L'économie mondiale semble depuis le début des années 1980 laisser une place de plus en plus prégnante à la compétition par « la création et l'invention » . Les économistes pointent le rôle de l'innovation comme le pilier essentiel d'une croissance soutenue à long terme et se sont emparés de ce concept en recherchant les moyens de dépasser une économie basée sur des activités à rendements décroissants : peut-on aujourd'hui s'extraire des contraintes qui paraissent fixer des frontières technologiques qui limitent les possibilités de croissance ?
L'attention s'est portée dans les pays développés sur les nouvelles technologies et « l'économie de la connaissance » qui s'inscrivent de plain-pied au sein d'une économie mondialisée et organisée en réseaux. Certains économistes parlent d'une entrée dans la « Nouvelle Economie ». Cette nouvelle économie mobilise de nouveaux rapports entre les acteurs, de nouveaux modes de production, de nouvelles technologies de l'information et de la communication (les fameuses NTIC), une nouvelle approche et une valorisation différente du savoir à l'échelle de la « toile » internationale. Parler de « nouvelles technologies » c'est évoquer bien plus que les inventions proprement « techniques ». En effet, nous intégrons généralement dans cette notion l'ensemble des « connaissances, techniques et procédés ayant trait au traitement, au stockage et à la communication de l'information » . Les NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) sont l'ensemble des activités liées à la fabrication du matériel de communication et de diffusion de l'information à l'échelle mondiale, à la fabrication des composants, à la structuration des circuits de diffusion et à leur commercialisation (vente ou location).
Le capital de production majeur est alors immatériel. L'accent est mis sur les capitaux humains. Une revanche de l'homme ou son exploitation ? L'ensemble des facteurs qui concourent à cette nouvelle économie amène à penser qu'elle fait l'effet d'une véritable révolution dans notre économie mondiale. Quelle est la place de ces nouvelles technologies et de l'économie de la connaissance dans la réalité économique d'aujourd'hui ? Les nouvelles technologies et l'économie de la connaissance sont-elles les facteurs de croissance déterminants ?
[...] Ainsi, nous pouvons imaginer que les nouvelles technologies et l'économie de la connaissance ont pu avoir des effets positifs sur l'économie réelle, mais leur entrée dans la sphère financière peut faire chuter la rentabilité de ce type de capitaux. C'est par exemple le cas aujourd'hui aux Etats-Unis qui semblent perdre leur attractivité qui a suivi le boum de la nouvelle économie. Le système financier doit donc s'adapter à cette nouvelle économie pour une rentabilité de long terme. Une question se pose toutefois sur cette anticipation de la hausse de productivité pour les nouvelles technologies : une fois les ménages et les entreprises équipés, la demande de nouvelle technologie ne va-t-elle pas stagner ? [...]
[...] Quelle est la place pour les politiques publiques dans cette économie ? L'exemple des Etats-Unis : une croissance uniquement due à la nouvelle économie ? Nous prenons l'exemple des Etats-Unis car c'est dans ce pays que l'impact de la nouvelle économie aurait eu ses premiers effets Le constat d'une forte croissance La croissance américaine connaît de fortes variations depuis les années 1960, accompagnées par des variations sur l'inflation et des gains de productivité. Cependant, il semble que les données aient radicalement changé à partir des années 1990 : un taux de chômage très faible et une explosion des gains de productivité qui sont passés de par an sur la période 1973-1995 à par an sur la période 1995-1999. [...]
[...] L'appréhension des nouvelles technologies et de leur place dans l'économie internationale est donc complexe et non univoque. Nous verrons que cela est à l'origine d'une incertitude sur leur contribution au phénomène de la croissance. La seule certitude est qu'elles connaissent une explosion au cours de ces dernières années tout comme c'est le cas pour un autre facteur de la nouvelle économie, un capital intangible : le savoir Une nouvelle valorisation du savoir dans le système économique mondial Notre économie est entrée dans une phase post fordienne. [...]
[...] Kenneth Arrows a bien montré que la croissance de long terme n'est possible en économie de la connaissance que si elle est diffusée à l'échelle mondiale via les NTIC. Cependant, des limites fortes interviennent à ce niveau. Si le rythme des innovations doit être de plus en plus croissant pour assurer une productivité globale des facteurs suffisante pour sortir de l'économie à rendements décroissants, le surplus de mises en brevets, de publications scientifiques ne va-t-il pas à terme être contreproductif ? [...]
[...] Les nouvelles technologies et l'économie de la connaissance nous permettent-elles de repousser ces contraintes ? Les innovations (scientifiques, technologiques, organisationnelles) sont capables de stimuler une productivité globale des facteurs et donc une croissance à long terme. L'objectif est alors de susciter une réaction en chaîne sur toutes les générations successives. Il faut donc être capable de rediriger les économies vers des activités plus porteuses en tenant compte des éléments que nous avons exposés en première partie et de mettre en avant de nouvelles dynamiques : valeur de la performance économique, faire sauter les obstacles à l'ascension sociale et les lourdeurs institutionnelles, rendre le travail plus flexible, développer de nouvelles formes de dialogue social et au sein des entreprises, de nouvelles formes de management, des intéressements par la fiscalité pour éviter les fuites des cerveaux des pays qui mettent l'accent sur la formation du capital humain, mais qui semblent incapables de le conserver (la France faciliter les échanges (infrastructures) et limiter le protectionnisme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture