Depuis le début des années 1980, les marchés du travail des pays de l'OCDE ont été caractérisés à la fois par un niveau de chômage élevé, tout particulièrement dans certains pays européens (mais la tendance actuelle est à sa diminution), et par un accroissement des inégalités entre travailleurs qualifiés et non qualifiés, qui a revêtu deux formes : une accentuation des inégalités salariales (ainsi, aux Etats-Unis, l'écart de revenu entre les 9è et 1ers déciles de la distribution s'est accru de 17% entre 1980 et 1990) et une augmentation du taux de chômage des non-qualifiés (en France, ce taux atteint 17,5% en 1996). Or, dans quelle mesure l'internationalisation des économies et la mondialisation sont-elles à l'origine de ces évolutions de l'emploi dans les pays développés ?
D'une manière générale, la question du rapport entre commerce international et emploi est un problème particulièrement sensible, qui mobilise aujourd'hui la communauté des économistes et les opinions publiques. S'articulant principalement autour de l'échange entre pays développés et pays en développement, elle fait l'objet d'importantes controverses théoriques : deux thèses radicalement opposées s'affrontent, sans que l'une n'ait pu totalement démontrer sa supériorité sur l'autre. Toutefois, un consensus s'est peu à peu formé autour de l'idée que les échanges et l'investissement international n'ont qu'une responsabilité limitée dans les difficultés d'emploi des pays développés, conduisant ainsi à privilégier l'une des deux thèses (celle du biais technologique) sans pour autant écarter totalement l'autre ; d'une manière générale, les évolutions de l'emploi ne seraient donc que faiblement corrélées à celles du commerce international.
[...] En fait, un jugement d'ensemble doit tenir compte de 4 points essentiels : - les emplois créés et détruits par l'échange ne sont pas de même nature. Les exportations des pays développés ont généralement un fort contenu de main-d'œuvre qualifiée tandis que les importations viennent souvent en compétition avec une production nationale à faible valeur ajoutée. En conséquence, le développement équilibré des échanges n'est pas nécessairement créateur net d'emplois directs. - l'impact sur l'emploi du commerce international ne peut être mécaniquement jugé sur ses seuls effets directs. [...]
[...] Les théorèmes de l'égalisation du coût des facteurs et Stolper- Samuelson montrent que la rémunération du travail non qualifié est susceptible de baisser en valeur absolue sous l'effet de la concurrence de pays relativement mieux dotés en main-d'œuvre non qualifiée. En effet, le commerce avec un PED abondamment doté en main-d'oeuvre non qualifiée se traduit pour le pays développé par une diminution de la production et du prix relatif du bien intensif en travail non qualifié (par exemple le textile), qui est en partie importé. Cette évolution entraîne logiquement un excès d'offre de travail dans le pays développé. Or, pour que le plein- emploi soit maintenu, l'ajustement doit se faire par la diminution du salaire relatif du travail non-qualifié. [...]
[...] Or, dans quelle mesure l'internationalisation des économies et la mondialisation sont-elles à l'origine de ces évolutions de l'emploi dans les pays développés ? D'une manière générale, la question du rapport entre commerce international et emploi est un problème particulièrement sensible, qui mobilise aujourd'hui la communauté des économistes et les opinions publiques. S'articulant principalement autour de l'échange entre pays développés et pays en développement, elle fait l'objet d'importantes controverses théoriques : deux thèses radicalement opposées s'affrontent, sans que l'une n'ait pu totalement démontrer sa supériorité sur l'autre. [...]
[...] Par ailleurs, les études réalisées à ce jour sur la France aboutissent à des pertes d'emplois liées au commerce avec les PED situées entre et emplois. Ce calcul est réalisé par la méthode des balances en emplois qui quantifie le contenu en emplois des exportations et importations et tente de reconstituer l'emploi si ces flux d'échanges n'avaient pas eu lieu. Dans les pays développés, il est clair que les exportations incorporent numériquement peu d'emplois (mais relativement qualifiés) tandis que les importations se substituent à des emplois nombreux, mais moins qualifiés. [...]
[...] Il est toutefois freiné dans de nombreux pays par des rigidités des marchés du travail et des biens qui pénalisent les créations d'emploi dans les secteurs protégés. - même si le contenu en emplois d'un franc d'exportation est inférieur à celui d'un franc d'importation, le phénomène peut être compensé par un volume d'exportations supérieur aux importations . Tel est de plus en plus le cas pour le France vis-à-vis des pays en développement. - enfin, le bilan en emploi du commerce international apparaît très différent selon l'horizon considéré. A court terme, l'arrivée de nouveaux compétiteurs peut entraîner une perturbation dans les secteurs concernés. [...]
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