En avril 2007, un scandale éclate autour du président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz. Il a en effet accordé une augmentation de salaire de près de 50% en 2005 à sa compagne, également employée dans l'institution dont la rémunération annuelle a ainsi été portée à 200 000 $. Au-delà des turpitudes du personnage, l'affaire Wolfowitz est en fait révélatrice de la crise de confiance qui touche aujourd'hui la Banque mondiale.
Lorsqu'elle a été créée en 1944, la Banque mondiale pour la reconstruction et le développement, communément appelée Banque mondiale, avait pour mission la reconstruction de pays détruits par la guerre. La France a été son premier client en 1946. Elle s'est peu à peu muée en organe de financement de l'aide au développement dans les pays les plus pauvres et aujourd'hui, cette institution a comme premier objectif « de réduire la pauvreté » dans un monde où près d'un milliard de personnes gagnent moins d'un dollar par jour. L'an dernier, elle a fourni 23,6 milliards de dollars pour 279 projets entrepris à l'échelle mondiale. Initialement composée de 44 pays membres, elle en compte désormais 185. Mais cette « vieille dame » fait face à des défis existentiels sans précédent. Elle paraît victime de l'internationalisation qu'elle était censée promouvoir.
La mondialisation libérale serait-elle devenue si puissante qu'elle rendrait obsolète la Banque mondiale ?
[...] Il critique également son inefficacité. Le modèle de développement tel que promu par la Banque n'aurait pas permis une amélioration des conditions de vie des populations concernées. Le bilan environnemental serait également insatisfaisant. Elle serait enfin discréditée par sa réticence certaine à considérer que le respect des droits de l'homme fait partie de son mandat. Des mécanismes de décision obsolètes Le scandale qui a touché l'institution en 2007 a été l'occasion d'un flot de critiques sur les mécanismes de décision qui sont jugés obsolètes. [...]
[...] Cela correspond environ à ce que la Banque mondiale a prêté, via son Association Internationale pour le développement, à l'ensemble du monde entre 2004 et 2006 (car elle dépend de la contribution des pays riches) Les milliardaires Bill Gates ou Georges Soros ont créé des fonds dédiés à la vaccination ou à l'éducation très efficaces. La Banque est aussi concurrencée par des fonds verticaux créés, par exemple, par la France (taxe Chirac sur les billets d'avion : 300 millions de dollars recueillis en neuf mois). Les pays bénéficiaires ont donc tendance à gaspiller ces crédits. [...]
[...] Son activité vise à réduire la pauvreté en accordant des dons et des prêts sans intérêt destinés à financer des programmes de nature à atténuer les inégalités et améliorer les conditions de vie des populations. Les crédits qu'elle attribue sont remboursables sur 30 ou 40 ans, avec une période de grâce de 10 ans et sans intérêt. Depuis sa création, elle a accordé 161 milliards de dollars de crédits et de dons, dont près de la moitié à l'Afrique. Ses fonds proviennent des 40 États membres les plus riches qui y contribuent tous les quatre ans. La SFI a été créée le 25 juillet 1956. [...]
[...] Ce processus de nomination du président de la Banque mondiale fait débat. L'efficacité et l'utilité de la championne de l'aide au développement contestées L'efficacité de la politique de lutte contre la pauvreté de la Banque mondiale est également remise en cause. Ces détracteurs lui reprochent ses méthodes consistant à privilégier les gains et les profits au détriment du développement des États membres et d'endetter davantage les pays les plus pauvres en leur prêtant de l'argent plutôt que de le leur donner. [...]
[...] La politique anticorruption de la Banque mondiale était contestée sous la présidence de Paul Wolfowitz. Car, d'importants détournements de fonds ont eu lieu sans que la banque mondiale ne les dénonce. Le 6 septembre 2007, le Wall Street Journal dévoilait le rapport rendu par le Département d'intégrité institutionnelle (INT) en date du 23 novembre 2005. Ce rapport met clairement en cause la responsabilité de la Banque dans le financement d'un projet de santé en Inde où se mélangent corruption des hauts fonctionnaires indiens, cartel d'entreprises pharmaceutiques, présentation de faux certificats, médicaments de mauvaise qualité De plus, la politique de lutte contre la corruption a parfois donné lieu à des débordements de la part de certains agents zélés qui ont eu des méthodes peu déontologiques. [...]
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