Le phénomène de délocalisation est très régulièrement analysé, commenté voire même décrié dans ses dimensions économiques, sociales et humaines. Conséquence ou fondement de la mondialisation, les délocalisations sont au cœur des préoccupations des économies développées.
Les délocalisations sont un phénomène difficilement chiffrable ce qui rend également difficile leur définition et souvent mal cerné par le débat public :
- Au sens strict du terme, les délocalisations sont le transfert d'une activité vers un territoire étranger dans une des filiales de même activité déjà existante au sein d'une même entreprise et en vue de réimporter la production de cette unité afin de satisfaire la demande.
- Au sens plus large, on considère non seulement la filialisation d'une activité mais on y inclut aussi toutes les formes d'externalisation de l'activité qui peuvent impliquer le recours à la sous-traitance par exemple.
Cela peut se traduire notamment par le recours à la sous-traitance internationale.
Les délocalisations sont souvent confondues dans le débat public avec la division internationale du travail ou encore les Investissements directs à l'étranger. Même si ces notions sont intimement liées, elles ne doivent cependant pas être confondues.
Aujourd'hui les délocalisations constituent un véritable enjeu pour les économies développées : il est aussi important de rappeler que les délocalisations Nord / Sud représentent moins de 50% des délocalisations, le reste s'effectuant entre pays développés.
Ainsi en quoi, les délocalisations, moins qu'une menace constituent-elles un nouvel enjeu pour les pays développés ?
Il s'agit ici de se poser la question de la compétitivité et l'attractivité de ces économies développées qui reste la question fondamentale à laquelle les Etats doivent désormais répondre en accompagnant la restructuration de l'économie et des secteurs les plus compétitifs.
[...] Les effets positifs des délocalisations sont conditionnés Les risques de blocage peuvent annuler les effets positifs des délocalisations. Tout d'abord, les effets escomptés de réallocations des ressources et de restructuration des économies développées, tel que nous l'avons vu précédemment, peuvent être atténués par plusieurs mécanismes de blocage : - La trappe à chômage pour les travailleurs non qualifiés = Artus en 1994 montre, en utilisant le modèle de croissance endogène à deux biens (secteur embauchant main-d'œuvre non qualifiée et secteur plus avancé en que le processus de report vertueux des emplois des secteurs peut être bloqué pour 2 raisons : Tout d'abord, la baisse des revenus des travailleurs non qualifiés peut entraîner une chute de la demande des biens fabriqués dans les unités délocalisées et donc une baisse de leur prix, conformément à la loi de l'offre et la demande. [...]
[...] Pourtant, il suffit d'observer les conséquences des transferts d'activité à l'étranger pour s'apercevoir que les délocalisations ne sont pas si dramatiques qu'il n'y paraît et qu'elles peuvent même avoir des répercussions positives à long terme pour le pays qui délocalise. Néanmoins, pour qu'elles aient des répercussions positives, un accompagnement est nécessaire et les économies développées doivent savoir tirer leur épingle du jeu en encourageant l'implantation sur leur sol de firmes étrangères. En ce sens, elles constituent davantage un enjeu pour les économies développées. [...]
[...] Les réallocations se font donc vers le secteur intensif en capital, produisant les biens intermédiaires, exportés et assemblés à l'étranger. Et ce gain de productivité des entreprises peut avoir un effet bénéfique sur l'ensemble de l'économie. Les effets sur l'ensemble de l'économie. Les effets des délocalisations sur l'ensemble de l'économie : - elles permettent tout d'abord aux consommateurs d'accéder à des produits moins chers puisque les produits issus du processus de délocalisation sont réimportés en grande partie vers le pays d'origine : en délocalisant les entreprises enregistrent des gains de productivité, ce qui se répercute normalement sur les prix des biens et services. [...]
[...] Les délocalisations de R&D entre pays développés. Comme nous l'avons dit, les délocalisations de R&D s'effectuent essentiellement entre pays développés. En effet, les déterminants de ce type de délocalisations reposent sur bien d'autres facteurs que les seuls coûts salariaux et la fiscalité : l'accès au marché et l'accès aux savoirs technologiques sont tout aussi essentiels. Témoin en est la stratégie du groupe Philips qui a délocalisé ses activités de recherche fondamentale à Munich pour les biotechnologies et à Oxford pour les TIC. [...]
[...] Les délocalisations ne constituent pas en soi une menace pour les économies développées A. Elles ont certes des effets négatifs, mais ceux-ci doivent être nuancés 1. Les transferts d'activité ont des conséquences négatives à court terme pour les économies qui délocalisent. Les délocalisations ne sont pas sans impacts sur les économies développées. Néanmoins, comme nous allons le voir, il s'agit essentiellement d'effets directs et à court terme. Les effets sur l'emploi. Les suppressions d'emplois : La fermeture d'activités dans le pays d'origine aboutit d'abord au licenciement d'un grand nombre de travailleurs. [...]
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