La Chine est-elle une superpuissance ?

Résumé du document

« La Chine ne sera jamais hégémonique ». Voilà ce que déclare le président chinois Hu Jintao peu de temps après son accession au pouvoir en 2002. Pourtant, sans être hégémonique, la Chine rassemble plusieurs attributs de la puissance : c'est une puissance économique, militaire et commerciale de premier ordre qui s'appuie sur un pays qui de par sa taille et sa population semble être un continent (9.5 millions de km² pour 1.36 milliard d'habitants), et elle possède également une forte capacité d'influence politique et culturelle à l'étranger. Sa modernisation amorcée en 1978 par Deng Xiaoping et son programme des « quatre modernisations » inspiré par Zhou Enlai, ainsi que son ouverture au monde des années 1980 furent un franc succès. Car la Chine est devenue une puissance incontournable dans la modernisation et ses rivaux ne peuvent plus que compter les secteurs où elle sera hégémonique.

Extraits

[...] La Chine est donc au centre des projecteurs et son attractivité et son influence ne font que grandir, comme le montre la multiplication de Chinatowns dans le monde, ou encore l'augmentation massive de touristes vers la Chine. De plus, la Chine s'affirme dans de nombreux domaines scientifiques. C'est un pays qui forme et qui attire également de très bons chercheurs, qui disposent de beaucoup de moyens, car la Chine dépense environ de son PIB dans la recherche et le développement. Certes, il faut admettre que le nombre de brevets déposés par la Chine est insignifiant quand on le compare à celui des États-Unis ou du Japon, mais c'est un nombre en augmentation exponentielle. [...]

[...] En dépit de la complexification de la nature du hard power dans une mondialisation contemporaine désincarnée, la puissance militaire demeure l'élément principal d'un hard power puissant et reconnu. C'est ce hard power qui permet d'imposer ses décisions, son point de vue, sans forcément avoir besoin de recourir à la force armée. Sortie d'un siècle d'humiliations européennes avec les traités inégaux de Nankin en 1842 et de Tianjin en 1858 imposés principalement par le Royaume-Uni et de presque dix années d'invasion japonaise, les Chinois veulent retrouver leur grandeur perdue. Dès 1960, sous Mao Zedong, la Chine se dote de l'arme nucléaire, puis de la bombe A en 1964. [...]

[...] La Chine est-elle une superpuissance ? La Chine ne sera jamais hégémonique Voilà ce que déclare le président chinois Hu Jintao peu de temps après son accession au pouvoir en 2002. Pourtant, sans être hégémonique, la Chine rassemble plusieurs attributs de la puissance : c'est une puissance économique, militaire et commerciale de premier ordre qui s'appuie sur un pays qui de par sa taille et sa population semble être un continent ( 9.5 millions de pour 1.36 milliard d'habitants), et elle possède également une forte capacité d'influence politique et culturelle à l'étranger. [...]

[...] Le marché mondial ne peut plus absorber les exportations chinoises et c'est donc vers son marché intérieur que la Chine doit se tourner pour relancer sa croissance qui baisse tendanciellement. Mais le problème est que le marché intérieur n'a pas les moyens de consommer, une bien trop grande partie de la population vit encore sous le seuil de pauvreté, surtout les 200 millions de migong qui sont les véritables piliers de la croissance. Un chiffre frappant : en 2013, la Chine n'était classée qu'au 101e rang mondial en termes d'IDH. [...]

[...] Enfin, la Chine met en place un réseau d'alliances politiques afin d'occuper une plus grande place sur l'échiquier politique mondial. Elle multiplie tout d'abord les traités multilatéraux en participant à de nombreux projets tels que l'ASEAN+3, l'ONU, ou encore l'Organisation de Shanghai, créée en 2001 et qui regroupe la Chine, la Russie et quatre autres pays turcophones afin de lutter collectivement contre le terrorisme et d'augmenter leurs relations économiques. La Chine est également membre des BRICS comme on l'a rappelé, ce qui lui donne à la fois des partenaires économiques, mais en même temps une force de soutien politique qui doit toutefois être nuancée. [...]