En grande surface, un consommateur passe en moyenne deux à sept secondes avant de choisir son paquet de café, de riz ou de sucre. A l'autre bout de la chaîne, dans les pays du Sud, un petit producteur attend en moyenne trois années avant de récolter la première cerise de café. Il lui faudra peut-être cinq, dix, ou vingt années pour sortir d'une situation de précarité ou de survie.
Constater ce décalage, c'est mesurer les enjeux que soulève le commerce équitable, conçu comme une alternative au commerce classique qui met en contact des sociétés marquées par l' « ère du zapping » - dans lesquelles le consommateur est souvent pressé d'effectuer ses achats et est souvent attiré par l'emballage - et des producteurs vivant dans des régions où le « temps économique » tourne au ralenti, et qui vendent leur culture une fois dans l'année à des intermédiaires.
Mais, depuis près de deux décennies, une double mouvance, en apparence contradictoire, semble caractériser les consommateurs issus des pays industrialisés : on observe d'une part une uniformisation des modes de consommation – marquée notamment par la domination des marques internationales, et par l'attrait du « mode de vie américain »; d'autre part apparaît un engouement pour les produits régionaux.
[...] C'est donc une progression spectaculaire qu'a connue la filière du commerce équitable, en partie grâce à sa diffusion dans les grandes surfaces. Toutefois il convient de rappeler que la filière classique n'est pas dissociée de la filière spécialisée. En effet, en combinant les deux modes de distribution, une certaine complémentarité est assurée et permet de garantir à la fois la qualité des produits vendus et une plus large diffusion de ces mêmes produits. B. Avantages et inconvénients de cette distribution Dans cette perspective, il convient de s'interroger sur les conséquences et effets de cette nouvelle distribution sur le long terme ainsi que sur les progrès économiques à court terme. [...]
[...] Le commerce équitable: alternative marché classique? Il s'agit ici de saisir la portée du commerce équitable. Pour ce faire, il est nécessaire de comprendre le contexte de son avènement ainsi que l'ensemble des principes qui le régissent. A. Un commerce mondial inéquitable Le commerce équitable se définit par opposition au commerce classique, qui est donc inéquitable, en particulier pour les pays du Sud. En effet, selon un rapport publié par le PNUD en 2003, il apparaît que 20% des pays les plus riches produisent 86% du PIB mondial tandis que 20% des pays les plus pauvres ne pèsent que pour de cette production mondiale. [...]
[...] Plus significative, la contractualisation sur le long terme est une condition du commerce équitable. En d'autres termes, il n'est pas question de délocaliser la production en raison d'une variation du taux de change. Il apparaît donc que le commerce équitable, qui s'est défini par opposition au commerce classique, rompt avec la logique libérale. Ses thèmes s'apparentent effectivement à ceux du développement durable: il s'agit de mettre en place un système économique sain et performant et de promouvoir le respect de principes et de conditions sociales et environnementales. [...]
[...] Le commerce équitable En grande surface, un consommateur passe en moyenne deux à sept secondes avant de choisir son paquet de café, de riz ou de sucre. A l'autre bout de la chaîne, dans les pays du Sud, un petit producteur attend en moyenne trois années avant de récolter la première cerise de café. Il lui faudra peut-être cinq, dix, ou vingt années pour sortir d'une situation de précarité ou de survie. Constater ce décalage, c'est mesurer les enjeux que soulève le commerce équitable, conçu comme une alternative au commerce classique qui met en contact des sociétés marquées par ère du zapping - dans lesquelles le consommateur est souvent pressé d'effectuer ses achats et est souvent attiré par l'emballage - et des producteurs vivant dans des régions où le temps économique tourne au ralenti, et qui vendent leur culture une fois dans l'année à des intermédiaires. [...]
[...] D'autre part, cette approche est mobilisatrice: car, par son comportement, le consommateur légitime le bien-fondé de l'activité. D'où la mobilisation des entreprises et des pouvoirs publics afin de répondre aux exigences des citoyens-consommateurs. Enfin, à terme, cette approche est globale car l'objectif qui sous-tend le commerce équitable consiste à réguler les marchés à l'échelle internationale et à établir un label social mondial (respect des conditions de travail, salaire juste, etc.). Aussi, pour mener à bien la mission définie, les promoteurs du commerce équitable ont-ils établi des critères sensiblement différents de ceux qui définissent le commerce classique. [...]
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