La récente annonce du directeur de la Banque Centrale Européenne, Jean-Claude Trichet, d'augmenter les taux d'intérêt afin de réduire les risques d'inflation, pose question de la pertinence d'un tel projet à l'heure où on ne sait plus si l'on doit craindre l'inflation ou la déflation dans le contexte mondial. On appelle inflation une hausse persistante, générale, et auto-entretenue des prix des biens et services. La déflation est le contraire de l'inflation. C'est un phénomène durable et généralisé de baisse des prix, qui perturbe les anticipations des agents économiques. En théorie, le niveau général des prix comprend les prix du travail (le salaire), des biens de consommation et des services. Ceci posé, il va s'agir de déterminer si le contexte actuel est plus proche d'un risque d'inflation ou de déflation.
[...] En effet, l'inflation allège tout d'abord les dettes des agents économiques car elle diminue le coût réel de l'endettement ; ménages et entreprises pourraient alors bénéficier de taux d'intérêt faibles voire négatifs. Moteur de l'investissement, l'inflation induit une croissance de la production et de l'emploi. De plus l'inflation semble être la méthode la plus douce pour effacer la dette qui n'est rien d'autre que l'accumulation des déficits passés Or il s'avère que les déficits publics sont extrêmement élevés partout dans le monde. [...]
[...] De plus le niveau élevé du chômage en Europe et la perte de pouvoir des syndicats notamment diminue fortement les pressions à la hausse sur les salaires et donc sur les prix Par ailleurs l'existence d'excès de capacités dans l'industrie mondiale et la sous-évaluation des monnaies de l'ensemble des pays émergents d'Asie, notamment de la Chine, sont aujourd'hui avérées. Or les firmes multinationales en profitent car cela baisse les coûts des entreprises délocalisées. Néanmoins la politique monétaire des principaux pays est devenue très expansionniste et l'abondance des liquidités créées par les banques centrales, si elle ne pousse pas les prix des biens à la hausse, fait monter ceux des actifs (actions, obligations, immobilier, etc.). [...]
[...] Reste à savoir si les agents économiques percevront cette hausse du taux d'intérêt comme une baisse de leur pouvoir d'achat. Ils seront en effet incités à limiter leur endettement, et donc à limiter leurs crédits à la consommation. Or une partie substantielle de la croissance de la zone euro vient du soutien de la demande des ménages par le crédit. Mais cette hausse des taux d'intérêt aura surtout un effet indirect sur l'emploi. Comme les taux jouent à la hausse sur l'euro, cela va freiner nos exportations et ouvrir grandes les vannes des importations ce qui sera néfaste pour les entreprises D'après Patrick Artus, une telle mesure serait non seulement néfaste mais également inutile puisque l'inflation ne menace pas, le monde étant encore sur une tendance Désinflationniste avec la concurrence des pays émergents Ainsi, même s'il existe des tensions inflationnistes, le risque d'un retour de l'inflation en Europe reste largement maîtrisé. [...]
[...] C'est un phénomène durable et généralisé de baisse des prix, qui perturbe les anticipations des agents économiques. En théorie, le niveau général des prix comprend les prix du travail (le salaire), des biens de consommation et des services. Il va s'agir de déterminer si le contexte actuel est plus proche d'un risque d'inflation ou de déflation. Nous verrons dans un premier temps en quoi le retour de l'inflation est peu probable, puis il s'agira d'analyser à l'échelle mondiale la menace a priori plus inquiétante que constitue la déflation. Tout d'abord pourquoi lutter contre l'inflation ? [...]
[...] Mais les conséquences de ce type d'augmentation sont bien plus faibles aujourd'hui du fait de la baisse de son rôle dans le fonctionnement des économies. La réalité est plus nuancée. Une hausse des matières premières ne suffit pas à créer de l'inflation durable. Il faut aussi que les conditions monétaires soient réunies. Et, pour l'instant, il ne semble pas que ce soit le cas. Enfin, on observe de la part des banques centrales des Etats-Unis et du Japon une forte augmentation de la quantité de monnaie centrale, jetant ainsi les bases d'une future hausse du niveau des prix. [...]
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