Le Royaume-Uni promulgue en 1817 le Gold Standard Act. La loi stipule que chaque Livre vaut quelques 8 grammes d'or. Ce système, appuyé par la domination incontestée de l'Angleterre dans les domaines économique, monétaire et financier s'étendra au monde entier comme référence.
Dès lors le problème du change et de la parité entre monnaies trouve une solution simple. Chaque pays possède une masse monétaire et un stock d'or.
Le rapport MM/stock d'or donne la parité or de la monnaie. Le taux de change entre monnaies est fixé par une simple règle de trois : si la livre vaut 8 grammes d'or et le franc en vaut 4 alors 1 livre vaut 2 francs. Enfantin. Dans ces conditions les échanges se déroulent sans encombre.
Imaginons que France et Angleterre aient des échanges équilibrés : dans ce cas l'entreprise anglaise qui importe demande à sa banque disons 200 Francs qui vont lui coûter 100 Livres. De l'autre côté de la Manche l'entreprise française qui importe demande 100 Livres qui vont lui coûter 200 francs.
Si les échanges sont équilibrés deux autres entreprises exprimeront une demande contraire de même montant.
Dans ce cas les banques à qui les entreprises s'adressent auront exactement de quoi satisfaire les demandes en devises de leurs clients. Imaginons qu'il n'y ait qu'une banque.
Lorsque le client anglais, importateur de produits français, viendra lui demander 200 francs elle lui donnera les 200 francs que le client français, acheteur de produits anglais, lui aura donnés pour acheter les 100 Livres dont elle a besoin.
Ainsi offre et demande de devises dans les deux pays seront identiques. Les francs restent en France et les Livres en Angleterre. Les masses monétaires des deux pays n'auront pas varié, ni leurs réserves en or. Masses monétaires stables, stock d'or stables : la parité entre les deux monnaies restera la même. Tirons-en cette conclusion : si les échanges extérieurs d'un pays sont équilibrés la parité de sa monnaie ne varie pas.
[...] Concrètement si le mark monte au-delà des la Bundesbank doit acheter des marks ; si le Franc baisse au-delà des la Banque de France doit acheter des francs. Ainsi l'équilibre entre l'offre et la demande sera rétablie et la parité de la monnaie préservée. Un problème se pose ici : où les banques centrales vont-elles chercher les devises nécessaires pour ces interventions ? Si tout va bien elles peuvent puiser dans leurs réserves de change constituées par l'accumulation des devises issues d'un commerce extérieur excédentaire. Sinon elles doivent demander des prêts à un organisme ad hoc : le Fonds Monétaire International (FMI). [...]
[...] Les changes flottants BrettonWoods est mort et enterré. Les gouvernements abandonnent une partie perdue d'avance : on ne peut plus contrôler le cours des monnaies. Le professeur Friedman et les économistes libéraux tiennent là leur première victoire : désormais c'est le marché et lui seul qui va fixer la valeur des monnaies. Leur cours va varier quotidiennement selon les variations de l'offre et de la demande. Le marché des changes brasse désormais quotidiennement plus de capitaux que la bourse elle-même. [...]
[...] Les francs restent en France et les livres en Angleterre. Les masses monétaires des deux pays n'auront pas varié, ni leurs réserves en or. Masses monétaires stables, stock d'or stables : la parité entre les deux monnaies restera la même. Tirons-en cette conclusion : si les échanges extérieurs d'un pays sont équilibrés, la parité de sa monnaie ne varie pas. Que se passe-t-il si ce n'est pas le cas ? Simplifions. Si un pays achète plus qu'il ne vend la mécanique ci-dessus ne jouera qu'à hauteur de la partie des importations couverte par des exportations. [...]
[...] Des dollars probablement. La banque centrale allemande va ainsi empêcher que le dollar baisse. Ce sont ainsi les banques centrales du monde entier qui s'occupent de la sale besogne. C'est tout bénéfice pour la FED, la banque centrale américaine ! Les Eurodollars : des capitaux fébriles La conséquence de ce système ne s'est pas faite attendre. Le dollar est devenu, et reste, la monnaie la plus utilisée dans les échanges internationaux, bien au-delà des échanges américains. Le pétrole, c'est bien connu, se paye en dollars. [...]
[...] Dès lors, le populisme des hommes politiques (dont certains ministres de Berlusconi) n'hésite pas à mettre sur le dos de l'euro tous les malheurs du pays y compris la violente hausse du coût de la vie qui s'est manifestée lors de l'abandon de la lire. Le vrai problème de l'Italie ce n'est pas l'euro, mais l'euro confronte l'Italie à ses vrais problèmes : énergie trop chère par refus du nucléaire, innovation insuffisante, système d'enseignement dépassé. Le vrai problème de l'Italie est de trouver d'autres arguments de vente que le prix de ses marchandises. L'euro, quant à lui, a un seul vrai défaut : il condamne l'Europe à l'innovation, à la qualité et à l'excellence. [...]
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