Où en est l'Afrique au début du XXIe siècle ? Est-ce le ''désastre du Tiers Monde'' comme l'affirme Yves Lacoste, ou bien doit-on être plus optimiste, à la manière de Roland Pourtier, qui insiste sur les dynamiques en cours ? Il semblerait que la situation du continent ne soit pas si désespérée et qu'il recèle même des immenses potentialités inexploitées.
A l'heure actuelle, 70% des frontières en Afrique n'ont pas changé depuis 1914 ! Le contraste est flagrant avec l'Europe. Par ailleurs tout le maillage administratif apporté par la colonisation est resté tel quel et constitue un facteur d'unité du territoire. Quant à la langue des colons, elle demeure souvent la langue officielle : anglais, français et portugais sont très répandus dans le continent ce qui peut faciliter l'insertion dans l'économie mondialisée.
[...] Les États nations actuels sont donc nés du fait colonial. - La guerre civile en Somalie à la fin des années 80 est intervenue dans l'archétype de l'État ethnie. Par ailleurs, les États indépendants ont d'eux-mêmes remanié 20% des frontières. Si l'Afrique se balkanise, c'est donc également de la responsabilité des Africains eux-mêmes. - Les conflits sont également de puissants moteurs de déplacement : en 1990 l'Afrique comptait 6 millions de réfugiés et autant de déplacés. Mais depuis 2002 la situation s'est normalisée dans nombre de pays et le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) tente d'organiser le retour des populations en fermant les camps. [...]
[...] Les États nations actuels sont donc nés du fait colonial. B Une balkanisation accrue aux indépendances Beaucoup critiquent ces frontières comme étant artificielles et arbitraires. Mais sur quoi fallait-il se baser ? Sur les grands royaumes pré-coloniaux ? Ceux-ci qui ignoraient le concept de frontière linéaire. Sur les territoires d'homogénéité ethnique ? Toutes les ethnies vivent imbriquées les unes dans les autres et sont souvent des classifications artificielles réalisées par les colons. D'ailleurs, le fait ethnique a souvent été pris en compte lors du tracé des frontières. [...]
[...] C Des frontières aujourd'hui légitimées et solides De toute manière, il n'existe pas de frontière idéale, même les frontières dites naturelles (fleuves, montagnes) sont plus des éléments de rapprochement que de discontinuité spatiale et humaine. Les Africains l'ont bien compris et les frontières se sont enracinées, le temps les a légitimées. Peu d'entre elles sont encore contestées aujourd'hui (reste le conflit Éthiopie/Érythrée). Dans la majeure partie des cas, les conflits éclatent à l'intérieur des frontières. Mais les États voisins sont souvent impliqués dans les guerres civiles. A ce titre, le Congo peut faire l'objet de toutes les convoitises en raison de ses immenses ressources primaires. [...]
[...] L'Afrique est donc un territoire totalement désarticulé où une bonne part de la population vit sans eau potable ni électricité, mais où les chefs de guerres vivent à l'Occidental et utilisent le téléphone satellite. C'est la loi du plus fort qui s'exerce. B Le dynamisme des marges et des espaces transfrontaliers Tous les espaces transfrontaliers sont au coeur d'intenses activités qui jouent sur les différentiels pour organiser toute sorte de trafics. Certains États comme le Bénin, la Gambie et le Zanzibar sont la porte d'entrée du Moyen-Orient et de l'Asie, ils sont donc devenus des zones de transit pour toutes les marchandises et tous les trafics : c'est ainsi que l'Afrique est un continent totalement intégré au système monde. [...]
[...] Il semblerait que la situation du continent ne soit pas si désespérée et qu'il recèle même des immenses potentialités inexploitées. I Une remarquable stabilité des frontières A La construction des futurs territoires étatiques par la colonisation À l'heure actuelle des frontières en Afrique n'ont pas changé depuis 1914 ! Le contraste est flagrant avec l'Europe. Par ailleurs, tout le maillage administratif apporté par la colonisation est resté tel quel et constitue un facteur d'unité du territoire. Quant à la langue des colons, elle demeure souvent la langue officielle : anglais, français et portugais sont très répandus dans le continent ce qui peut faciliter l'insertion dans l'économie mondialisée. [...]
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