« Les déplacés soudanais échangent l'aide humanitaire contre du coca-cola ». Ce titre d'un article de l'Agence France-Presse à propos de la crise humanitaire au Darfour peut en faire sourire quelques-uns. Mais il évoque pourtant une problématique sérieuse reliée à l'aide au développement des pays du Sud . L'aide octroyée correspond-elle aux besoins des populations démunies? À la lueur de cet article de presse paru le 11 mars dernier, on aurait tendance à répondre par la négative. Reste que pour mieux y répondre, il faut placer cette question dans un cadre plus large, qui remonte à l'époque de la création de la majorité des pays du Sud. L'aide internationale a-t-elle contribué au développement de ces pays?
[...] Le rêve américain n'est-il pas d'être un énorme consommateur ? C'est ainsi que dès la création de la majorité des pays du Sud, le cadre libéral de l'aide international est déjà construit sans le consentement des pays bénéficiaires concernés. Le but des pays puissants, en particulier les États-unis et l'URSS en cette période de bipolarité, est à la fois de s'accaparer des ressources et des positions stratégiques en vue d'un conflit improbable, à la fois pour s'approprier de nouveaux marchés et de la main-d'œuvre peu rémunérée. [...]
[...] Banque mondiale, Département de l'évaluation des opérations. L'initiative de la stratégie de réduction de la pauvreté (Washington : Banque mondiale, 2004). Benoît de La Chapelle, Mondialisation économique et développement. Les évolutions de l'aide au développement (Paris : Institut d'Études politiques de Paris, 2002) John Perkins, Les confessions d'un assassin financier. Les révélations sur la manipulation des économies du monde par les Etats-Unis (San Francisco : Berret-Koehler Publichers, Inc., 2004). Marc-Antoine Pérouse de Montclos, L'aide humanitaire : aide à la guerre? [...]
[...] Il s'agit d'un titre de créance émis par un pays ou même par une institution infranationale ou une société privée dans le but de lever un financement auprès de sa diaspora vivant à l'étranger. Cet instrument relativement inexploité peut mobiliser les placements des migrants internationaux pour le développement économique dans leur pays d'origine. En 2006, envoyer 200 dollars de Londres vers Lagos coûte 29 dollars et envoyer la même somme du Bénin vers Lagos coûte plus de 34 dollars. Ceci amène souvent certains à recourir à des circuits informels pour l'expédition de fonds vers leur pays d'origine. L'exemple concrétisant de microfinance par M. [...]
[...] Comment l'aide peut-elle contribuer au développement de ces pays en difficulté si leurs intérêts sont bafoués ? D'une certaine façon, le fait d'avoir pénétré les pays de la périphérie pour les intégrer au marché capitaliste, avec objectif ultime la mondialisation, a ruiné les assises d'un développement endogène des pays pauvres. À travers le temps, les pays riches tels les États-Unis ont empêché toute nationalisation des économies du Sud, ce qui a accentué notamment la paupérisation des personnes pauvres en augmentant l'économie souterraine[3]. [...]
[...] Ces derniers ne profitent actuellement qu'à une dizaine de pays déjà assez développés. C'est donc dire que l'aide au développement n'a pas aidé au rattrapage des capacités de production dans la grande majorité des pays du Sud. L'aide au développement s'est privatisée au cours des années, c'est-à- dire que la composante aide publique a diminué et celle privée a augmenté. Malheureusement pour les pays pauvres, l'aide privée est souvent très volatile, les montants de cette aide dépendant de la conjoncture économique des pays débiteurs et des cours boursiers. [...]
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