Le 26 mars 1991 est signé le traité d'Asunsion qui consacre la naissance du Mercado commun del Sur, zone de libre échange regroupant le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. Les quatre pays signataires s'engagèrent à établir un « marché commun réalisant la libre circulation des biens, des services et des facteurs de production » ainsi qu'à « faciliter son insertion compétitive dans l'économie mondiale ». Le Mercosur s'est depuis lors élargi en acceptant des membres associés : la Bolivie et le Chili en 1996, le Pérou en 2003, la Colombie, l'Equateur et le Venezuela en 2004. Le Venezuela a été accepté en décembre 2005 comme membre officiel du Mercosur, mais son adhésion ne sera effective qu'après une longue période de convergence. Le Mercosur est au départ considéré comme un modèle d'intégration pour les pays en développement et comme une forme de régionalisme réussie. Avec sa superficie de départ de 12 millions de km², sa population de plus de 200 millions d'habitants et son produit brut total de plus de 1000 milliards de dollars, le Mercosur a pu être vu comme le quatrième bloc commercial mondial. On assiste lors de la création du Mercosur à une libéralisation croissante des échanges, ce qui aboutit dans un premier temps au quadruplement des échanges intra-zone entre 1991 et 1998. Cependant, dès 1999, avec la crise monétaire au Brésil puis en Argentine, l'accentuation des asymétries entre le Brésil et les autres pays, les changements de politiques internes et les attitudes ambivalentes des différentes partenaires, le modèle d'intégration régionale du Mercosur connaît une crise. Cette crise comporte plusieurs aspects, elle est à la fois financière, structurelle, politique et sociale. En quoi consiste cette crise et peut-on trouver des solutions pour y remédier ?
[...] L'importance particulière du Brésil fait que les autres membres refusent d'accepter des institutions où le vote serait exercé au pro rata de la population des pays faisant partie du Mercosur. Le Brésil, quant à lui, refuse par principe des institutions supranationales où tous les Etats seraient égaux, puisqu'il ne souhaite pas que son hégémonie régionale soit remise en cause Concurrence d'autres organisations régionales Certaines difficultés externes viennent également remettre en cause le Mercosur. Elles constituent un autre type de crise structurelle, puisque le Mercosur semble avoir des difficultés à faire l'unanimité et il pourrait être menacé par la création d'une zone de libre échange des Amériques (ZLEA) dont l'idée, apparue au début des années 1990 risquerait de remettre en cause l'indépendance de l'Amérique du Sud. [...]
[...] Le Venezuela a été accepté en décembre 2005 comme membre officiel du Mercosur, mais son adhésion ne sera effective qu'après une longue période de convergence. Le Mercosur est au départ considéré comme un modèle d'intégration pour les pays en développement et comme une forme de régionalisme réussie. Avec sa superficie de départ de 12 millions de sa population de plus de 200 millions d'habitants et son produit brut total de plus de 1000 milliards de dollars, le Mercosur a pu être vu comme le quatrième bloc commercial mondial. [...]
[...] Cependant, il faut bien voir également tout ce que les résultats du Mercosur ont pu avoir de très positifs. Il ne faut pas oublier que cet espace économique représente 45% de la population de l'Amérique latine de son territoire et 54% de son PIB, et que le Mercosur est le quatrième groupe économique mondial derrière l'Alena, l'UE et le Japon. Bibliographie Olivier Dabène (dir) Atlas de l'Amérique latine Editions Autrement 2006 Olivier Dabène La relance du Mercosur : Ouro Preto II ou le temps des reformes politiques in Critique internationale Guillermo Hillcoat L'amérique latine : enjeux diplomatiques et intégration régionale in Enjeux diplomatiques et stratégiques 2006 Philippe Hugon, Mamadou Camara Les chemins de l'intégration régionale in Tiers Monde 169 janvier-mars 2002 Jorge Scharzer Le Mercosur : Du succès à la crise : le poids du Brésil in Problèmes d'Amériques latine Paulo Vizentini Dix ans de Mercosur : la crise d'intégration régionale et les défis de la Zone de Libre Echange des Amériques in Economies et sociétés Elizabeth Walsch L'adhésion du Venezuela au Mercosur : un atout pour la consolidation du bloc ? [...]
[...] Une crise financière A. A l'origine, un contexte économique instable générant la fuite des capitaux brésiliens A la fin des années 1990, la conjoncture économique mondiale est radicalement différente de ce qu'elle était au début de la décennie, ce qui n'avantage pas le Mercosur. Face à une instabilité financière globale, on assiste à une faible croissance économique, voire à une récession régionale, à des difficultés sociales, ainsi qu'à une augmentation du chômage. Le modèle économique sur lequel repose le Mercosur a donc tendance à s'éroder. [...]
[...] Par ailleurs, le Mercosur souffre également de ne pouvoir intégrer en son sein toute l'Amérique latine. L'existence d'autres organisations régionales sud américaines, en particulier la communauté andine regroupant le Pérou, la Bolivie, l'Equateur, la Colombie et le Venezuela, empêche l'unicité du sous –continent, d'où l'idée émise par le Brésil de tenter de mettre en place une zone de libre commerce entre le Mercosur et la Communauté andine. Une crise politique et sociale 3 Enjeux de l'adhésion du Venezuela au Mercosur L'intégration prochaine du Venezuela en tant qu'Etat membre du Mercosur pose un certain nombre de problèmes qui pourraient renforcer la crise sociale et politique du Mercosur. [...]
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