Le terme de mondialisation aujourd'hui très largement employé indique un changement d'échelle qui s'est réalisé et par lequel les économies jusque là principalement déterminées par le cadre national seraient désormais déterminées à un niveau mondial. Pour reprendre la citation de l'économiste américain Bell : « l'Etat national est devenu trop petit pour les problèmes mondiaux », cette intégration économique mondiale à laquelle participent des grandes firmes et qui s'établit à travers un principe général de libre-échange viendrait pourtant déjà buté sur une tendance contradictoire, à savoir l'affirmation des grandes zones économiques régionales qui s'érigerait en tant que nouveaux blocs commerciaux.
Aussi faut-il confronter ces deux tendances et se demander jusqu'à quel point elles sont réellement antinomiques. N'y a-t-il pas en réalité complémentarité entre mondialisation et régionalisation des économies ?
Répondre à une telle question suppose dans un premier temps d'analyser les modalités et les facteurs de l'intégration économique mondiale qui ont conduit depuis le début des années 1990 à un véritable décloisonnement. Dans un second temps, il y a lieu de reconstituer la formation de zones d'associations de zones régionales commerciales entamée à la fin des années 1950 et qui semble s'être renforcée au cours des deux dernières décennies. En dernière analyse et au-delà de l'apparente contradiction, ne faut-il pas comprendre la régionalisation d'un processus qui permet à chaque pays de mieux s'adapter au processus de la mondialisation tout en contribuant à l'avancée globale de libre-échange.
[...] Aujourd'hui, il est souvent tentant de décrire l'ordre économique mondial à travers les tendances régionales qui se recoupent de grandes aires géographiques et culturelles. C'est une logique où s'opposerait 6 mondes : les pays développés à Economie de Marché, l'Amérique latine caractérisée par une dynamique de forte croissance, le monde asiatique qui va de l'Inde à l'Extrême Orient caractérisé par la forte croissance économique (Chine avec plus de par an depuis 20 ans, les Nouveaux Pays Industrialisés avec depuis 30 ans), le monde arabo-musulman sujet à des guerres et des crises économiques depuis 25 ans, le monde de l'Afrique tropicale qui depuis 20 ans sont sujets à des difficultés économiques même pour les pays africains les plus dynamiques, le monde de la Russie qui se restructure avec le PIB qui a perdu 2/3 depuis les années 1990. [...]
[...] Si ce processus est décisif, sa dynamique est toujours en cours L'expansion des échanges a transformé l'ordre économique mondial Le principe de la théorie classique, libérale du commerce montre que les échanges sont source de croissance économique par les débouchés dont ils permettent par les spécialisations qui les accompagnent. En ce sens, la forte croissance des décennies d'après-guerre semble avoir fortement lié à l'expansion des échanges, qui est allée de pair avec une révolution des transports, de communication qui a largement contribué au système monde comme le disait Braudel. La mondialisation des transports et sa baisse des coûts ont eu pour effet de rendre potentialisable de vendre un certain nombre de produits. [...]
[...] C'est le cas de la Silicon Valley, Mountain, Desert, Prairie, Beach M4 Corridor (de Londres jusqu'à Boston, Sophia Antipolis (à Nantes). Les grands groupes financiers s'implantent vers les marchés financiers. Les services marketing sont généralement dans les capitales économiques. C'est la logique de réseaux qui contribue à la mondialisation de la production. Les grandes firmes ont atteint l'échelle de production pour approvisionner le marché mondial, souvent en un produit standardisé, comme Coca Cola, Gilette ou Mac Do. La nouvelle économie conforte encore cette standardisation. [...]
[...] Cette tendance va jusqu'à estomper les frontières ou à les ignorer. A cet égard, la théorie économique a reconnu ce rôle des grandes firmes dans les échanges qui reprenait la tendance générale de la concurrence imparfaite. Elle cherche à montrer que les échanges internationaux ne devaient certainement plus être pensés comme la conséquence de la spécialisation et de la compétitivité de pays. Ils devraient plutôt être pensés comme la conséquence des rapports de force entre les grandes firmes et comme aussi le résultat des parts de marché obtenu par le marché mondial, les situations nationales reflétant en quelque sorte ces divisions de parts de marché entre de grandes firmes. [...]
[...] Le continent américain s'est fortement intégré, voire subdivisé en coopérations régionales avec le Marché Commun Centre Américain (MCCA) créé en 1961 regroupant le Nicaragua, le Costa-Rica, le Guatemala, le Honduras Les années 1970 sont marquées par l'intégration et l'organisation commerciale Caricom qui regroupe le monde de la Caraïbe anglophone qui englobe Haïti et Saint-Domingue. Le pacte Andin créé en 1969 marque le monde latin et regroupe Bolivie, la Colombie et le Venezuela. Le pacte Andin est devenu le groupe Andin. Mercosur créé en 1991 regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay, la Bolivie et le Chili. Le monde latino-américain s'est intégré dans le monde régional, notamment avec l'Association du Libre-Echange nord-américain (ALENA). C'est un rapprochement avec les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. [...]
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