Cette année 2007 fut encore marquée par une hausse du prix des matières premières dans le monde entier. Ce phénomène, inhérent à la vie économique, s'est en effet ressenti partout dans le monde : aux Etats-Unis le prix du panier moyen a augmenté de 13%, de 18% en Chine, de 16% au Pakistan et en Indonésie. Différentes raisons ont été avancées par les analystes pour justifier cette hausse généralisée des prix. La principale raison évoquée est la hausse de la demande chinoise et indienne. Le journal « The Economist » a pointé du doigt ouvertement la croissante richesse des économies émergentes comme étant la principale raison de cette hausse. Le sentiment que la rapide croissance économique en Asie devrait se poursuivre et se traduire par une demande soutenue de ces pays pour les matières premières peut expliquer cet engouement. Mais cette hausse semble être également alimentée par des travaux qui mettent en évidence le fait que l'investissement en matières premières est une source appréciable de diversification des risques des portefeuilles. Il y a donc un autre facteur qui a aussi contribué de manière importante à la hausse des prix des aliments et des matières premières : la spéculation. Après l'éclatement de la bulle immobilière et la crise des subprimes, les spéculateurs se sont tournés vers ces marchés et ont ainsi accentué l'inflation. Ce ne sont cependant pas les seules raisons de cette envolée spectaculaire des matières premières et notamment des matières premières agricoles.
[...] Qu'est-ce qu'une matière première ? Une matière première devrait être la première forme sous laquelle se présente le résultat de l'application de l'activité productive humaine à une ressource naturelle. Mais en pratique, on appelle matière première la première forme sous laquelle un produit issu de l'exploitation d'une ressource naturelle peut voyager pour entrer dans sa phase suivante de transformation. De même on raffine la canne et la betterave à sucre sur les lieux de production. C'est le sucre qui voyage. [...]
[...] Quelles sont les conséquences sur l'économie des pays pauvres de la hausse du cours des matières premières ? Cette année 2007 fut encore marquée par une hausse du prix des matières premières dans le monde entier. Ce phénomène, inhérent à la vie économique, s'est en effet ressenti partout dans le monde : aux Etats-Unis le prix du panier moyen a augmenté de de 18% en Chine, de 16% au Pakistan et en Indonésie. Différentes raisons ont été avancées par les analystes pour justifier cette hausse généralisée des prix. [...]
[...] Pour être moins vulnérables, les pays pauvres devront donc d'un côté réduire leur dépendance à l'exportation des matières premières. Cependant, leurs tentatives demeurent souvent vaines car s'ils tentent de miser sur le développement de la transformation locale des produits, les droits de douane imposés par les pays importateurs, consistant à appliquer des droits de douane d'autant plus importants que le degré de transformation du produit importé est élevé, les barrières qui empêchent les produits transformés des pays en développement d'accéder aux marchés de beaucoup de pays développés restent significatives, en particulier pour les pays les plus pauvres. [...]
[...] Ainsi, aujourd'hui les pays du sud connaissent encore de dégradations de leur balance commerciale et leur future doit passer par une diversification de leurs activités productives. Pour qu'ils puissent se développer correctement et de manière juste, il faudrait mettre à leur disposition des instruments de régulation (barrières tarifaires, contrôles sur les flux de capitaux, taxation des profits des entreprises). Certains Etats d'Afrique réfléchissent à l'idée de la création d'un “fonds de stabilisation” destiné à amortir la volatilité des prix. Cette situation entraîne des émeutes de la faim qui ont secoué des pays qui ne sont pas forcément parmi les plus pauvres, tels que Mexique, Yémen, Mauritanie, Sénégal, Cameroun, Ouzbékistan, Maroc ou Guinée, mais aussi en Haïti et en Asie. [...]
[...] (Hausse des prix des matières premières : une aubaine pour le sud Gaspard Denis) Plusieurs raisons peuvent être invoquées. Pour commencer, les pays pauvres sont souvent sous contrat avec des compagnies extractives qui accordent à ces dernières des préférences fiscales. Cette situation est la résultante de l'application par ces Etats des programmes d'ajustement structurels de la Banque mondiale et du FMI durant les années 80. Les mesures d'allègement fiscal étaient justifiées par la nécessité de créer un environnement favorable à l'investissement étranger. [...]
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