La croissance russe a repris en 2010 après la plus forte récession en 16 ans. Le redressement de la demande interne et la manne pétrolière soutiennent la lente sortie de crise, ralentie par les retombées négatives de la catastrophe incendiaire de l'été 2010. Très peu endettée malgré une dégradation conjoncturelle du déficit, la Russie dispose d'énormes réserves de devises et ne devrait avoir aucun mal à faire face aux dépenses sociales engendrées par la crise et cette catastrophe. Le verrouillage complet du pouvoir stabilise certes la politique économique, mais bloque les réformes structurelles décisives, alors même que la dépendance de l'économie au cours des matières premières, l'inflation structurelle, les problèmes de santé de sa population ou encore la corruption endémique font craindre un ralentissement économique durable.
[...] Les atouts économiques de la Russie sont bien connus. En premier lieu, son excédent courant confortable (154 milliards USD en 2010), soutenu par d'importantes réserves de devises (3ème mondial), consolide sa croissance. En second lieu, l'abondance de ressources naturelles (gaz, minéraux, pétrole) sur le territoire, génère-t-elle aussi de la croissance et des exportations. Le déficit budgétaire est lui aussi relativement contenu étant donné le contexte de crise. La main-d'œuvre très qualifiée, la stabilité politique et le lancement d'une vague de privatisations donnent aussi des signaux positifs aux investisseurs étrangers. [...]
[...] La reprise demeure toutefois dépendante des cours des matières premières et de la demande extérieure. Les mesures contra-cycliques adoptées ont détérioré le solde budgétaire russe en 2010). Cependant, la dette publique russe reste extrêmement faible, s'élevant à 11% en 2010 ce qui a permis d'effectuer la relance budgétaire sans prime de risque spécifique (spread CDS à 700 points de base). Le pouvoir politique fait preuve d'une stabilité à toute épreuve depuis l'élection de M. Vladimir Poutine à la présidence en 2000. Le musèlement de l'opposition et des médias favorise la continuité politique. [...]
[...] Le pouvoir, stable mais corrompu, fragilise le climat des affaires. Depuis la loi du 7 mai 2008, l'Etat limite ainsi les investissements étrangers dans 42 domaines. Il manque à la Russie des marchés libérés, des entrepreneurs innovants et une solide protection de la propriété. De plus, les réformes économiques engagées ne permettent pas de se défaire de la dépendance aux revenus des matières premières, donc le cours peut fluctuer. Tirant 21% de son PIB du secteur pétrolier de ses revenus fiscaux des exportations pétro-gazières, et 59% des revenus de ses exportations du pétrole et du gaz, la Russie fait largement reposer sa croissance sur les quelques entreprises (Gazprom, Rosneft) qui concentrent la production de matières premières. [...]
[...] L'inquiétude sur la qualité des actifs des banques russes a conduit S&P à dégrader sa note du système bancaire russe en septembre 2009 (de 8 à 7). Enfin, bien que l'inflation soit en baisse (de 11,7% en 2009 à en 2010),elle continue de se maintenir à des niveaux élevés particulièrement sur les produits alimentaires. L'économie russe est donc en rattrapage, bien que sa sortie de crise soit la plus lente de tous les BRIC. Disposant d'atout indéniable, tel que d'importantes ressources naturelles, un pouvoir politique stable, une main- d'œuvre qualifiée, un endettement limité et une bonne croissance, elle est cependant soumise à la corruption et aux interventions étatiques souvent peu favorables aux intérêts étrangers, particulièrement dans les secteurs porteurs de la croissance (matières premières). [...]
[...] Analyse du risque en Russie La croissance russe a repris en 2010 après la plus forte récession en 16 ans. Le redressement de la demande interne et la manne pétrolière soutiennent la lente sortie de crise, ralentie par les retombées négatives de la catastrophe incendiaire de l'été 2010. Très peu endettée malgré une dégradation conjoncturelle du déficit, la Russie dispose d'énormes réserves de devises et ne devrait avoir aucun mal à faire face aux dépenses sociales engendrées par la crise et cette catastrophe. [...]
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