Commerce illégal, cornes de rhinocéros, Afrique du Sud, braconnage, rhinocéros sud-africains
L'Afrique du Sud abrite près de 19 000 rhinocéros blancs (Ceratotherium Simum) et 2000 rhinocéros noirs (Diceros bicornis) soit, respectivement 93 % et 39 % de la population mondiale de rhinocéros. La couleur n'est pas ce qui les différencie, puisque ces deux espèces sont grises, mais bien plus leurs caractéristiques physiques et leurs régimes alimentaires réciproques. Un quart d'entre eux vivent dans des réserves privées tandis que les autres sont établis dans les parcs publics nationaux et régionaux du pays.
L'actuelle importance de leurs effectifs, en comparaison avec les autres aires de répartition (Afrique et Asie), résulte d'un vaste programme de réintroduction et de protection des rhinocéros initiés par l'Afrique du Sud à partir des années 1960. En effet, pendant des décennies, les rhinocéros blanc et noir d'Afrique du Sud ont été chassés pour faire office de trophées, mais également pour alimenter le marché yéménite. Les notables au Yémen devaient porter à la ceinture une dague scellée par une poignée en corne de rhinocéros. Ainsi, de 1970 à 1990, ce pays a importé près de 40 tonnes de cornes (14 900 rhinocéros). L'ampleur de la demande était telle que les rhinocéros avaient disparu de la plus grande réserve naturelle d'Afrique du Sud, le parc Kruger. Le gouvernement sud-africain a alors lancé une politique visant à réintroduire des rhinocéros noir et blanc sur l'ensemble du territoire. Celle-ci fut couronnée de succès puisque l'Afrique du Sud abrite désormais, à elle seule, presque l'ensemble de la population mondiale de rhinocéros blanc.
[...] La première vise à répondre rapidement à l'urgence de la situation - une espèce animale en voie d'extinction - par l'instauration de mesures visant à réglementer le commerce de rhinocéros. La seconde a pour objectif de renforcer l'efficacité des résolutions par la collaboration de l'ensemble des parties prenantes dans la lutte contre le trafic de rhinocéros. LA CITES : un instrument juridiquement contraignant 1. Présentation de la CITES Les années 1960-1970 sont marquées par l'émergence d'une prise de conscience collective sur l'importance de préserver la diversité biologique et sa durabilité à l'échelle mondiale. [...]
[...] Toutefois une politique prohibitionniste visant à interdire le commerce de cornes de rhinocéros limite l'offre face à une demande croissante ce qui augmente les prix et encourage son trafic illégal. La légalisation du commerce de cornes de rhinocéros pourrait enrayer ce phénomène en faisant baisser le prix des cornes de rhinocéros. En effet, une offre massive, dans un premier temps, de cornes de rhinocéros en débloquant les stocks accumulés par le gouvernement sud-africain (21 tonnes) puis une stabilisation de l'offre par sa production régulière fournit par les propriétaires des aires de répartition des rhinocéros en Afrique du Sud pourraient répondre à la demande. [...]
[...] Malgré un renforcement du cadre réglementaire du commerce légal de rhinocéros et un durcissement des mesures contre le trafic de l'espèce, l'augmentation du braconnage de rhinocéros se poursuit. Quelles sont les raisons de ce phénomène et comment y remédier ? II LES LIMITES A LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE RHINOCÉROS ET LES PROPOSITIONS D'ACTION A. LA LOGIQUE ÉCONOMIQUE AU CŒUR DU TRAFIC DE RHINOCÉROS La valeur de la corne de rhinocéros a pris une telle ampleur qu'un rhinocéros mort vaut désormais plus qu'un rhinocéros vivant. Elle est directement liée aux propriétés médicinales et à la réussite sociale que lui confèrent certaines populations asiatiques. [...]
[...] Le gouvernement vietnamien ne fait donc pas beaucoup d'efforts pour sensibiliser sa population aux enjeux liés à la consommation de cornes de rhinocéros. Si la Cites est un outil juridiquement contraignant cela ne suppose pas forcément qu'un État signataire de la Convention respectera cette dernière. En effet, jusqu'à présent, aucune sanction émanant de la Cites n'a jamais été portée à l'encontre d'un État n'ayant pas respecté la législation encadrant le commerce légal de rhinocéros. Les sanctions éventuelles ne semblent émaner que d'Etats membre fort (comme les États-Unis). [...]
[...] En effet, la Chine, comme la Thaïlande et le Vietnam sont des pays à deux vitesses, où la modernité et la tradition se mêlent. Si les populations sont impactées par la mondialisation, elles restent encore très attachées à leurs traditions La corne de rhinocéros : un signe de réussite sociale Au-delà de l'attachement à la tradition, la corne de rhinocéros est devenue un produit de consommation à la mode ces dernières années à la suite d'une déclaration faite par un officiel vietnamien sur internet en 2007 selon laquelle cet ingrédient l'avait guéri du cancer. [...]
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