L'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale a ravivé le débat sur le rapport entre l'emprunt extérieur et la croissance économique.
L'objectif de l'initiative PPTE est de venir en aide à des nations pauvres qui ont le plus grand mal à assurer le service d'une dette écrasante afin d'éviter que cette charge insupportable n'entrave leur développement économique. Le point de départ de l'initiative est en fait l'idée qu'un endettement trop lourd est nocif pour la croissance économique.
Si les ouvrages examinant l'effet de la dette extérieure sur la croissance abondent, relativement peu d'études concernent spécifiquement les pays à faible revenu. Or, l'impact de la dette extérieure sur la croissance n'est pas nécessairement le même pour eux que pour les pays émergents. Par exemple, à la différence de ces derniers, les pays très pauvres n'ont guère accès aux marchés internationaux de capitaux.
De plus, la dette peut ne pas influer de la même façon sur la croissance du fait que la structure économique et le secteur public de ces deux groupes de pays sont dissemblables.
Enfin, l'aide publique dont les pays à faible revenu bénéficient peut atténuer les effets négatifs du service de la dette sur leur activité économique. Une analyse de la relation dette/croissance dans les pays à faible revenu peut donc être particulièrement utile pour déterminer dans quelle mesure l'initiative PPTE contribue effectivement à rehausser leur croissance.
L'objet de ce papier consiste à identifier la nature de la relation liant la dette à la croissance économique à travers une revue de la littérature théorique (Section 1) et de vérifier empiriquement dans un second lieu ce type de relation dans panel de pays souffrant du fardeau virtuel de la dette sur la performance de leurs économies.
Les principaux résultats témoignent que la dette extérieure est un facteur d'ampleur néfaste sur les économies des PPTE (effet d'éviction, debt overhang) si elle n'est pas maîtrisée, d'où la nécessité de son allègement (initiative PPTE (1996), initiative PPTE renforcée (1999)).
[...] Si le niveau d'endettement d'un pays risque de dépasser sa capacité de remboursement, il est probable que le service de la dette escompté soit une fonction croissante du niveau de production du pays. En conséquence, une partie du rendement des investissements dans l'économie nationale sera «taxée» par les créanciers étrangers, et les investissements des agents intérieurs et étrangers sont ainsi découragés. Par ailleurs, le surendettement freine la croissance en augmentant l'incertitude des investisseurs quant aux moyens auxquels le gouvernement peut recourir pour acquitter les lourdes obligations du service de la dette. [...]
[...] Timothy Lane et Steven Phillips Le casse-tête des retraites : impératifs et choix des régimes de retraites. Nicholas Barr Sous la protection de l'ombre : la croissance de l'économie souterraine. Friedrich Schneider avec la collaboration de Dominik Enste La restructuration du secteur des entreprises : le rôle des pouvoirs publics en temps de crise. Mark R. Stone Les régulateurs financiers devraient-ils être indépendants? Marc Quintyn et Michael W. Taylor L'éducation des enfants dans les pays pauvres. Arye L. [...]
[...] D'après nos calculs, la réduction de la dette de ces pays aurait pour effet direct d'ajouter 0,8 à 1,1 point au taux de croissance annuel de leur PIB par habitant. Il ressort de cette analyse qu'il existe dans les pays pauvres une corrélation entre l'endettement et la croissance plus forte que celle que les chercheurs ont décelée dans les pays en développement de manière générale. Et l'incidence de l'endettement sur la croissance est plus marquée lorsque l'on tient compte de ses effets sur l'investissement public et le solde budgétaire de l'administration centrale, qui sont tous deux des facteurs déterminants de la croissance -La modélisation de l'investissement public Les analystes ont jusqu'à présent relativement peu étudié les déterminants de l'investissement public dans les pays en développement à faible revenu. [...]
[...] Khan Protecting Bank Deposits. Gillian G. Garcia Deindustrialization—Its Causes and Implications. Robert Rowthorn and Ramana Ramaswamy Does Globalization Lower Wages and Export Jobs? Matthew J. Slaughter and Phillip Swagel Roads to Nowhere: How Corruption in Public Investment Hurts Growth. Vito Tanzi and Hamid Davoodi Fixed or Flexible? Getting the Exchange Rate Right in the 1990s. [...]
[...] (Ils ont en moyenne retenue comme objectif une hausse de 0,5 point de PIB par rapport à l'année précédant le début de la mise en oeuvre du programme FRPC.) Étant donné que l'endettement extérieur a indirectement des effets sur la croissance parce qu'il freine l'investissement public, il serait utile de mener des travaux de recherches supplémentaires afin d'étudier les autres canaux indirects par lesquels la dette extérieure influe sur la croissance. En particulier, le constat que le renforcement des soldes budgétaires de l'administration centrale stimule la croissance donne à penser que le rapport entre la dette et le déficit du secteur public mérite un examen plus approfondi. Pays étudiés : Bibliographie Growth in East Asia: What We Can and What We Cannot Infer. Michael Sarel Does the Exchange Rate Regime Matter for Inflation and Growth? Atish R. Ghosh, Anne-Marie Gulde, Jonathan D. Ostry, and Holger Wolf Fiscal Reforms That Work. [...]
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