La crise des années 30 aux Etats-Unis

Résumé du document

On s'accorde généralement à dire que le début de la grande crise des années 1930 correspond au célèbre krach boursier de Wall Street d'octobre 1929. Les économistes sont encore aujourd'hui partagés en ce qui concerne les causes de cette crise sans précédent, qui ne s'achève réellement qu'en 1941 avec le passage de l'économie américaine à une économie de guerre. C'est la crise la plus importante de l'histoire du capitalisme par son étendue, sa durée et sa gravité. C'est d'abord une crise économique qui donne lieu à une crise sociale sans précédent. C'est l'ampleur de cette dernière qui nous intéresse ici.

Le choc moral que cause cette crise sociale est d'autant plus brutal que l'Amérique sort d'une période de grande prospérité. C'est pourquoi dans un premier temps les contemporains ne la comprennent pas et tentent d'appliquer des solutions inadaptées. Mais l'inquiétude s'accroît au moment ou la crise atteint son paroxysme en 1933 et certains vont même jusqu'à évoquer la fin du capitalisme. En fait, les mythes fondateurs de la puissance américaine s'effondrent.

D'autant plus que la crise marque la fin du libéralisme originel avec le développement de l'intervention étatique. C'est pourquoi on peut demander en quoi cette crise sociale, originale de part son ampleur et les solutions mises en place, est-elle à l'origine d'un bouleversement identitaire qui affecte toute la société américaine?

Extraits

[...] John Lewis décide de s'implanter notamment dans diverses entreprises. C'est à ce moment que le premier conflit éclate: dans le secteur de l'automobile: le 30 décembre 1936, les ouvriers d'une usine de la General Motors dans le Michigan se mettent en grève et occupent l'établissement pendant six semaines. C une nouvelle tactique qui empêche la reprise du travail. Pour l'opinion publique c'est une atteinte à la propriété. On voit dans ce type de grève une importation française et on reproche au gouvernement fédéral de ne pas intervenir. [...]

[...] Devant le refus du Sénat, les vétérans occupent les environs du capitole. Hoover fait appel à l'armée pour les chasser. D'où mécontentement social. En fait Hoover devient au cours de son mandat de plus en plus impopulaire, surtout car il a du faire face à la période la plus terrible de récession économique alors que Roosevelt qui prend sa place agit dans une phase ascendante depuis juillet 1932. Face à l'image d'incompétence de Hoover les démocrates l'emportent aux élections de novembre 1932. [...]

[...] Tout en travaillant en étroite collaboration avec les diverses associations telles que les syndicats, les organisations agricoles, commerciales, civiques. Mais face à l'ampleur de la crise sociale, les pouvoirs locaux et les associations sont inefficaces car elles manquent de moyens. C'est cette vision de la société américaine qui va retarder son action, d‘autant plus qu‘il est pétri de l‘optimisme qui caractérise la société américaine qui lui fait croire à un malaise simplement passager. C'est pourquoi les premières mesures se révèlent inefficaces. [...]

[...] Il prend aussi une loi qui empêche l'éviction des propriétaires qui ne peuvent s'acquitter de leurs dettes (la loi sur les biens de famille 13 juin 1933). Il veille aussi à faciliter l'octroi de prêts aux fermiers. En ce qui concerne les chômeurs, création d'administrations destinées à les occuper. Les jeunes sont chargés de travaux d'utilité publique: construction de routes et de ponts, reboisement . Ces jeunes sont groupés dans des camps, organisés militairement qui ne sont supprimés qu'en 1941. [...]

[...] C'est d'abord une crise économique qui donne lieu à une crise sociale sans précédent. C'est l'ampleur de cette dernière qui nous intéresse ici. Le choc moral que cause cette crise sociale est d'autant plus brutal que l'Amérique sort d'une période de grande prospérité. C'est pourquoi dans un premier temps les contemporains ne la comprennent pas et tentent d'appliquer des solutions inadaptées. Mais l'inquiétude s'accroît au moment ou la crise atteint son paroxysme en 1933 et certains vont même jusqu'à évoquer la fin du capitalisme. [...]