L'ouverture et l'interpénétration des économies ont commencé dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale et ces phénomènes ont fini par prendre des dimensions gigantesques, surtout depuis les années 1990. Aujourd'hui, on parle, en effet, d' "internationalisation des échanges et de mondialisation", et, l'un des aspects les plus marquants de la mondialisation se retrouve dans l'impressionnante montée en puissance des multinationales, avec un changement de leur profil.
Ce sont d'ailleurs les stocks d'investissements directs à l'étranger (IDE) qui sont le révélateur de cette métamorphose. Les stratégies des entreprises s'orientent désormais vers l'achat ou la création d'unités de production à l'étranger, ce que l'on appelle les délocalisations. Ce phénomène est un sujet d'actualité qui nous préoccupe tous. Nous nous surprenons à accuser des pays de "voler" les emplois des pays développés et industrialisés, grâce à leur faible coût du travail (...)
[...] Le coût du travail est donc déterminant dans les stratégies internationales des entreprises. Pourtant, on constate que son rôle est à nuancer car il existe d'autres facteurs qui déterminent aussi les stratégies. DEUXIEME PARTIE : LIMITES du ROLE du COUT DU TRAVAIL DANS LES STRATEGIES INTERNATIONALES AVEC L'EXISTENCE DE FACTEURS EXOGENES Néanmoins, le facteur : «coût du travail» ne suffit pas à expliquer, à lui seul, les stratégies des entreprises, d'où son rôle nuancé La raison est que les entreprises, dans le cadre de leurs stratégies, prennent en considération bien d'autres facteurs, ou paramètres ROLE NUANCE DU COUT DU TRAVAIL Le rôle nuancé du coût du travail peut se déduire de l'observation du «Rapport mondial 2000 sur l'investissement». [...]
[...] Les stratégies des entreprises s'orientent désormais vers l'achat ou la création d'unités de production à l'étranger, ce que l'on appelle les délocalisations. Ce phénomène est un sujet d'actualité qui nous préoccupe tous. Nous nous surprenons à accuser des pays de «voler» les emplois des pays développés et industrialisés, grâce à leur faible coût du travail. Certes, le coût du travail qui comprend le salaire et les cotisations supportées par l'entreprise est un élément-clé dans les stratégies des entreprises mais coût du travail suffit-il à expliquer les stratégies internationales des entreprises?» . [...]
[...] C'est pourquoi, pour répondre à cette question, nous commencerons par démontrer, dans une première partie, que le coût du travail a sa place dans les stratégies internationales et qu'il peut en être un facteur explicatif si l'on se réfère à la théorie du commerce international. Néanmoins, à partir du moment où les entreprises interviennent à l'échelle mondiale et non plus nationale et qu'elles doivent prendre en considération d'autres paramètres, nous démontrerons alors, dans une deuxième partie, que le rôle du coût du travail reste à nuancer, d'où ses limites. [...]
[...] EXPLICATION DE LA PLACE DU COUT DU TRAVAIL DANS LES STRATEGIES AVEC LA THEORIE DE L'AVANTAGE COMPARATIF Le coût du travail est donc valablement un facteur explicatif des stratégies internationales des entreprises. Et, cela peut s'expliquer par la théorie de l'avantage comparatif de Ricardo. Cet économiste anglais du XIXème siècle a démontré, en effet, «que tous les pays, même les moins compétitifs, trouvent un intérêt à entrer dans le jeu du commerce international en se spécialisant dans la production où ils détiennent l'avantage relatif le plus important ou le désavantage relatif le moins lourd de conséquences.» ; Ricardo prend l'exemple de l'échange entre l'Angleterre et le Portugal, et, son analyse montre que la spécialisation de l'un et de l'autre, fondée sur les avantages comparatifs, permet une augmentation simultanée de leur production, en l'occurrence, de vin et de drap. [...]
[...] Les entreprises ont néanmoins droit à l'erreur dans la mesure où leur choix de localisation est réversible. Si l'on s'en tient au seul facteur «coût du travail», la délocalisation présente certains avantages. Prenons l'exemple de la France : quand elle exporte l'équivalent de 100 heures de travail français, elle peut importer des biens qui ont nécessité 400 heures de travail puisqu'en gros les délocalisations se font dans des pays où le coût du travail est quatre fois moins élevé qu'en France. [...]
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