Alan Greenspan continua les baisses jusqu'à ramener le taux à 1 % en juillet 2003, le plus bas niveau depuis 1954. Ce taux plancher restera en vigueur un an. Fait rarissime aux États-Unis, les taux d'intérêt sont devenus négatifs compte tenu de l'inflation. Ce phénomène poussa les États-Unis à la surconsommation, ainsi le taux d'épargne moyen aux États-Unis fut négatif (-3%) entre l'année 2005 et 2006.
Les faibles taux d'intérêt ont permis de relancer l'économie en favorisant l'emprunt, en particulier l'emprunt immobilier. Grâce à une demande plus forte, les prix de l'immobilier étatsunien ont augmenté, entraînant avec eux l'ensemble des actifs à risques (actions, matières premières…). Les prix de l'immobilier augmentaient si vite dans certaines régions, que les banques américaines ont commencé a prêté à taux variables à des clients non solvables, en partant du principe suivant : si le client fait défaut, la banque pourra toujours revendre son bien à un prix plus élevé que le prix d'achat.
Les banques américaines ne fondaient leurs offres de crédits que sur la solvabilité du client. Elles prenaient uniquement en compte la hausse « future et certaine » de l'immobilier. Ce raisonnement conduit à des situations ubuesques, où des ouvriers précaires touchant le salaire minimal américain avaient accès au crédit pour l'achat d'une maison de plusieurs centaines de milliers de dollars.
Ces prêts étaient facilités par la mise en place d'un emprunt à taux variable : le coût de l'emprunt variait en fonction des taux d'intérêt de la banque centrale américaine. Les taux étant extrêmement bas à l'époque, le coût de l'emprunt était (au départ) quasi nul. Ainsi, lorsque l'emprunteur faisait défaut la banque prenait possession de la maison et la revendait sur-le-champ. La vente de la maison permettait de rembourser entièrement l'emprunt et de dégager un bénéfice pour la banque.
La pérennité de ce système dépendait de deux conditions : d'une part, des taux d'intérêt relativement stables, et d'autre part d'une appréciation régulière de l'immobilier.
[...] La valeur des habitations acquises à crédit est alors devenue inférieure à celle du crédit qu'elles devaient garantir. Ainsi, les banques ou les établissements de crédit qui étaient censés récupérer leurs investissements en revendant les habitations hypothéquées se retrouvèrent sans moyen rapide de redresser leur bilan, puisque vendre ces biens ne suffisait plus à couvrir leurs pertes. Ces ventes de maisons à grande échelle formèrent un cercle vicieux : l'afflux de ventes de maisons déséquilibrait le marché immobilier américain, et entrainait un nouvel effondrement des prix de l'immobilier. [...]
[...] Chaque pays tente de faire pression pour favoriser son économie, mais au final ces pressions s'annulent. La Fed n'est soumise qu'à une unique pression : celle du gouvernement américain. Après avoir lu ces derniers paragraphes, on pourrait imaginer que la BCE sera la première des deux banques centrales à augmenter ses taux. Cette situation pourrait être souhaitée par le gouvernement américain, qui bénéficierait d'un dollar faible pour augmenter ses exportations. Cette hausse des exportations permettrait un équilibre de la balance commerciale, et elle permettrait également d'augmenter la production américaine. [...]
[...] Afin d'assainir le système financier, les banques centrales devront continuer leurs programmes de rachat d'actifs toxiques mais de façon plus ciblé. Les banques devront se concentrer sur l'achat d'actifs dits utiles. Il s'agit des actifs qui aident au financement des banques ou des entreprises, pour essayer de détourner la liquidité des usagers spéculatifs. Les banques devront arrêter d'injecter des liquidités au hasard Car lorsque la création monétaire est utilisée correctement, elle peut avoir des effets positifs. C'est ainsi que les achats de RMBS ont fait baisser les taux d'intérêt des mortgages aux Etats-Unis. [...]
[...] La croissance serait brisée, et nous nous retrouverions dans un cycle de décroissance voire de déflation. Dans cette hypothèse, la Fed et la BCE auront certainement une attitude différente. Cette différence est due à la nature de leurs objectifs. La mission de la Fed est double : stabiliser les prix et également permettre le développement de la croissance économique, afin de favoriser le plein emploi aux Etats-Unis. Tandis que la BCE n'a qu'un unique objectif : veiller à la stabilité des prix. [...]
[...] L'annonce du programme d'achat de covered bonds par la BCE a permis un resserrement des spreads sur les covered bonds. Les deux banques centrales seront face à deux grands défis : freiner l'augmentation des prix de façon progressive afin de ne pas briser le retour à la croissance, et permettre aux banques détentrices d'actifs toxiques de vendre ces actifs sans réinjecter de la liquidité inutile. Attitude des entreprises Les principaux effets de l'inflation pour une entreprise se ressentent sur la valorisation de la dette, sur la rentabilité de l'entreprise et sur le niveau des exportations à l'étranger. [...]
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