La révolution industrielle des pays occidentaux à la fin du XVIIIème siècle a été précédée par une révolution agricole (amélioration de l'outillage traditionnel, introduction des plantes fourragères, mouvements des enclosures).
Fourastié (Les Trente Glorieuses) : « On a dit, et il faut y réfléchir, que le facteur majeur du décollage du niveau de vie d'un peuple est là : dans l'accroissement de la productivité du travail des céréales consommées par les pauvres, car c'est seulement l'accroissement du pouvoir d'achat des calories alimentaires les moins chères qui libère pour d'autres consommations un pouvoir d'achat excédentaire » (...)
[...] L'opposition agriculture/industrie : un faux débat Le débat Boukharine-Probrajinsky et ses répercussions sur les pays du Tiers Monde ( Les thèses de Boukharine. Le développement de l'industrie dépend de l'agriculture car l'agriculture garde au début des années 1920 un rôle important dans la production soviétique le développement de l'agriculture permet plus facilement de vivre en autarcie la modernisation de l'agriculture entraîne une demande accrue de produits industriels ( Les thèses de Preobrajinski. Celui-ci est favorable à l'industrialisation acélérée, grâce à des ponctions financières opérées sur l'agriculture (l'objectif étant aussi de favoriser les entreprises d'Etat, aux dépens des petites entreprises du secteur privé). [...]
[...] D'où les famines de la première moitié des années 1930. ( Les mêmes erreurs ont été par la suite commises dans certains pays du Tiers Monde, notamment en Algérie qui a succombée au mythe des industries lourdes et qui doit aujourd'hui importer une grande partie de sa consommation de céréales. ( Faillite des systèmes d'exploitation collective de la terre (la Chine et les communes populaires ; Cuba et les coopératives agricoles d'Etat). Agriculture et industrie sont des secteurs complémentaires La révolution agricole permet : ( la distribution des ressources supplémentaires pour les agriculteurs (ils deviennent des consommateurs de produits industriels) ( les exportations fournissent des devises permettant de financer l'importation de biens d'équipement ( une meilleure alimentation de la main d'œuvre et donc une amélioration de la productivité dans le secteur industriel (Une libération de main d'œuvre pour travailler dans les usines ou dans les mines (l'importance des progrès réalisés dans l'agriculture qui libère une main d'œuvre disponible pour aller travailler dans les autres secteurs). [...]
[...] Il est tentant de transposer leurs conclusions au XXème siècle. Le Tiers Monde est un concept apparu dans les années 1950, avec comme véritable rupture pour les PED la date de 1945 qui correspond aux débuts de la décolonisation de l'Asie de l'Afrique. Certains PED ont connu un décollage industriel sans agriculture (Singapour, Hong-Kong). D'autres pays n'ont connu ni révolution agricole ni révolution industrielle (le Soudan, l'Ethiopie I. L'agriculture joue un rôle important dans le processus de décollage économique La révolution agricole conditionne en partie la possibilité d'une révolution industrielle ( La révolution industrielle des pays occidentaux à la fin du XVIIIème siècle a été précédée par une révolution agricole (amélioration de l'outillage traditionnel, introduction des plantes fourragères, mouvements des enclosures). [...]
[...] Les réformes agraires sont rarement envisagées ( Selon Schultz, l'ajustement des prix est le mécanisme essentiel qui conditionne l'efficacité de l'allocation des ressources, il est donc opposé à toutes les mesures qui visent à fausser cette régulation. ( Schultz s'insurge contre les analyses qui font de l'oisiveté et de la peur du changement les causes principales de la pauvreté. Il montre que les comportements humains s'ajustent toujours au contexte, aux changements et à l'incertitude. Des enjeux commerciaux ( La spécialisation sur les produits agricoles constitue-t-elle un piège ? [...]
[...] ( L'abandon de l'agriculture, c'est un privilège de pays riches. A partir de 1846 (abolition des Corn Laws), l'Angleterre a sacrifié son agriculture qui n'était pas compétitive, mais cela s'est effectué 70 ans après le début de sa révolution industrielle et correspondait à la politique du pays leader qui avait une base industrielle suffisamment développée pour pouvoir importer massivement des produits agricoles. ( Dans les économies traditionnelles, les pauvres consomment essentiellement des céréales bon marché : leur niveau de vie ne peut s'accroître que si des gains de productivité se manifestent dans ce type de production. [...]
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