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Le yuan est aujourd'hui la cinquième devise la plus utilisée pour les paiements internationaux, comme l'a annoncé le 28 janvier dernier la société financière Swift. La progression est rapide, puisque la devise n'était qu'au treizième rang mondial il y a deux ans, début 2013. Toutefois, la monnaie chinoise ne représentait en décembre 2014 que 2,17 % des échanges mondiaux, contre 80 % pour le dollar américain, l'euro et la livre sterling. L'internationalisation du yuan demeure limitée, car elle est le fruit d'un processus lent et strictement contrôlé par la Banque centrale chinoise. Pour permettre au yuan de devenir une monnaie de référence dans les échanges internationaux, des obstacles doivent être levés.
[...] Depuis 2009, la Chine autorise ainsi certaines entreprises à libeller leurs exportations en yuan, et à payer leurs importations en yuan. La Chine alimente également le marché offshore via la banque Bank of China - Hong Kong, qui permet depuis aux entreprises chinoises d'échanger des yuans contre les devises détenues par les banques hongkongaises, fournissant ces dernières en yuan. Ce système permet à la Chine d'alimenter le marché des changes en yuans tout en maintenant le contrôle du taux de change domestique (onshore), administré par la Banque centrale chinoise, tandis que celui du yuan offshore est fixé librement sur le marché interbancaire de Hong Kong. [...]
[...] Toutefois cette libéralisation nécessite au préalable le développement des marchés financiers chinois, dont la profondeur est aujourd'hui insuffisante : l'ouverture du compte de capital risque alors de se traduire par une fuite de capitaux cherchant une rentabilité plus élevée. Ainsi les marchés d'actions et d'obligations ne représentent que du financement de l'économie chinoise, qui passe principalement par le secteur bancaire, très encadré et peu rentable. Pour rendre les marchés financiers chinois plus attractifs pour les investisseurs internationaux, il importe de libéraliser le secteur bancaire (la Banque centrale chinoise y a autorisé en 2012 une concurrence limitée) et de renforcer les infrastructures de marché (un nouveau marché boursier a été créé à Shenzhen en 2009). [...]
[...] En outre, la libéralisation des marchés qu'implique l'internationalisation du yuan entraînerait la hausse des taux d'intérêt afin d'éviter la sortie des capitaux des résidents chinois : cela obligerait les entreprises peu productives à s'adapter et rendrait l'économie chinoise moins dépendante d'un crédit peu cher. L'internationalisation de la monnaie chinoise a également un objectif politique : les autorités chinoises cherchent également, en promouvant le rôle du yuan dans le commerce international, à contester la suprématie du dollar. L'internationalisation du yuan débute avec la création d'un marché du yuan dit offshore, librement convertible, à Hong Kong en 2010. Le volume de yuan offshore s'est principalement accru via les transactions commerciales. [...]
[...] C'est pour éviter une telle appréciation que la banque centrale chinoise pratique, depuis 1978, des interventions de change : elle vend de la monnaie nationale contre des devises pour équilibrer les achats de yuan par les opérateurs étrangers. Autrement dit, elle accroît l'offre de yuan pour ne pas laisser la monnaie s'apprécier. Ce sont ces opérations qui expliquent l'importance des réserves de devises de la Chine : le pays détient ainsi les premières réserves mondiales de change. Un second mécanisme a permis de limiter l'appréciation du yuan : sa non- convertibilité. [...]
[...] Pourquoi et comment les autorités chinoises cherchent-elles à internationaliser le yuan et quels obstacles pèsent sur ce processus ? Le yuan est aujourd'hui la cinquième devise la plus utilisée pour les paiements internationaux, comme l'a annoncé le 28 janvier dernier la société financière Swift. La progression est rapide, puisque la devise n'était qu'au treizième rang mondial il y a deux ans, début 2013. Toutefois, la monnaie chinoise ne représentait en décembre 2014 que des échanges mondiaux, contre pour le dollar américain, l'euro et la livre sterling[1]. [...]
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