Le commerce international et la crise économique : les enseignements de l’histoire

Résumé du document

Hausse des taux de chômage, explosion des déficits, croissance morose : le commerce international semble être le seul secteur épargné par la crise de 2007/2008. Un rapide survol historique des crises économiques montre a priori que les crises économiques ne sont pas la résultante du commerce international. Au contraire, elles contribuent à le réduire. Bien plus, une des solutions des crises serait le rebond du commerce international, le protectionnisme apparaissant comme étant un facteur aggravant. Une analyse plus fine montre cependant que depuis le développement du commerce international, les crises ont eu tendance à se multiplier, ce dernier apparaissant soit à l'origine des crises, soit comme les prolongeant.

Dès lors, dans quelle mesure peut-on, au vu de l'histoire des crises économiques, établir une corrélation entre commerce international et crise ?

Extraits

[...] Luxembourg notamment ) voyaient déjà dans le développement du commerce international une solution à la baisse tendancielle du taux de profit du capital en Europe. En effet, le transfert de capacités de production dans les pays colonisés devait théoriquement permettre de prolonger la croissance dans une logique capitaliste, ces pays ayant une combinaison de production avec une composition organique du capital faible. De même, pendant la Grande Dépression du XIXème siècle, les pays industrialisés comme la France et la Grande-Bretagne ont profité de leur empire colonial pour retrouver une croissance forte ; même chose pendant la crise des années 1930. [...]

[...] Le commerce international et crise économique : les enseignements de l'histoire Hausse des taux de chômage, explosion des déficits, croissance morose : le commerce international semble être le seul secteur épargné par la crise de 2007/2008. Un rapide survol historique des crises économiques montre a priori que les crises économiques ne sont pas la résultante du commerce international. Au contraire, elles contribuent à le réduire. Bien plus, une des solutions des crises serait le rebond du commerce international, le protectionnisme apparaissant comme étant un facteur aggravant. [...]

[...] Tout d'abord, l'histoire des crises économiques nous montre que le commerce international n'est pas un élément clé dans la formation des crises et que ces crises n'entament pas une hausse régulière du commerce international en volume. Par exemple, les crises majeures du XXème siècle ne résultent pas directement du commerce international ; sauf en 1929, période à laquelle le commerce international stagne ou augmente. De même, l'histoire a montré qu'une reprise du commerce international, par tous les mécanismes qu'elle implique, a favorisé la sortie de crise et la reprise du processus de croissance économique. [...]

[...] De même, l'ouverture du commerce international après 1945 basée sur le dollar dans le cadre du système de Bretton Woods portait en germe les dérèglements conduisant à la dévaluation du dollar en 1971, la crise du SME ( système monétaire européen ) étant un des facteurs principaux de la crise des années 1970. Pour conclure, notons que depuis A. Smith, le commerce international et le libre-échange ont été théorisés comme étant un des facteurs de la croissance. Rarement facteur de crises, il permet souvent d'en atténuer la gravité. Les crises économiques modifient la structure du commerce international, mais l'histoire montre qu'il expose davantage les pays qui y participent à des crises économiques d'ampleur toujours plus globale et d'intensité toujours plus forte. [...]

[...] Il faut souligner cependant que le commerce international a des effets différents selon les pays, certains mettant à profit la crise pour s'insérer davantage dans les échanges mondiaux. Mais, au-delà de ces constats, on peut affirmer que les relations entre économies qu'impliquent les échanges commerciaux ont pu être à l'origine des crises ou les ont renforcé. On remarque que dans les périodes où le commerce international était peu développé ( période pré-industrielle les crises étaient avant tout locales, avec des antécédences agricoles marquées, liées aux fluctuations climatiques. [...]