Les années 70 furent celles d'une rupture de la croissance après la période des Trente Glorieuses. Il parait en premier lieu important de définir brièvement en quoi consiste la notion de « crise économique ». Une crise économique est une période de ralentissement de l'activité économique, caractérisée par une forte baisse de la production.
Les économistes décomposent les cycles de production en quatre phases successives. La première correspond à la phase de croissance ou d'expansion, qui s'accompagne d'une hausse de la production ; la deuxième correspond à la phase de crise proprement dite, caractérisée par un affaiblissement brutal du rythme d'accroissement de la production ; la troisième constitue une phase de dépression, marquée par une baisse de la production ; la quatrième, enfin, s'analyse comme une phase de reprise.
Au sens strict du terme, la crise économique est le moment précis où s'opère le retournement brutal de la conjoncture économique qui annonce la fin d'une période d'expansion. Le terme a aujourd'hui acquis une dimension plus large et inclut souvent l'idée de dépression elle-même. Les « Trente Glorieuses », expression de l'économiste français Jean Fourastié, désigne la période de forte croissance économique qu'a connue la France et, avec elle, l'ensemble des pays industrialisés, entre 1945 et 1975.
[...] La crise provient en fait d'un blocage du fordisme. Il y a tout d'abord des problèmes internes au système dont le premier est l'augmentation des besoins financiers des entreprises (augmentation du coût de chaque poste car l'équipement est plus coûteux . Ainsi les investissements progressèrent plus vite que la production. Entre 1959 et 1973 par exemple, les investissements ont été multipliés par 2,9 alors que la production n'a été multipliée que par 2,7. C'est précisément de ce décalage que naît la crise fordiste car il bouscule les équilibres nécessaires à son fonctionnement.La crise est donc le fruit de la baisse de rentabilité. [...]
[...] Les États-Unis recherchent la croissance intérieure. La théorie keynésienne répond en maintenant des taux d'intérêt très bas. Ce qui facilite l'investissement en encourageant l'emprunt. Les banques américaines, sous l'impulsion du Federal Reserve Board, prêtent à tout va, et à toutes les nationalités. Ainsi se développe le marché de l'eurodollar, c'est à dire les dollars prêtés à l'extérieur du territoire américain. Ces eurodollars connaissent un succès considérable car ils permettent de s'approvisionner en dollars peu coûteux et donnent ainsi accès au marché mondial. [...]
[...] Cependant ils ont contribué à aggraver la crise des années 70, dans la mesure où elle intègre pleinement dans ses causes la nouvelle donne énergétique, à savoir la hausse inexorable de la consommation de pétrole (en France par exemple, la consommation de pétrole par français a été multipliée par deux entre 1960 et 1975). Les crises pétrolières montrent les limites du mode de régulation monopoliste: -il repose sur des disponibilités de matières premières abondantes et peu coûteuses, or l'énergie n'est pas illimitée. -l'expansion de la consommation n'est pas infinie -pas plus que les débouchés ne sont inépuisables. -le coût, aussi bien monétaire que social ne cesse d'augmenter dans les années 70. [...]
[...] Les conséquences sociales sont moins brutales que durant les années 1930. La pauvreté et la misère gagnent du terrain mais sans affecter tout un pays. - le pouvoir d'achat des salariés employés se maintient ou régresse faiblement. - Systèmes d'assurance chômage renforcés par diverses mesures d'assistance ont limité les conséquences matérielles de la crise. Le problème reste tragique pour les chômeurs de longue durée ou pour les nouveaux arrivants sur le marché de l'emploi. Fait majeur : apparition d'un fossé économique et social entre une majorité de la population toujours riche et une catégorie de nouveaux pauvres dont le nombre a tendance à s'aggrandir. [...]
[...] -la hausse des salaires: elle est régulière. Elle se fait soit par l'intermédiaire de l'intervention de l'État, soit directement par les entreprises, dans le but que cette hausse constante se répercute sur la consommation. Ainsi dès les années 50 la hausse des salaires évolue de pair avec l'augmentation des gains de productivité. Voilà ce sur quoi repose l'économie des 30 glorieuses ».Le fordisme marque le mode de production, mais aussi le mode de vie. La croissance, élevée (un peu plus de par an en moyenne), est basée sur le cercle vertueux qu'est le mode de régulation monopoliste. [...]
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