La mondialisation est un processus d'extension du capitalisme à l'échelle planétaire. Si elle a commencé il y a plusieurs siècles, elle s'est cependant très fortement accélérée depuis les années 90. Tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne : si la Triade est un espace intégré qui tire profit du phénomène, l'Afrique s'est, quant à elle, toujours vu imposée la mondialisation. Néanmoins son extrême marginalisation actuelle n'a pas toujours été le cas : le continent africain représentait 1% des échanges mondiaux en 1880, 3% en 1913, 8% en 1960, avant de chuter à 2% en 2006. Ainsi subit-elle la mondialisation plus qu'elle ne la décide.
[...] Seule l'Afrique présente une mortalité infantile actuelle identique à la moyenne de 1960 L'espérance de vie y est la plus faible du monde : 45 ans en 2006 contre 67 en moyenne pour les PVD. Sa situation s'est même dégradée : l'espérance de vie atteignait 52 ans en 1992 ! Cette chute est principalement due à l'explosion de l'épidémie du Sida et à la diminution des moyens médicaux. Si l'Afrique compte 14% de la population mondiale, elle totalise des décès. [...]
[...] Elle met en avant ses souffrances voire les amplifie - afin d'attirer l'aide internationale. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les discours sur la traite passée et sur la colonisation. L'Afrique veut étaler son passé de victime pour essayer d'obtenir aujourd'hui des compensations. Enfin, elle sait à merveille alerter les pays du nord sur la menace d'une immigration massive si le continent ne se développe pas. Ceci s'ajoutant à la menace terroriste, l'Afrique est redevenue la priorité de l'APD. Celle-ci représente d'ailleurs en moyenne 10% du revenu des pays d'Afrique. [...]
[...] Y aurait-il retour au pacte colonial ? Espérons que l'Afrique ne renouvellera pas ses erreurs passées et qu'elle saura échapper à la maladie hollandaise. L'Afrique, enjeu contre le terrorisme international pauvreté et le chaos sont le terreau du terrorisme'' (comme ils étaient celui du communisme autrefois). La menace terroriste s'ajoutant à l'enjeu énergétique, les EU ont pris conscience qu'on ne pouvait pas laisser l'Afrique dans cet Etat : elle revient au premier plan stratégique en tant qu'enjeu pour la stabilité mondiale. [...]
[...] S'ajoute également une solidarité Sud-Sud. Le sommet sino- africain de novembre 2006 à Pékin illustre cette volonté de la Chine de peser dans les grandes négociations commerciales avec l'Afrique. Plus généralement on assiste au retour de la rente primaire : accompagnant le pétrole dans son ascension boursière, les cours des matières premières s'envolent ce qui vient gonfler les revenus des Etats africains. Néanmoins, cette montée des cours encourage l'Afrique dans sa spécialisation primaire et l'empêche de diversifier des secteurs d'activité. [...]
[...] L'Afrique, passager clandestin de la mondialisation Selon la théorie de Ricardo, chaque pays doit se spécialiser selon ses ''avantages comparatifs''. Et bien l'Afrique suit à la lettre ce principe en utilisant son avantage : la porosité de ses frontières. Certains Etats ne vivent que sur les différentiels de prix, de monnaies et de réglementation entre les deux côtés de la frontière. L'Afrique est donc la plaque tournante des narcotrafics : la cocaïne arrive d'Amérique latine, l'héroïne d'Asie, et le tout part pour l'Europe. [...]
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