Aujourd'hui la question des bonus est sur toutes les lèvres en raison des sommes astronomiques annoncées par les banques. En effet, il est particulièrement étonnant que depuis 1998, les bonus à Wall Street n'aient jamais été nuls alors que les marchés financiers ont connu de sérieux revers après les bulles internet et subprime.
En 2002, ils ont dépassé les 10 milliards de dollars et en 2008, les 30 milliards. De plus, ces bonus sont délivrés lors d'une polémique du fait que souvent ces banques, durant la crise, ont été aidées par les États souverains c.-à-d. implicitement par le contribuable pendant que ce dernier, lui, subissait de réelles pertes.
[...] C'était sans compter le lobbying effréné des patrons de la finance, Baudoin Prot en tête, DG de BNP Paribas et président de la puissante Fédération bancaire française (FBF). Résultat : le projet présenté au Parlement n'est que le simulacre d'une taxe. Les trois quarts des 360 millions d'euros que va rapporter cet impôt n'atterriront pas dans les caisses de l'Etat millions vont vraisemblablement prendre directement le chemin du Fonds de garantie des dépôts, en lieu et place des cotisations que les banques se devaient d'acquitter pour permettre de couvrir les dépôts des épargnants. [...]
[...] De plus malgré cet élan de bonne volonté, les bonus ne sont toujours pas limités, aucun plafond n'est donc mis en place. Selon le socialiste Didier Migaud il faudrait pour freiner considérablement cette tendance augmenter massivement les taxes grevées sur les bonus pour dissuader les banques d'effectuer des distributions massives. Une limitation est nécessaire au niveau de l'éthique bancaire et du monde de la finance en général puisque lorsqu'en France la moitié des individus gagnent moins de 1500 euros et que l'Etat (donc le contribuable) refinance les banques par milliards puis les banques se permettent d'accorder des bonus par la suite, d'où une rationalisation de ce secteur nécessaire. [...]
[...] Le système bancaire ne peut pas connaître de faillite car dans ce cas un risque systémique au sein de l'économie s'exercerait c.-à-d. qu'il y aurait un risque de propagation de la faillite d'une banque sur les autres par le biais d'une part des dépositaires (comme la crise en Argentine) et d'autre part par les marchés. Nous avons malheureusement vu les effets d'une faillite bancaire par le biais de Lehman Brother's et les conséquences désastreuses d'une volonté de montrer l'exemple. Les contribuables ont donc l'impression que ces établissements sont invincibles et même en cas d'extrême urgence, sont sauvés par les Etats souverains alors que les victimes de la crise des subprimes par exemple n'ont pas eu la même destinée. [...]
[...] Les bonus bancaires : limite ou laissez-faire ? Nous sommes dans une logique de bonus sans un système de malus il n'y a pas d'économie de marché lorsque vous gagnez à tous les coups ainsi s'exprimait Nicolas Sarkozy lors de l'inauguration du forum de Davos le 27 janvier 2010 devant le gratin de la finance internationale dans sa bataille de moralisation du capitalisme Aujourd'hui la question des bonus est sur toutes les lèvres en raison des sommes astronomiques annoncées par les banques. [...]
[...] Les normes qui veulent être adoptées paraissent assez utopiques et trop légères pour réformer durablement l'antre du capitalisme moderne. De plus il est probable que ces mesures relèvent plus du populisme qu'une réelle volonté de réforme car dans un contexte de crise avec un chômage proche de 10% aux Etats-Unis, des élections régionales en France et un parti travailliste en difficulté en Grande-Bretagne il est nécessaire de montrer que les établissements financiers ne sont pas au-dessus des lois par rapport aux particuliers lambda. [...]
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