« L'Asie est mal partie », affirmait Gunmar Myrdal en 1969 dans Le drame asiatique. Quarante ans plus tard, alors que la majorité des pays asiatiques affichent une croissance de plus de 5% par an, on se rend compte du chemin parcouru. Or ce développement économique semble très lié à la croissance de l'industrie et aux échanges industriels mondiaux. C'est vrai pour le Japon depuis la Haute Croissance dès les années 1950, et c'est vrai aujourd'hui en Chine avec le développement de l'industrie manufacturée. Mais ces ressemblances sont-elles bien fondées ? Dire que toute l'Asie s'insère de la même manière dans le système industriel mondial est surement trop caricatural. Ce système renvoie à la manière dont est structurée la production industrielle à l'échelle du monde, selon la conception des produits, les investissements productifs, la fabrication et le transport des biens, en tenant compte des différents secteurs industriels liés à différents niveaux de technologie et de valeur ajoutée.
[...] C'est après, lorsque les IDE ont commencé à affluer en Chine que le décollage industriel a pu s'effectuer. On peut ainsi citer l'ouverture des quatre ZES (Zones Economiques Spéciales) en 1984, avec notamment celles de Shenzen et Zhuhaï près de Hong-Kong, et l'ouverture de toutes les villes côtières en Zones Franches par la suite. Alors, la Chine a entamé un développement original, différent des NPIA (Nouveaux Pays Industrialisés), car la production de biens de consommation côtoie un secteur d'industries lourdes lié à l'économie socialiste. [...]
[...] Ils ont donc pris place plus tôt dans le système industriel mondial, et ont efficacement remonté les filières. C'est pourquoi alors que l'on peut dire que la Chine et l'Inde subissent le système industriel mondial, fournissant au monde des biens à faible valeur ajoutée, le Japon, la Corée du Sud, ou Taïwan sont à l'impulsion de ce système, puisqu'ils produisent des biens technologiques et eux-mêmes délocalisent leurs productions en Chine par exemple. Ainsi Taïwan qui s'est spécialisé dans les composantes informatiques délocalise-t- il la fabrication de puces à faible valeur ajoutée en Chine continentale. [...]
[...] Mais par leurs ports parmi les plus importants au monde, on voit que ces Ettas participent toujours au système industriel mondial, dans le transport de marchandises. On voit donc que l'insertion de l'Asie dans l'industrie mondiale n'est pas à voir comme un tout, mais comme une pluralité de pôles aux situations différentes. En raison des différences émises, il faut voir quelles sont les stratégies de ces pôles pour tirer au mieux parti du système industriel mondial, avec la stratégie d'innovation du Japon et celles de l'Inde et de la Chine, qui ne sont pas simplement les bureau et atelier du monde respectivement La stratégie de remontée de filières des NPIA apparaît en fait comme une volonté de s'insérer efficacement dans la production industrielle mondiale, pour toujours en tirer parti. [...]
[...] Si l'on prend l'exemple de la Chine aujourd'hui, son rôle est déterminant dans le système industriel mondial : non seulement elle fournit à tous les pays du monde (industrialisés ou non) des biens de consommation peu chers, mais en pus elle importe massivement des biens d'équipement qu'elle ne peut produire elle-même, ce qui favorise les industries allemandes ou japonaises par exemple. Ceci explique que trois des cinq plus gros ports mondiaux en volume soient chinois : Shangaï, Hong-Kong, Ninbong. Ainsi, l'Asie a dans le système industriel mondial un poids important dans la production et le transport des biens industriels, ainsi qu'une forte capacité à attirer les IDE. Ceci explique d'ailleurs que la plus importante firme au monde dans le transport des conteneurs soit taïwanaise : Evergreen. [...]
[...] Alors les différents pôles industriels asiatiques s'insèrent-ils de la même manière dans le système industriel ? On retrouve certes des caractéristiques communes aux pays d'Asie dans cette insertion mais cette insertion se fait plutôt par pôles différenciés qui ont des stratégies bien déterminées (III). On retrouve des traits communs à l'insertion des différents pays asiatiques dans le système industriel monial à travers la stratégie de remontée de filières et l'extraversion des économies Dans la majorité des pays asiatiques, le développement industriel a été guidé par l'Etat, selon une stratégie de remontée de filières. [...]
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