Plusieurs grands groupes français et européens ont récemment émis ce que l'on a appelé une 'dette hybride'. Quelles sont les principales caractéristiques de ce mode de financement ? Quels en sont les avantages et inconvénients pour les émetteurs et les investisseurs ?
La mondialisation en cours depuis plusieurs décennies a considérablement transformé la sphère financière internationale.
En effet, les grandes entreprises ont besoin de trouver toujours plus de moyens pour se financer, grossir et continuer à se développer. Ce phénomène a conduit les plus ingénieux à imaginer de nouveaux instruments, toujours plus complexes.
La dette et les capitaux propres sont deux sources de financement différentes, possédant chacune leurs caractéristiques propres. Ainsi, les capitaux propres peuvent assurer à l'investisseur un potentiel de gain très élevé, tandis que la dette lui assure un revenu certain. Le risque attaché au financement par capitaux propres est de ce fait plus élevé, tandis que la rentabilité assurée par le financement par de la dette reste limité.
Dans certains cas, des investisseurs chercheront à combiner les avantages de ces deux modes de financements et rencontreront des entreprises qui elles aussi y trouveront leur intérêt. C'est dans ce cadre qu'ont été imaginées les « dettes hybrides ».
Les titres financiers hybrides sont donc des produits financiers qui, comme leur nom l'indique, mélangent les caractéristiques des capitaux propres et des titres de dettes.
Ces produits complexes, dont le développement est relativement récent, soulèvent quelques interrogations, notamment en ce qui concerne leur appréciation par les instances de régulation et les agences de notations.
[...] Principaux titres intermédiaires Les titres composés : Ce sont des titres classiques actions ou obligations, auxquels sont attachés un élément optionnel. Les plus connus sont les obligations à bons de souscription d'actions (OBSA). Le caractère hybride de ces OBSA provient du fait que l'investisseur est à la fois créancier (par l'obligation) et actionnaire (par le droit de convertir son obligation en action). Les titres optionnels : le plus souvent des bons de souscription d'actions (BSA) ou des obligations convertibles en actions (OCA). [...]
[...] Les titres super subordonnés (TSS) Les TSS ont été créés par la loi de Sécurité Financière d'août 2003. Leur utilisation permet de renforcer le bilan sans diluer le capital. Ce sont les titres de dettes les plus risqués que l'on puisse concevoir : ils sont remboursés après tous les autres dans le cas d'une liquidation, (mais avant les capitaux propres), ils peuvent avoir une très longue maturité (par exemple ans pour l'émission de DONG), ou aucune maturité contractuelle, les intérêts sont fixes mais peuvent être suspendus (notamment lorsque l'émetteur ne verse pas de dividende). [...]
[...] Dans une première partie, nous commencerons par définir plus précisément ce qu'est la dette hybride, le marché qu'elle représente, ses caractéristiques et son fonctionnement ; puis nous essayerons de recenser les différents types de titres hybrides existants à l'heure actuelle sur le marché. Dans une courte seconde partie, nous présenterons rapidement un exemple de financement hybride (celui de la Société Business Object). Enfin pour terminer, nous essayerons de mettre en évidence les avantages et les inconvénients de ce type de financement, en se plaçant dans un premier temps du point de vue de l'émetteur, puis dans un second temps du point de vue de l'investisseur. I. [...]
[...] La dette hybride Plusieurs grands groupes français et européens ont récemment émis ce que l'on a appelé une 'dette hybride'. Quelles sont les principales caractéristiques de ce mode de financement ? Quels en sont les avantages et inconvénients pour les émetteurs et les investisseurs ? " Introduction La mondialisation en cours depuis plusieurs décennies a considérablement transformé la sphère financière internationale. En effet, les grandes entreprises ont besoin de trouver toujours plus de moyens pour se financer, grossir et continuer à se développer. [...]
[...] Un exemple de financement hybride :l'émission d'ORNANEs de Business Object L'entreprise Business Object a émis au début du mois de mai 2007 un nouveau genre de dette hybride, qu'on appelle ORNANE ( Obligation Remboursable en Numéraire et en Actions Nouvelles et Existante). L' ORNANE appartient à la famille des obligations convertibles. La forme du remboursement dépend du cours de l'action Business Object à l'échéance ; le nominal est remboursé en numéraire. La différence entre le cours de l'action et le seuil de conversion est remboursé en actions Business Object (dans le cas où l'investisseur a intérêt à convertir l'obligation). [...]
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