010, passant de 27,5 millions de m³/jour à 70,6 millions. Genèse du développement de la filière éthanol au Brésil Au cours du XXe siècle, malgré la modernisation de l'appareil agro- industriel sucrier, le Brésil est resté à la marge du marché international du sucre et la filière sucrière n'a pu baser sa production que sur la demande interne, les exportations subissant la concurrence de la betterave européenne. [...]
[...] Les résultats des différentes études menées sur la question divergent, mais soulignent tous un gain d'énergie positif -allant de 22% à par rapport aux carburants fossiles. Aujourd'hui, les développements des filières biocarburants ont montré qu'elles ne pourront certainement jamais se substituer entièrement au pétrole, toutefois elles sont une solution d'appoint à l'essence ou au gazole. Leur mode d'utilisation en mélange est d'ailleurs leur point fort puisque, contrairement à d'autres carburants alternatifs (hydrogène), ils peuvent bénéficier des réseaux actuels de distribution de carburants et être utilisés sans adaptation particulière des véhicules (notamment pour des taux d'incorporation inférieurs à comme c'est le cas en Europe). [...]
[...] Depuis, l'évolution des prix entre sucre et éthanol est plus distendue La consommation brésilienne d'éthanol carburant s'est élevée à près de 12 Mt en 2005. En 2004, environ de l'éthanol consommé a été écoulé en mélange à de l'essence (mélange de d'éthanol et de d'essence) et sous forme d'éthanol pur. Le total de l'alcool utilisé en carburation s'est élevé à près de de la consommation nationale d'essence et environ de la consommation globale de carburants. Un secteur économique en pleine expansion. [...]
[...] Aussi, la filière éthanol n'a de cesse de se concentrer, notamment dans l'Etat de São Paulo. Toutefois, les entreprises se caractérisent encore, notamment selon la région, par leur hétérogénéité en termes d'échelle de production, de localisation géographique, de structure productive, de profil financier et administratif et présentent des coûts de production et une productivité variables. Le bilan des récents processus de fusions et d'acquisitions dans la filière éthanol révèle la tendance vers une plus grande concentration industrielle dont le but est de gagner en efficacité et compétitivité. [...]
[...] La compétitivité de l'éthanol diminue considérablement. L'année 1989 marque un tournant pour la filière éthanol puisqu'au cours de cette année, survient une pénurie d'éthanol hydraté qui requiert l'importation d'éthanol et de méthanol pour subvenir à la demande. Cette année, la consommation d'éthanol dépasse pour la première fois depuis la mise en place du Proalcool la production d'éthanol. La pénurie suscite une vague de polémique entre les industriels, l'Etat et la Petrobras. A partir de la crise d'approvisionnement en éthanol, les consommateurs doutent de la capacité d'approvisionnement en éthanol hydraté et la demande en voitures à éthanol enregistre une forte chute. [...]
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