Croissance et Développement durable - publié le 11/12/2009

Résumé du document

Les économies de marché sur lesquelles reposent nos différentes sociétés ont un but commun : la croissance économique. Caractérisée par l'augmentation soutenue de la production réelle d'un pays ? et dans le cadre de la mondialisation, de la planète ?, elle s'est peu à peu imposée comme un dogme irréfutable aux yeux de nos gouvernements, anciens et actuels. L'objectif n'a donc aucune ambiguïté : il faut rechercher la croissance économique, laquelle permet d'accumuler des richesses permettant à tous les agents économiques de répondre à leurs besoins, tels les loisirs ou le logement pour un ménage, l'acquisition de nouvelles technologies pour une entreprise, ainsi que le financement de nouveaux services publics pour un État (...)

Extraits

[...] Que les inégalités concernent les femmes ou les jeunes, elles subsistent durablement à l'intérieur de nos sociétés : le changement social issu de la croissance économique n'en est donc pas à son aboutissement, soit un développement durable qui serait profitable à tous. Toutes ces inégalités et leur persistance devraient dès lors être effacées, ou tout du moins réduites, par le rôles des États et la redistribution dont ils sont capables. Pourvu d'une littérature abondante, le rôle de l'État a longuement été débattu et depuis les années 1980, été revu à la baisse suite aux présidences de Reagan et Thatcher, s'inspirant des modèles libéraux de l'économiste Milton Friedman. [...]

[...] Conclusion La croissance économique telle que nous la concevons dans nos sociétés peut d'ores et déjà conduire à un développement durable : elle l'a déjà prouvé par le passé. La moyennisation de la population française consécutive à la croissance exceptionnelle des Trente Glorieuses en est un exemple. Toutefois, même si la possibilité d'un développement durable n'est pas remise en cause, c'est la difficulté à l'obtenir qui fait débat aujourd'hui. Avec la mondialisation des échanges et des contacts entre les cultures, la croissance a des répercussions mondiales, qui doivent, idéalement, profiter à tous. [...]

[...] Les États-Unis, eux, possèdent l'un des taux de pauvreté les plus importants des pays industrialisés : 17%. Le cas même des États-Unis et de la Chine montre un paradoxe étonnant : alors que l'un mise sa croissance sur un marché intérieur immense et la technologie de pointe, l'autre se passe de la consommation propre au pays et tire sa croissance du commerce extérieur et de l'investissement (le commerce international représente 75% du PIB des pays de l'Asie de l'Est) : cela montre qu'avec la mondialisation, un pays peut connaître une croissance soutenue tout en laissant une majorité de sa population dans la plus grande pauvreté ; sans l'immense demande européenne et américaine, les politiques économiques chinoises devraient réorienter leur objectif de croissance vers leur propre marché intérieur : 1,3 milliards d'habitants. [...]

[...] Comment pourrait-on, alors, parler de développement durable pour les générations futures lorsque notre modèle de production actuel porte en lui les germes d'une destruction de l'écosystème et de la raréfaction des ressources ? Par conséquent, le lien reliant la croissance économique au développement durable ne se révèle pas automatique et même d'une extrême complexité. Si l'on prend des données purement quantitatives, alors que le PIB mondial a été multiplié par 2 entre 1985 et 2005, le nombre de personnes vivant en dessous de deux dollars par jour, lui, est resté le même : 2,6 milliards. [...]

[...] Ainsi, malgré la croissance économique, le développement durable reste absent pour la grande majorité des habitants de ces pays. Si dans le cas des différentes inégalités, le principe même de croissance n'est pas remis en cause, il commence à l'être dans le domaine de l'écologie : beaucoup de personnes s'alarment sur les dangers issus de notre mode de production. Fondée essentiellement sur l'exploitation des ressources dont nous disposons, l'exemple emblématique étant le pétrole, la croissance permise aujourd'hui pourrait bien avoir un effet boomerang dans plusieurs décennies. [...]